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Attaques terroristes : Et après ?

Publié le jeudi 21 janvier 2016 à 23h42min

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Attaques terroristes : Et après ?

En règle générale, les terroristes s’attaquent à des symboles afin de mobiliser le maximum d’attention de l’opinion internationale autour de leurs lugubres objectifs.

Le vendredi 15 janvier 2016, le Burkina Faso a été l’objet d’une série d’attaques terroristes faisant plus de 30 victimes de différentes nationalités dont sept Burkinabè. Peut-être les terroristes notamment sa branche africaine, AQMI, ne se sentent plus en sécurité au Burkina Faso depuis la mise à l’écart de leurs principaux interlocuteurs ou leurs « protecteurs ». Ce qui est sûr, les terroristes se sont attaqués au Burkina Faso parce que ce pays incarne en Afrique la vertu d’un peuple uni, héroïque qui a chassé du pouvoir,contre toute attente, un Président qui régnait depuis plus de 27 ans et qui aspirait à y rester pour toute sa vie ou à passer le pouvoir à un membre de sa famille.
Après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, le peuple burkinabè a conduit à terme une fragile transition de 13 mois dont le processus a souvent été mis à rude épreuve à travers les interventions intempestives et répétées du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) et du coup d’Etat manqué des 16 et 17 septembre 2015.

Le 29 novembre 2015, le peuple déterminé du Burkina Faso a élu au premier tour (WIN VOUKA) un Président du Faso, de la République, pour une période de cinq (5) ans parmi les candidats qui ont conduit le processus insurrectionnel. Le 29 décembre 2015, le président élu a été investi dans ses fonctions en présence de neuf chefs d’Etat, de trois anciens chefs d’Etat, de plusieurs premiers ministres et chefs de Gouvernement et représentants de pays africains, européens…
Ce vendredi 15 janvier 2016, les terroristes ont choisi de s’attaquer à ce symbole de courage, de dignité et de solidarité. Dès lors que cette attaque sordide et lâche est dirigée contre notre symbole d’union et de courage, contre la démocratie du Burkina Faso, elle cesse d’être une affaire d’individus, de groupes d’individus, d’un parti politique, de groupes de partis politiques, d’associations, de groupes d’associations… Cette attaque est avant tout une affaire nationale, une affaire de tous les Burkinabè, de toutes les composantes de la société burkinabè.

Il convient de se féliciter de toutes les réactions individuelles ou collectives, internes ou externes condamnant fortement cette attaque. Par contre, il faut fortement regretter les louvoiements de certains responsables politiques qui tout en condamnant l’attaque, se précipitent pour rendre responsable les autorités actuelles et en les accusant d’avoir manqué de l’anticipation. Ces responsables ramènent naïvement le débat sur un terrain de structurations gouvernementales. Au moment où nous pleurons nos morts qui ne sont pas encore enterrés, ce débat est indécent et à la limite irresponsable.

Le peuple burkinabè a été attaqué par des ennemis extérieurs. Il faut donc taire ces calculs partisans et politiques pour adopter un comportement plus décent, plus nationaliste, plus digne. Quand on veut apparaître comme le champion dans la promotion/défense des valeurs qui unissent les Burkinabè et qui constituent le socle de notre développement économique et social, on doit savoir se départir des comportements égoïstes et partisans et savoir attendre éventuellement son heure de gloire.

