C’est par une comédie musicale portant sur l’une des pièces « Les voix du silence » de l’invité du jour, que le décor a été planté. Puis, la soirée s’est poursuivie avec une présentation de la dernière pièce « l’Etranger  » de Prosper Kompaoré. Comme nous apprend Kouam Tawa, Poète, animateur d’atelier d’écritures, metteur en scène et par ailleurs promoteur de la soirée, c’est juste une partie d’une pièce de l’invité qui est jouée en levée de rideaux pour introduire les échanges avec le public.

Prosper Kompaoré lui-même se définit comme un homme engagé dans le théâtre depuis le jeune âge. Animateur culturel au petit séminaire de Pabré où il fit ses études secondaires, il gardera sa passion pour les planches à l’université où il fut responsable culturel de l’Association des étudiants voltaïques en 1972. Il continuera à vivre son amour en France quand il y poursuit ses études. De retour dans son pays natal, il va créer en 1978 avec des amis, ‘’les amateurs du théâtre voltaïque’’, l’ancêtre de l’Atelier théâtre Burkinabè (ATB).

Outre sa passion pour le théâtre, un art qu’il met au service du développement, Prosper Kompaoré est un homme à cerner sur d’autres dimensions. Professeur d’art dramatique à l’université de Ouagadougou, il a aussi assumé des responsabilités administratives par exemple à l’institut des peuples noirs.

Prosper Kompaoré se livre au public

Après s’être présenté, l’invité s’est prêté aux questions du public. « Avant l’arrivée du théâtre occidental, nous avons dans nos cultures, des traditions et des pratiques qui étaient totalement comparables à ce qu’on appelle aujourd’hui le théâtre. Ces pratiques mettent en évidence des éléments de simulacre, d’ostentation, de métaphorisation et aujourd’hui, le théâtre moderne africain gagne à s’inspirer de ce trésor que contient notre culture » a-t-il répondu à la question de savoir si le théâtre africain n’était pas simplement importé.

Par ailleurs, il a indiqué que le théâtre burkinabè est dans une période de véritable floraison. A l’entendre, il y a une initiative nouvelle, de talents neufs qui apparaissent avec beaucoup d’œuvres de bonne qualité qui sont proposées au public. Toutefois, il estime qu’il y a des défis à relever en vue de conquérir davantage le public parce qu’il n’est pas suffisamment conquis et fidélisé. « L’objectif étant de conquérir d’avantage tous ceux qui peuvent soutenir la pratique théâtrale afin de faire rayonner notre théâtre aux quatre coins du Burkina et dans le reste du monde » a-t-il ajouté.
Prosper Kompaoré a loué cette initiative. « C’était une belle rencontre entre des artistes de plusieurs générations  », a dit l’invité du jour.
Rendez-vous est pris pour une prochaine rencontre pour découvrir davantage certains acteurs de notre société qui ajoutent de la terre à la terre.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net