LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Ouverture du procès Laurent Gbagbo : Un parcours sinueux

Publié le vendredi 29 janvier 2016 à 00h27min

PARTAGER :                          
Ouverture du procès Laurent Gbagbo : Un parcours sinueux

Accusés pour crime contre l’humanité pendant la crise post-électorale de 2010-2011, l’ancien président ivoirien comparaît, avec son ex-ministre Charles Blé Goudé, devant la Cour pénale internationale ce jeudi 28 janvier 2016. C’est la première fois qu’un ancien chef d’État est jugé. Mais le chemin vers ce procès historique fut très long. Regard rétrospectif sur les principaux événements qui ont mené au procès de l’ancien président ivoirien.

En rappel, Laurent Gbagbo et son co-accusé Charles Blé Goudé, sont poursuivis pour leur rôle présumé dans la crise post-électorale de 2010. Les violences ont fait plus de 3 000 morts en cinq mois. Ces actes auraient été perpétrés entre le 16 et le 19 décembre 2010 pendant et après une marche de partisans d’Alassane Ouattara qui se rendaient au siège de la Radiotélévision Ivoirienne (RTI), le 3 mars 2011 lors d’une manifestation de femmes à Abobo, le 17 mars 2011 par bombardement au mortier d’un secteur densément peuplé d’Abobo, et l’attaque de Yopougon autour du 12 avril. Les attaques survenues à Yopougon entre le 25 et le 28 février sont également ajoutées dans la procédure visant Charles Blé Goudé.

Retour sur les moments forts de ces quatre années de procédure, depuis le transfert de l’ex. Président de la Côte d’Ivoire à La Haye le 30 novembre 2011.

La Côte d’Ivoire, alors présidée par Laurent Gbagbo, avait accepté la compétence de la Cour pénale internationale dès le 18 avril 2003 sur la base de l’article 12 du Statut de Rome. Cette déclaration fut ensuite confirmée à deux reprises. Le Bureau du Procureur de la Cour a alors ouvert une enquête proprio motu en juin 2011. Le 23 novembre 2011, les juges ont émis un mandat d’arrêt, délivré sous scellés. Par suite, ils décideront de lever les scellés le 30 novembre 2011, jour du transfert du suspect au quartier pénitentiaire de la CPI à La Haye par les autorités ivoiriennes.
« Laurent Koudou Gbagbo, 66 ans, de nationalité ivoirienne, est arrivé aujourd’hui au centre de détention de la CPI aux Pays-Bas. Il a été remis à la CPI, le 29 novembre 2011, par les autorités de la Côte d’Ivoire », a indiqué la CPI dans un communiqué de presse.

Le 5 novembre 2011, Laurent Gbagbo comparait pour la première fois devant la CPI. Lors de cette audience, la Chambre a vérifié l’identité du suspect et s’est assurée qu’il a été informé clairement des charges portées contre lui et des droits que lui reconnaît le Statut de Rome.

La santé de Gbagbo au cœur des débats
Le 7 juin 2012, la défense de Laurent Gbagbo demande et obtient le report au 18 août 2012 de l’audience de confirmation des charges en mettant en avant deux éléments : la détérioration de la santé de son client depuis sa détention à Korhogo et la nécessité d’avoir plus de temps pour étudier le dossier. Nouveau report de l’audience de confirmation des charges - au 2 novembre cette fois 2012 – « jusqu’à ce que l’évaluation médicale de l’aptitude (de Laurent Gbagbo) à y participer soit faite ».


Confirmation des charges

L’audience de confirmation des charges dans l’affaire Gbagbo a débuté le 19 février 2013. Durant huit jours, l’accusation et la défense ont présenté leurs éléments de preuves devant la Chambre préliminaire I de la CPI. Lors d’une audience, l’ancien président ivoirien expose sa vision de la crise postélectorale et réfute les accusations qui pèsent contre lui. Le 12 juin 2014, la même Chambre a confirmé, à la majorité, quatre charges de crimes contre l’humanité (meurtre, viol, autres actes inhumains ou –à titre subsidiaire –tentative de meurtre, et persécution) à l’encontre de Laurent Gbagbo et l’a renvoyé en procès devant une chambre de première instance. Le 17 septembre 2014, la Présidence de la CP I a reconstitué la Chambre de première instance I, qui sera en charge du procès.

