LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Lutte contre la fraude : Les travailleurs des industries s’engagent

Publié le lundi 25 avril 2005 à 00h00min

PARTAGER :                          

La coordination des travailleurs des industries pour la lutte contre la fraude tenait mercredi 20 avril dernier à la Chambre de commerce, une conférence sur le thème : "La fraude et nos industries".

Heureuse initiative que celle-là qui, de la part des travailleurs des industries de Bobo-Dioulasso, vise désormais à impliquer ceux-ci dans la lutte contre la fraude.

Il s’agit pour eux de ne plus se cantonner aux revendications syndicales classiques pour des augmentations de salaires et autres, mais d’engager une démarche nouvelle qui signifie surtout la préservation de leur outil de production et de survie. La fraude, synonyme du gain facile et de la cupidité de nombre de commerçants a été désignée comme la porte d’entrée de la faillite des entreprises de par la concurrence déloyale qu’elle installe. Par elle, se retrouve sur le marché une foule innombrable de produits hors UEMOA avec des prix naturellement plus bas que les produits nationaux auxquels ils imposent la mévente. Les produits fraudés, ce sont des allumettes, des savons, des huiles végétales, des piles, des cigarettes, des pneumatiques, des insecticides, des eaux minérales, des cyclomoteurs, et bien d’autres marchandises qu’on découvre au quotidien sur la place du marché.

Les dirigeants de la coordination, par la voix de leur premier responsable Boubacar Diawara, ont interpellé le gouvernement et tous les partenaires sur ces attaques contre les valeurs de référence industrielles nationales du fait des contrefaçons et des importations frauduleuses de produits asiatiques et européens pouvant faire de notre pays un dépotoir. Ils ont dénoncé les complicités à divers niveaux, la porosité des frontières géographiques. Des voix se sont élevées pour souhaiter des rencontres de concertation avec les commerçants, et pour regretter l’absence de représentants de la douane. Il faut noter la présence à cette conférence de gérants d’officines pharmaceutiques dont les observations ont porté sur les médicaments prohibés vendus le long des routes et qui sont un danger permanent pour la santé des populations.

A considérer l’ensemble des industries bobolaises, celles qui sont les plus victimes de la fraude sont entre autres CBTM, SOSUCO, SN-CITEC, Winner industries, Métal-Burkina, SAPHYTO, MABUCIG, SAP-Olympic, SIFA, etc. La coordination des travailleurs des industries a énoncé des dispositions possibles pour une lutte efficace contre la fraude, des recommandations en somme. Ce sont :

- l’instauration d’une politique de quotas d’entrée de produits étrangers

- l’application stricte des lois et règlements. Une surveillance douanière draconienne aux frontières,

- l’organisation d’états généraux sur l’industrie "pour permettre une vraie politique industrielle dans la mondialisation" ,

- la révision de la fiscalité industrielle permettant la réalisation de produits plus compétitifs,

- la sensibilisation du pouvoir par le biais de chefs de circonscriptions administratives.

La coordination a par ailleurs regretté le silence des organisations de consommateurs sur le problème de la fraude.

Jean Luc BONKIAN
Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique