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Première session ordinaire de l’Assemblée : Salifou Diallo invite les députés à transcender l’esprit partisan

Publié le jeudi 3 mars 2016 à 00h37min

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Première session ordinaire de l’Assemblée : Salifou Diallo invite les députés à transcender l’esprit partisan

L’Assemblée nationale de la 7e législature a procédé à l’ouverture de sa première session ordinaire de l’année2016, ce 02 mars. Dans son discours d’ouverture de cette session appelée session des lois, le président du parlement burkinabè, Salifou Diallo, a appelé l’ensemble des élus à transcender l’esprit partisan à chaque fois que l’intérêt de la nation l’exige. Par ailleurs, tout en étant un partenaire de l’exécutif, il a précisé que la représentation nationale ne serait pas une simple chambre d’enregistrement du gouvernement, encore moins sa caisse de résonnance. Des représentants de sept parlements ont assisté à cette cérémonie.

Avant l’appel nominal des députés, c’est hymne national qui a d’abord été entonné. Ce, avec le concours de la fanfare de la garde nationale. Il en sera ainsi désormais à l’ouverture de chaque session parlementaire, comme le stipule le règlement intérieur de la 7è législature. A la vérification des présences, s’en est suivie la validation des mandats de trois députés jusqu’alors suppléants. Ainsi, Boukary Béréhoundougou démissionnaire du CDP perd son fauteuil qui échoit à Yahaya Zoungrana. Boukary Barry hérite du siège de Amadou Tall du MDA. Boureima Bougouma du MPP, lui, remplace Lamine Bayiré. Amadou Tall et Lamine Bayiré ont des démêlés judiciaires.

Ces préalables réglés, Salifou Diallo entame son allocution qui dure une trentaine de minute. Il commence par un rappel historique avant d’en venir aux défis que doit relever le parlement de la 7e législature. « Si nous voulons faire œuvre utile au cours de la présente législature, il est judicieux d’avoir à l’esprit le contexte historique qui a vu naître notre auguste Assemblée, notamment l’insurrection populaire (…) Il serait légitime de considérer que nous sommes des élus du peuple insurgé avec tout ce que cela comporte comme charges émotionnelles et défis historiques à relever », soutient-il. Avant de préciser que le défi à relever est celui de la construction d’un Etat crédible et proactif.

Réconciliation oui, mais justice d’abord

Même s’il reconnait que l’Etat providence est révolu, Salifou Diallo soutient qu’il revient à l’Etat d’organiser la solidarité nationale. Et, pour cela, il estime que le programme du président Roch Marc Christian Kaboré « bâtir avec le peuple un Burkina de démocratie, de progrès économique et social, de liberté et de justice » est assis sur un socle de la social-démocratie pour répondre aux aspirations du peuple pour plus d’équité et de justice sociale. Pour accompagner le chef de l’Etat dans la réalisation de son programme, le gouvernement pourra compter sur l’Assemblée nationale pour légiférer et mettre en place un dispositif juridique et institutionnel approprié, mais aussi pour mener des réformes institutionnelles et administratives, de la promotion du capital humain notamment pour ce qui est de la jeunesse et de la femme, confie-t-il.

Parlant de la réconciliation nationale, Salifou Diallo souligne qu’elle ne peut se faire sans passer la case justice. « Nous considérons que la réconciliation nationale est une condition sine qua non pour notre succès. Toutefois, nous disons : réconciliation nationale d’accord, mais justice d’abord sachant que toute réconciliation qui ne prend pas pour fondation la justice ne saurait garantir l’égalité des chances à tous les Burkinabè, gage d’une cohésion et d’une paix sociale durable », martèle-t-il.

Un partenaire du gouvernement, pas une chambre d’enregistrement

Après avoir marqué beaucoup d’intérêt pour la solidarité de la représentation nationale d’avec le gouvernement, le président du parlement a tout de même précisé que la représentation nationale ne mettra pas sous le boisseau ses prérogatives institutionnelles que sont : voter la loi, consentir l’impôt et contrôler l’action du gouvernement. « La représentation nationale souhaite être un partenaire institutionnel fiable et sûr du gouvernement sur les chantiers de la construction et non une simple chambre d’enregistrement ou une caisse de résonnance du gouvernement », a-t-il insisté.

