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Association pour la sauvegarde du masque africain : Entre les ‘’religions révélées’’, la ‘’modernité’’, redonner vie au masque

Publié le jeudi 3 mars 2016 à 00h26min

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Association pour la sauvegarde du masque africain : Entre les ‘’religions révélées’’, la ‘’modernité’’, redonner vie au masque

La 13e édition du festival international des masques et des arts (FESTIMA) bat son plein dans la ville de Dédougou depuis le 27 février. Entre chants, danses de masques et autres activités festives, la réflexion aussi se mène. Les organisateurs, accompagnés des pays invités de la sous-région ont animé un panel sur les actions de l’Association pour la sauvegarde du masque africain (ASAMA) en 20 ans d’existence.

Il y a 20 ans quand l’Association pour la sauvegarde du masque africain (ASAMA) voyait le jour, la situation du masque africain n’était pas reluisante. Entre vols, négligence, abandons, il y avait péril dans la demeure du masque, menacé de disparition à cause de la ‘’modernité’’ et parce que jugé incompatible avec les ‘’religions révélées’’.

Pour les praticiens du masque, la méfiance était de mise avec les ‘’non-initiés’’, qu’ils qualifient d’imposteurs, voulant percer le mystère qui entoure les masques.

Les non-initiés également n’étaient pas toujours en odeur de sainteté avec les différentes sociétés de masques. A chaque sortie de masques, il y avait des couacs, suite à des coups de fouets administrés par les pratiquants, et bien d’autres ‘’ennuis’’.

Pour le secrétaire exécutif de l’Association pour la sauvegarde du masque africain (ASAMA), c’est dans ce contexte que l’association est née. Un contexte qui a vite guidé les actions de la jeune organisation de l’époque.

Comme pour dresser le bilan, Kantien Dayo, secrétaire exécutif dira qu’« au cours des 20 ans, ASAMA a fait un travail très important au plan de l’éveil des consciences sur l’importance de la sauvegarde de ce patrimoine culturel, les masques. C’est un travail de sensibilisation des communautés, un travail d’appui conseils sur la nécessité d’avoir de bonnes pratiques de conservation du masque ».

L’un des hauts faits de l’association a été surtout la création du Festival International des masques et des arts (FESTIMA) qui est à sa 20e année aussi avec la 13e édition.

Avec juste six villages des environs de Dédougou au départ, le FESTIMA a grandi depuis. En témoigne la 13e édition qui enregistre plus de 64 groupes du Burkina, Bénin, Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal, Togo.

« Au cours des années, il (FESTIMA) a constitué un espace d’échanges de partage d’expériences entre les différentes communautés. De plus en plus, ce sont les sociétés de masques elles-mêmes qui demandent à participer aux éditions ».

Mais tout n’a pas été rose durant ces deux décennies de l’association et du festival. Comme reconnait le secrétaire exécutif lui-même, la création des infrastructures de sauvegarde du masque, qui est le thème de l’édition 2016 de la biennale a été le ventre mou du festival. C’est une problématique qui attend toujours des solutions concrètes, comme il y a 20 ans.

« Si l’on fait le bilan, c’est effectivement l’un des points faibles pour lequel l’ASAMA n’a pas pu développer une politique conséquente qui permet d’appuyer les communautés. Au cours de cette édition, nous allons échanger sur les voies et moyens de trouver les moyens pour encourager les communautés à développer des approches endogènes pour se doter progressivement d’infrastructures adéquates, à l’image de ce qui se fait en Asie pour les centres bouddhistes », a poursuivi Kantien Dayo.

A l’issue du festival, l’ASAMA procédera au renouvellement de ses structures. Le secrétaire exécutif, après plusieurs années passées à la tête de l’association et pour raisons professionnelles, cèdera sa place à quelqu’un d’autre. Certains participants au panel ont souhaité que son successeur, arrive à faire autant, pourquoi pas, mieux que lui.

Le thème de cette édition donc en même temps, sa feuille de route pour le prochain bureau de l’ASAMA.

Tiga Cheick Sawadogo (tigacheick@hotmail.fr)
Lefaso.net

Propos de panélistes :

Pr Kouadjo Aka Martin, chercheur à l’institut de l’histoire, d’art et d’archéologie africaine à l’université Félix Houphouët Boigny, en Côte d‘Ivoire.

Depuis 2006, nous participons aux différentes éditions du FESTIMA. Ces participations ont permis aux groupes ivoiriens de découvrir les autres cultures, et masques des autres pays comme le Burkina, le Bénin…pour nous, c’est une ouverture
Par l’ASAMA, nous avons fait de la recherche. Elle nous a encouragé à rechercher, à classer ou lister les différents masques de la Côte d’Ivoire, région par région des 4 groupes des aires culturelles. A chaque festival, nous venons avec un autre type de masques.

Nous voulons que l’ASAMA nous aide à nous former. Nous voulons monter FESTIMA- Côte d’ivoire pour que entre deux festivals à Dédougou, nous organons un festival. Nous avons besoin d’encadrement.

Pierre Guindo, chef de la mission culturelle de Bandiagara, chargé des sites classés patrimoine mondial de l’Unesco au pays Dogon

Il y a un grand intérêt à participer au festival. Nous découvrons, nous nous laissons découvrir et échangeons avec les festivaliers. Depuis 2012, l’ASAMA est devenue une organisation internationale dont nous sommes membres. Nous essayons de conscientiser la population par rapport aux pratiques afin que cette tradition de disparaisse pas.

TCS
Lefaso.net

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