L’audience de confirmation des charges dans l’affaire Blé Goudé, quant à elle, s’est tenue du 29 septembre au 2 octobre 2014. Le 11 décembre 2014, la Chambre préliminaire I a confirmé quatre charges de crimes contre l’humanité à l’encontre de Charles Blé Goudé et l’a renvoyé en procès devant une chambre de première instance. Le 20 décembre 2014, la Présidence de la CPI a renvoyé l’affaire devant la Chambre de première instance I, qui sera en charge du procès

Demande de libération de Gbagbo rejetée
Après la remise d’un rapport sur la santé de Laurent Gbagbo, le 19 juillet 2012, la CPI rejette une demande de remise en liberté. La première d’une longue série. Forte de ce premier revers subi par Fatou Bensouda, la défense demande une nouvelle fois que Laurent Gbagbo soit remis en liberté provisoire le 11 novembre 2013. La Cour refuse. Une décision qualifiée de politique par ses avocats. « Nous sommes convaincus que la CPI est dans une logique politique ! Il s’agit d’écarter à jamais l’individu », assure à RFI Me Toussaint Dako.

Jonction des affaires

Si l’ancien président à rejoint le pénitencier de Scheveningen dès le 30 novembre de la même année, ce n’est que le 22 mars 2014 qu’il a été rejoint par Blé Goudé. Il a comparu pour la première fois devant la Cour, le 27 mars 2014. Reprochés pour les mêmes délits, la CPI décide alors de joindre les deux dossiers le 11 mars 2015 afin d’assurer l’efficacité et la rapidité de la procédure. Aussi, la Chambre préliminaire de la CPI accède à une requête formulée en décembre par la procureure de l’institution internationale Fatou Bensouda. Prévue le 7 juillet, l’ouverture du procès est ainsi reportée au 10 novembre.

Le dernier ultimatum
Le 28 octobre 2015, la Cour décide d’un dernier report, à la demande de la défense de Laurent Gbagbo, pour examiner des rapports sur la santé de l’ex-président ivoirien. C’est finalement le 28 janvier que les audiences débuteront.

Les juges de la CPI estiment que l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo est « physiquement et mentalement » apte à participer à son procès pour crimes contre l’humanité. La défense par contre affirmait que l’ancien président est « malade et fatigué », et que les « pathologies de M. Gbagbo n’ont pas disparu ». Trois experts ont rendu un avis contraire. « Compte tenu des conclusions unanimes des trois experts nommés, M. Gbagbo est physiquement et mentalement en mesure d’assister à son procès et de suivre son déroulement », précise la CPI. D’où le début du procès ce 28 juillet. Un procès qui promet de s’inscrire dans la durée même si les deux prisonniers de luxe ont plaidé non coupable dès l’ouverture de la procédure.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 29 janvier 2016 à 01:25, par Le Panafricain En réponse à : Ouverture du procès Laurent Gbagbo : Un parcours sinueux

    Ça c,est le frère de Sankara,Laurent Gbagbo est Sankara numéro 2 vive la cote D’Ivoire vive le Burkina,Soro a la CPI Allasane a la CPI

  • Le 29 janvier 2016 à 08:06, par ka En réponse à : Ouverture du procès Laurent Gbagbo : Un parcours sinueux

    Ça ne m’étonne pas, avec les mensonges de SORO, la réplique de ces deux sont claire : Quand SORO sera à la CPI, les deux reconnaîtront leurs culpabilités. L’équipe d’ADO est dans le bain de l’injustice et de l’impunité, la CPI s’en rendrait compte, avant de condamner GBAGBO et Blé Goudé.

  • Le 29 janvier 2016 à 09:36, par leprospère En réponse à : Ouverture du procès Laurent Gbagbo : Un parcours sinueux

    DU COURAGE WOODY, çà va aller. DIEU EST LE JUSTE JUGE.
    A BAS LA JUSTICE PARTISANE ET PARTIALE !
    Où sont les pro-ADO ?