D’ailleurs, il a invité l’ensemble des députés « à transcender l’esprit partisan chaque fois que de besoin dès lors que l’intérêt de nation l’exige ». Car, a-t-il rappelé : « Des Burkinabè ont payé de leur vie pour que nous soyons aujourd’hui en démocratie. Plus que quiconque, nous parlementaires qui avons le privilège et la lourde charge de représenter ce digne peuple qui fait la fierté de toute l’Afrique, n’avons point droit à l’erreur ni à l’indignité. Sachons indiquer le chemin par une pratique saine de la bonne gouvernance ».

Que l’opposition joue loyalement son rôle

Salifou Diallo s’est également exprimé sur les accusations de l’opposition sur unTuk-guili de la majorité parlementaire au niveau des postes du parlement ainsi que dans les parlements communautaires. « Cela est inexact et ne correspond pas à notre volonté de travailler de manière consensuelle. Il est temps que nous ayons de l’élégance et le sens de nos responsabilités. Pour notre part, nous attendons de l’opposition qu’elle joue loyalement son rôle de contre-pouvoir dans un sens constructif », a souligné Salifou Diallo.
C’est donc dire que les débats s’annoncent houleux les jours à venir. Dans tous les cas, la prochaine séance est prévue pour le 17 mars.

Sept parlements ont répondu à l’invitation

Faut-il le souligner, le premier ministre Paul Kaba Tiéba a assité à cette cérémonie d’ouverture de la session des lois, ainsi que plusieurs membres de son gouvernement. Tout comme le chef de file de l’opposition et plusieurs présidents d’institutions.
Aussi, des représentants de huit parlements ont honoré de leur présence à la cérémonie. Il s’agit des présidents des parlements ghanéen, togolais et nigérien, du 1er vice-président de l’assemblée nationale du Mali, de la 8e vice-présidente du parlement sénégalais, d’un représentant du parlement français et une représentante du parlement panafricain. Ils ont tous été chaleureusement ovationnés. Tous ont prononcé des discours, à l’exception de la député sénégalaise.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 3 mars 2016 à 06:47, par ngoonga En réponse à : Première session ordinaire de l’Assemblée : Salifou Diallo invite les députés à transcender l’esprit partisan

    C’est correct mon Président. L’AN n’est pas une chambre de resonnance.

  • Le 3 mars 2016 à 07:46, par madi En réponse à : Première session ordinaire de l’Assemblée : Salifou Diallo invite les députés à transcender l’esprit partisan

    Où est le représentant du parlement ivoirien ? le froid persiste entre Abidjan et Ouagadougou, Vivement que dans l’intérêt des deux peuples l’intérêt général prenne le pas sur les égoïsmes individuels

  • Le 3 mars 2016 à 08:57 En réponse à : Première session ordinaire de l’Assemblée : Salifou Diallo invite les députés à transcender l’esprit partisan

    Je félicite le président de l’AN pour l’invite aux députés de transcender l’esprit partisan. Aussi je me réjouis de la perspective d’une loi qui ecarterait les maires de la gestion des parcelles. Je souhaite que la loi relève le niveau requis pour être maire d’une commune jusqu’au BAC ou équivalent , pour promouvoir le développement véritable des communes.

  • Le 3 mars 2016 à 09:44 En réponse à : Première session ordinaire de l’Assemblée : Salifou Diallo invite les députés à transcender l’esprit partisan

    A la vérification des présences, s’en est suivie la validation des mandats de trois députés jusqu’alors suppléants. Ainsi, Boukary Béréhoundougou démissionnaire du CDP perd son fauteuil qui échoit à Yahaya Zoungrana. Boukary Barry hérite du siège de Amadou Tall du MDA. Boureima Bougouma du MPP, lui, remplace Lamine Bayiré. Amadou Tall et Lamine Bayiré ont des démêlés judiciaires.
    Abah !!!!!!!!!!!!!!!!!!

