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SGBB : Les travailleurs mécontents

Publié le mardi 26 avril 2005 à 06h49min

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La Société générale des banques au Burkina (SGBB) avait bonne mine, hier 25 avril. Mais cette apparence légendaire cache bien de problèmes.

Les travailleurs, mécotents, se sont signalés par des brassards de couleur rouge. Et ils entendent durcir le ton "si rien n’est fait pour satisfaire (leur) plate-forme revendicative".

La tension est montée d’un cran vendredi dernier. Suite à des mésententes avec les premiers responsables de la banque, les travailleurs ont tenu une assemblée générale et ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Acte 1 : le 25 avril (hier donc) tout le monde devra porter un brassard rouge. Cette décision a été bien appliquée.

C’est un "avertissement à la direction générale", déclare l’un des agents de la banque. Certains, en plus de leur brassard, étaient tout de rouge vêtus pour, disent-ils, "mieux se faire entendre". Acte 2 : les agents de la SGBB ont décidé d’informer l’Inspection du travail sur le différend qui les oppose à la sphère dirigeante de la société.

La plate-forme revendicative date d’octobre 2004. Elle tient en huit points. Il y a d’abord "la fixation du salaire catégoriel de départ à 380 000, 205 000 et 70 000 F CFA, avec dix échelons par groupe". A cela se greffe "le rélèvement de 15, 20 et 25% de la grille salariale et de 35, 40 et 45% de la grille indemnitaire, respectivement pour les groupes 3, 2 et 1". Les travailleurs estiment qu’au regard de "l’inflation galopante", cette revendication se justifie pleinement. " Nous sommes dans une situation de plus en plus dégradante", déplore une femme.

Dans le registre des revendications, figure également "l’allocation d’un 14e mois et d’une prime de participation au résultat, indexé sur le niveau du bénéfice net réalisé". Et ce n’est pas tout : il faut, disent-ils, que le taux des frais pharmaceutiques soit porté à 300 000 F CFA et celui des verres correcteurs à 200 000 francs. Ils demandent aussi la "supression des intérêts débiteurs sur les comptes du personnel, le maintien de l’ancienne disposition et l’annulation des intérêts déjà prélevés".
A cela s’ajoutent d’autres revendications dont la satisfaction devrait permettre aux travailleurs d’être plus opérationnels.

Du côté de la direction de la société, on est conscient du problème. "Le Conseil d’administration donnera des directives le 28 avril sur la conduite à tenir", confie le Secrétaire général de la SGBB, Jean Pierre Long. Mais il émet des réserves : "Si nos collaborateurs nous demandent de dépasser notre ligne budgétaire de 20 ou 30%, nous sommes au regret de ne pouvoir le faire".

Mais ces derniers estiment que s’ils en sont arrivés à porter des brassards, c’est que la situation "a trop duré". Ils disent avoir fait des propositions de grille salariale à la direction. " Mais elles ont été rejetées", confie l’un des délégués du personnel. Le problème demeure donc. Et il va falloir trouver une solution. Dans le cas échéant, les travailleurs menacent d’intensifier la lutte.

Par Hervé D’AFRICK
Le Pays

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