  • Le 29 janvier 2016 à 10:37, par Naboho Lassina En réponse à : Ouverture du procès Laurent Gbagbo : Un parcours sinueux

    Je ne sais pas pourquoi ,des personnes aiment s apitoyer, sur
    le sort de Laurent Koudou GBAGBO ,ce qui l arrive, est le fruit de ses intriques,
    un point.Merci

  • Le 29 janvier 2016 à 11:05, par Béog Biiga En réponse à : Ouverture du procès Laurent Gbagbo : Un parcours sinueux

    Tout ça pour ça. Quelle honte pour l’occident de continuer à asseoir des dirigeants indignes sous nos cieux. Je me meurs de voir que nos chefs d’État n’ont pas encore compris que l’argent de leur peuple emmagasiné dans les comptes suisses et autres qui leur coûte la CPI. Que ça crève les yeux, oui, mais oui, on envoie pas n’importe qui à la CPI, pourquoi n’a t- on envoyé SANKARA dans une cour européenne quelconque même si la CPI n’existait pas. On aurait pu le faire non ? Mais c’est parce qu’il n’avait pas de compte suisse. Mais bien sûr, sinon on l’aurait également envoyer là bas pour que les avocats français et autres puissent se partager la cagnotte. Mais, SANKARA avait vécu pour son peuple et est mort pour lui, sans un billet à la poche, sauf le chemin à la liberté. Chers présidents, vivez pour vos peuples afin d’éviter la CPI. Vos comptes suisses sont les causes lamentables qui guide vos chemins à la CPI et tout ça pour que les avocats français se partagent notre argent, notre sang, notre sueur, notre souffrance. Ayez enfin pitié de vous et de vos peuples et ne continuez pas à renflouer les banques occidentales avec notre argent pour se retrouver honteusement à la CPI.
    Si KADAFFI a été tué, c’est parce lui avait voulu faire échouer lamentablement le néocolonialisme, la reconstitution de l’AOF et de l’AEF. Tant pis pour nous si nous l’avons laisser à son sort. On aurait dû tous sortir et se rendre en Libye pour aider KADAFFI, mais hélas !
    Je pense que ce procès sans Blaise, Alassane et Soro est la plus haute trahison et la honte la plus hideuse que l’on inflige aux peuples africains.
    En plus, Sarko et Bush devraient également y répondre. Hein. Pourquoi pas eux Mme la grande connaisseuse de droit pénal international du haut Sénégal. Si tu es une vraie africaine, si tu respecte la couleur de ta peau, si tu as juste une petite pensée pour ton continent, enferme aussi ces gars là ? Ils ont tué chez toi. hein !

    Je dirai plutôt, un parcours cynique, un procès de la plus grande distorsion humaine à l’échelle planétaire.

  • Le 29 janvier 2016 à 11:42, par Naboho Lassina En réponse à : Ouverture du procès Laurent Gbagbo : Un parcours sinueux

    Veuillez lire intrigues s.v.p. merci internaute No 4

  • Le 29 janvier 2016 à 12:29, par willy En réponse à : Ouverture du procès Laurent Gbagbo : Un parcours sinueux

    merci aux frères du Faso de s’intéresser au problème de la Côte d’ivoire.Vous avez été trompé par ADO et autres.Vous saurez un jour la vérité , les écoutes téléphoniques , ne nous mettent t’ ils pas sur le chemin ? Les vrais assassins sont là à la solde des multinationales , tuant pour ces dernières sous de faux prétexte.DIEU , s’appelle aussi le TEMPS et DIEU ne saurait mentir la vérité éclatera et vous serez surpris et vous rendrez compte que vous avez été trompé.Merci à vous

  • Le 29 janvier 2016 à 13:42, par Droit d’expression En réponse à : Ouverture du procès Laurent Gbagbo : Un parcours sinueux

    Je demande à "Panafricain" de ne plus jamais comparer Bagbo à Sankara. Il n’est pas le frère de Sankara, car le dernier une vision de l’Afrique aux antipodes de celle du premier. La politique de l’ivoirité de Bagbo a conduit au massacre de milliers de Burkinabe et de gens d’autres pays africains et à l’exode de milliers d’autres. Un panafricain ne monte pas un peuple africain contre un autre, ne fait pas massacrer des gens pour garder le pouvoir. Bagbo n’est pas un panafricain et n’est pas digne d’être le frère de Sankara. Qu’il réponde de ses actes devant la justice et soit puni pour sa cruauté. De grâce, même si vous êtes un admirateur de Bagbo, gardez-vous de le comparer à Sankara.

  • Le 29 janvier 2016 à 14:20, par Kèlè Massa En réponse à : Ouverture du procès Laurent Gbagbo : Un parcours sinueux

    A "Panafricain". Même si les responsabilités sont certainement partagées dans cette affaire, je trouve que c’est tout de même insultant d’ignorer 3000 morts pour oser comparer Laurent GBAGBO à Thomas SANKARA.