  • Le 3 mars 2016 à 10:30, par yerbanga En réponse à : Première session ordinaire de l’Assemblée : Salifou Diallo invite les députés à transcender l’esprit partisan

    QUE ALLAH LE TOUT PUISSANT VOUS ASSISTE MR LE PRESIDENT DE LA l’AN

  • Le 3 mars 2016 à 11:43, par Nanga En réponse à : Première session ordinaire de l’Assemblée : Salifou Diallo invite les députés à transcender l’esprit partisan

    Félicitations au Président de l’Assemblée pour la présence d’Assemblées nationales sœurs et pour son message fort prononcé lors de l’ouverture de la première session parlementaire de la 7è législature. Ce que je constate cependant avec regret, est que le président de l’Assemblée Nationale a pris officiellement et publiquement cause et partie, pour une partie, dans un débat entre l’opposition et sa majorité. Était il dans son rôle ? Que nenni ! Saura t il un jour faire la différence entre président du MPP et président de l’Assemblée ? Aucune chance !

  • Le 3 mars 2016 à 15:57, par Sidpayétka En réponse à : Première session ordinaire de l’Assemblée : Salifou Diallo invite les députés à transcender l’esprit partisan

    BONSOIR A TOUS !
    "« La représentation nationale souhaite être un partenaire institutionnel fiable et sûr du gouvernement sur les chantiers de la construction et non une simple chambre d’enregistrement ou une caisse de résonance du gouvernement »".
    Les Mossi disent souvent que : "Kanr san tar gouda, noor toogsda a raabo, la goomda a yam" qui se traduit par "Si la nuque a un protecteur, la bouche parle et dit tout et comme elle veut".
    J’ose croire que le deuxième pouvoir qu’est le législatif est suffisamment indépendant pour faire de telle déclaration devant Dieu et devant les hommes politiques tant du Burkina Faso que du monde entier ici représentés par tous les invités des parlements amis et des partenaires techniques et financiers. La présence de Mr BAN KI MOUN au Burkina Faso pourrait également être un catalyseur pour ces genres de déclarations serions nous tentés de réfléchir. En rappel de telles déclarations avaient prévalu a son auteur, un parcours semé d’embuches a travers le monde (de l’Autriche au Niger) voir voire même d’être un SDF (Sans Domicile Fixe) dans son propre pays jusqu’a une époque récente.
    Plaise au DIEU TOUT PUISSANT que l’histoire ne se répète pas et que la complémentarité des pouvoirs et dans les décisions de nos dirigeants actuels aillent dans le sens d’une véritable émergence du Burkina Faso. Si le troisième pouvoir (le judiciaire) arrive par la même occasion a acquérir son indépendance totale sans démagogie nous verrons que tout le monde y gagnerait. Le peuple Burkinabé ne saurait se contenter des vitrines de OUAGA et de Bobo Dioulasso ou de toutes autres villes secondaires (Gatte-nuages, Échangeurs, V8, V9, V12 ou V25). Encore moins le développement du Burkina Faso se réduire aux belles parures de ses villes uniquement. Si le PIB du pays était rationnellement reparti et utilisé a bon es-séant (Ne pas vouloir coûte que coûte être a un niveau de développement souhaité par l’Occident puisque nous ne vivons point les mêmes réalités cultuelles, culturelles et climatiques) le peuple travailleur du BURKINA FASO, exporterait toujours du haricot vert de qualité supérieure et mieux produirait pourquoi pas de la Kola pour ses propres besoins et consommations. Nous Disons merci beaucoup au Japon pour sa coopération mais il serait très souhaitable que le Japon diversifie intensément son aide ou arrête maintenant de livrer du riz sous forme d’aide car cette forme tue notre agriculture. (Au lieu de continuer à nous donner du poisson, il vaut mieux nous apprendre a produire et a pécher du poisson : pourquoi ne pas installer une usine de fabrique de tracteurs agricoles ici). BMr le Président de l’AN, le peuple du pays réel qui veille et qui vous suit minutieusement vous a entendu et prend acte. Allons seulement.
    Bon vent au Président de l’AN et surtout qu’il tienne ses promesses vaille que vaille, coûte que coûte.

  • Le 3 mars 2016 à 16:16, par adama En réponse à : Première session ordinaire de l’Assemblée : Salifou Diallo invite les députés à transcender l’esprit partisan

    Monsieur le Président ; Messieurs les députés, c’est très bien. le peuple est content et se reconnaît à travers les actions que vous allez poser.Un conseil : cherchez à être fiers au soir de votre mandat en ayant peur de Dieu .

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