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Ban Ki-moon au Burundi pour une reprise du dialogue entre Nkurunziza et l’opposition

Publié le mercredi 24 février 2016 à 00h29min

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Ban Ki-moon au Burundi pour une reprise du dialogue entre Nkurunziza et l’opposition

Pour sa première visite au Burundi depuis le déclenchement de la crise en avril 2005, le secrétaire général de l’ONU doit notamment s’employer à convaincre le président Pierre Nkurunziza d’instaurer le diaolgue avec l’opposition.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, est arrivé, lundi 23 février, à Bujumbura pour tenter de trouver une issue à la crise au Burundi. Le chef de l’ONU, dont c’est la première visite dans le pays depuis le début de la crise politique en avril 2015, devrait tenter mardi matin de convaincre le président Pierre Nkurunziza d’ouvrir des pourparlers avec l’opposition.
Ban Ki-moon doit également rencontrer des responsables de partis politiques, d’ONG installées au Burundi, ainsi que le ministre des Relations extérieures, Alain-Aimé Nyamitwe.

Nouvelles attaques à la grenade à Bujumbura

Quelques heures avant l’arrivée de Ban Ki-moon, la capitale burundaise a été le théâtre de nouvelles attaques à la grenade, lancées par des inconnus circulant à moto. Deux d’entre elles ont explosé dans deux marchés du nord de la ville, faisant au moins deux morts et une dizaine de blessés. Une troisième grenade n’a pas fait de victime.
Le Burundi est plongé dans une profonde crise politique depuis la candidature fin avril 2015 du président Nkurunziza à un troisième mandat, qu’il a obtenu en juillet.
Plus de 400 personnes ont été tuées depuis le début de la crise, qui a poussé plus de 240 000 Burundais à l’exil, alors que des milliers d’autres ont été arrêtés et que les forces de l’ordre sont accusées d’exécutions extrajudiciaires.
"C’est une visite très importante car on espère que le secrétaire général de l’ONU va peser de tout son poids sur le président Pierre Nkurunziza pour qu’il accepte enfin un dialogue inclusif et sans conditions avec toute son opposition", a expliqué à l’AFP un haut fonctionnaire de l’ONU, sous couvert d’anonymat.
Ban Ki-moon devrait également s’entretenir avec le président burundais "des violations massives des droits de l’Homme qu’on observe depuis le début de la crise", a ajouté un diplomate occidental en poste à Bujumbura. "Nous espérons qu’il parviendra à le convaincre d’accepter une véritable enquête internationale sur ces allégations", a-t-il ajouté.

"Gestes de bonne volonté"

Bujumbura a multiplié "les gestes de bonne volonté" avant la visite de Ban Ki-moon et celle, attendue plus tard dans la semaine, d’une délégation de chefs d’État africains dépêchés par l’Union africaine (UA).
La justice burundaise a ainsi annulé des mandats d’arrêts internationaux contre 15 personnalités, dont plusieurs leaders de l’opposition en exil. La levée de ces mandats pourrait permettre aux responsables de l’opposition de s’asseoir à la table d’éventuels pourparlers.

Le 19 février, Bujumbura a accordé à deux radios privées le droit de réémettre. Le gouvernement a également consenti au "renforcement des observateurs des droits de l’Homme" de l’UA et de l’ONU sur place, selon un diplomate en poste au Burundi.
La crise au Burundi, outre ses conséquences pour la population civile, inquiète également la communauté internationale en raison de son possible impact sur la stabilité de la région des Grands Lacs, déjà hautement volatile. Les relations avec le Rwanda voisin se sont envenimées au point de devenir délétères ces dernières semaines. Bujumbura accuse Kigali d’entraîner sur son sol des réfugiés burundais pour déstabiliser le régime du président Nkurunziza.

Le Rwanda rejette catégoriquement ces accusations - également portées par un groupe d’experts de l’ONU puis par les États-Unis - et rappelle à qui veut l’entendre que les causes de la crise sont internes au Burundi. Le 12 février, Kigali a menacé d’envoyer les dizaines de milliers de réfugiés burundais présents sur son sol vers d’autres pays d’accueil.

Paris pour un déploiement de police de l’ONU

Sur le terrain diplomatique, la France a quant à elle soumis à ses partenaires du Conseil de sécurité un projet de déclaration qui suggère d’envoyer sur place des policiers de l’ONU afin de tenter d’y ramener le calme.

Ce projet de déclaration du Conseil vise aussi à soutenir les efforts de l’UA, qui doit bientôt envoyer à Bujumbura une délégation de haut niveau, et prône une relance de la médiation menée par l’Ouganda pour instaurer un dialogue entre pouvoir et opposition.
Selon le texte dont l’AFP a eu copie, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon est invité à soumettre au Conseil dans les 15 jours "toutes les options possibles pour un tel déploiement de police de l’ONU au Burundi". Celui-ci devra se faire "en consultation avec les autorités burundaises et en coordination avec l’Union africaine".

Ce contingent policier "augmenterait la capacité de l’ONU de surveiller la situation de sécurité, dont la protection des civils et des droits de l’Homme et de faire progresser l’État de droit" dans le pays. Il faudra encore définir la taille et le rôle exact de cette unité et faire adopter au Conseil une résolution autorisant son déploiement.

La France souhaite que la déclaration soit adoptée avant la visite à Bujumbura, prévue les 25 et 26 février, de la délégation de l’UA qui tentera de convaincre un gouvernement burundais très réticent d’accepter une présence internationale sur son sol.

Avec AFP

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