  • Le 29 janvier 2016 à 17:22, par VANIHM En réponse à : Ouverture du procès Laurent Gbagbo : Un parcours sinueux

    Mes chers amis du Faso, vous vous trompez énormement au sujet de Gbagbo. L’Ivoirité était un concept purement culturel inventé par Bédié en 1995 pour promouvoir la consommation des produits manufacturés "made in Cote d’Ivoire". Mais cela a tourné au drame lorsque Allassane Ouattara s’en ai servi pour des fins politique et le résultat, nous le connaissons tous( Préparation au BF d’une rébellion armée qui a endeuillée la CI) et puis aujourd’hui c’est les mème qui s’activent encore pour perturber vos avancées politiques, il s’agit sans doute de Soro, Blaise et Ouattara. Ce sont eux les vrais ennemis de la sous Région. Mais nous les Ivoiriens nous avons foi en ce procès, car il permettra au monde entier de voir toutes les malversations commises par ce trio de malfaiteurs aidés par la france de Sarkozy. Gbagbo autant que Sankara sont des dignes fils de l’Afrique. Si l’un a été lâchement assassiné par Blaise et sa clik, nous devons tous soutenir l’autre dans sa lutte contre l’impérialisme moderne.

  • Le 29 janvier 2016 à 19:29 En réponse à : Ouverture du procès Laurent Gbagbo : Un parcours sinueux

    Du courage mes freres africains moi j dis seulma mort a ces vendeurs d armes occidentaux et enseignons un nouvo modele d la geopolitik a no fils afrik1 car tou est Faux en Afrique seul la modite charte d limperialisme es omnipoten en Afrique. Comprenn ki pourra.

  • Le 29 janvier 2016 à 23:45, par bouba En réponse à : Ouverture du procès Laurent Gbagbo : Un parcours sinueux

    N’insultez pas les Burkinabè en comparant Laurent Gbagbo le sanguinaire à Sankara. N’ayons pas la mémoire courte et ne fermons pas les yeux sur tous les compatriotes qui ont été tués en Côte d’ivoire par ses milices Guéré, Wobè, Dida et Bété. Jamais en tant que Burkinabè je ne supporterai ce dictateur sanguinaire. Quel que soit le problème que nous burkinabè avons avec Soro Blaise et Alassane, n’ayons pas la mémoire courte. Laurent Gbagbo mérite ce qui lui arrive n’en déplaise aux pro-gbagbo.

  • Le 30 janvier 2016 à 06:23, par kologa En réponse à : Ouverture du procès Laurent Gbagbo : Un parcours sinueux

    Je me réjouis du fait que les gens commencent à comprendre. C’est ADO et ses complices(SORO ,blaise,......qui devaient se trouver en prison. DIEU ouvrira plus nos yeux.

  • Le 31 janvier 2016 à 13:45 En réponse à : Ouverture du procès Laurent Gbagbo : Un parcours sinueux

    un fou n’est pa egal a qelqun qi s’enfou n compare plus sankara avec bagbo

  • Le 2 février 2016 à 13:27, par Anonyme3 En réponse à : Ouverture du procès Laurent Gbagbo : Un parcours sinueux

    Dans l’affaire Gbagbo, on a souvent des opinions diamétralement. Le bon sens et la simple logique m’oblige à affirmer qu’un des deux camps doit certainement mentir ou est ignorant).
    La même personne ne peut être à la fois le "grand criminel"(ayant commis délibérément d’horribles crimes) ou son opposé "l’innocente victime"(personne n’ayant rien fait de ce qu’on lui reproche). je suis convaincu que le camp des menteurs dans cette histoire se reconnaîtra grâce au "tribunal interne" qu’est le remords...

  • Le 6 février 2016 à 10:59, par doumbia En réponse à : Ouverture du procès Laurent Gbagbo : Un parcours sinueux

    haa africain toi ki di gbagbo a tué des miliés de burkinabés et toi ki parl de milice guéré wobé bété et dida ki aurè masacré les burkinabè dit moi comb1 de foi la ci a organisé un coup détat o burkina é comb1 de foi un seul ivoirien civil a soulevé une arme contr un burkinabé o burkina mai nou nous avon vecu tou sa en ci. des villags existe plu brulé pillé par des rebelles burkinabés a l’ouest de la ci. la cote d’ivoire a eu tord de vous accepté merci. concernan gbagbo et blé goudé dieu va s’en chargé si ils ont vraimen massacré il pairons et si c’est le contraire les vrais coupables seron devoilé tot ou tard.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Sénégal : Le premier président de la Cour suprême limogé