Comme rappelé plus haut, la branche africaine du terrorisme s’est attaquée au peuple du Burkina Faso, il appartient au peuple burkinabè de se mettre debout, de se mobiliser et de s’organiser, sous la direction des autorités, pour se défendre contre cette guerre qui lui a été imposée le 15 janvier 2016 par AQMI et qui risque d’être longue et encore plus méchante et aveugle. Nous demandons en conséquence à nos autorités de poursuivre et de renforcer leur détermination de lutter efficacement contre le terrorisme au Burkina Faso en mettant en place un programme de lutte contre le terrorisme avec la participation de toutes les composantes de la société (partis politiques, forces de défense et de sécurité, autorités religieuses et coutumières et organisations de la société civile). Ce programme peut se décliner en deux piliers essentiels :
• Le renforcement de nos structures de défense et de sécurité en mettant en place un réseau d’informations efficace et respectant les libertés individuelles et permettant aux structures en charge de notre sécurité de disposer d’informations fiables en temps réel augmentant ainsi leur capacité de prévention.
• L’organisation de la population pour apporter un appui conséquent à nos forces de défense et de sécurité tout en évitant la chasse aux sorcières, les règlements de compte. Toutes les composantes de la population doivent s’impliquer dans cette organisation. La question de la sécurité est avant tout, l’affaire du peuple burkinabè. Aucune structure, aucun autre peuple, ne peuvent venir assurer la sécurité du peuple burkinabè à sa place. Les forces de défense et de sécurité constituent un appoint et un rempart à l’arbitraire, le peuple organisé doit les aider à faire correctement le travail qui leur a été confié. POUR REUSSIR DANS CE COMBAT CONTRE LE TERRORISME AU BURKINA FASO, LE PEUPLE DOIT S’ORGANISER POUR APPORTER UN APPUI ECLAIRE ET OBJECTIF AUX FORCES DE DEFENSE ET DE SECURITE TOUT EN BANNISSANT L’IRRESPONSABILITE, L’ARBITRAIRE ET LES SENTIMENTS PARTISANS.

François T. KABORE

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Vos commentaires

  • Le 22 janvier 2016 à 10:59 En réponse à : Attaques terroristes : Et après ?

    Les emails de Hillary Clinton confirment l’ignominie de la destruction de la Libye

    DANS INTERNATIONAL, traduit par LAWRENCE DESFORGES,le 07/01/16 à 7h30.

    La publication, en cette nouvelle année, de plus de 3000 emails de Hillary Clinton datant de sa période au State Department a fait buzzer CNN sur ses bavardages en texte, en plein processus de sélection de « qui accompagne Hillary » sous l’organisation de son équipe de campagne, et comment une « mignonne » photo de Hillary s’est retrouvée sur Facebook.Mais les historiens de la guerre de l’OTAN contre la Libye en 2011 auront à coup sûr remarqué certaines des confirmations les plus explosives contenues dans ces nouveaux emails : des aveux de crimes de guerres commis par des rebelles, des instructeurs des opérations spéciales à l’intérieur du territoire libyen presque dès le début des manifestations, al-Qa’ida infiltrée dans l’opposition soutenue par les USA, des nations européennes jouant des coudes pour l’accès au pétrole libyen, les origines infâmes de l’allégation absurde de viol en masse au Viagra, et l’inquiétude que constituait les réserves de Qaddafi en or et en argent pour la monnaie européenne.
    (...)
    Bien que la résolution 1973 de l’ONU proposée par les Français ait affirmé que la zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye était conçue pour protéger les civils, un email envoyé à Hillary en avril 2011 dont le titre en adresse est « Le client de la France et l’or de Qaddafi » évoque des intentions beaucoup moins nobles.
    L’email identifie le Président français Nicolas Sarkozy comme étant le meneur de l’attaque contre la Libye, avec cinq objectifs spécifiques en tête : obtenir le pétrole libyen, assurer l’influence de la France dans la région, augmenter la réputation domestique de Sarkozy, affirmer la puissance militaire française et couper l’influence de Qaddafi dans ce qui est considéré comme la « Françafrique ».
    La partie la plus étonnante est la longue section décrivant l’immense menace que les réserves d’or et d’argent massifs de Qaddafi faisait peser sur la circulation du Franc français (CFA), l’une des principales monnaies africaines.
    En lieu et place de la doctrine aux nobles consonances de la « Responsabilité de Protéger » (R2P) donnée en pâture au public, il y a cette explication « confidentielle » de ce qui motivait réellement la guerre [l’emphase est mienne]:Cet or avait été accumulé avant la rébellion actuelle et était prévu pour servir à l’établissement d’une monnaie pan-africaine basée sur le Dinar-or libyen.
    Ce projet était destiné à fournir aux pays africains francophones une alternative au Franc français (CFA).(Commentaire de la source : Selon des individus bien informés cette quantité d’or et d’argent est estimée à plus de $7 milliards. Des officiers des renseignements français ont découvert ce projet peu de temps après que la rébellion actuelle ait commencé, et c’est l’un des facteurs ayant influencé le Président Nicolas Sarkozy pour engager la France dans l’attaque contre la Libye).
    Bien que cet email interne vise à résumer les facteurs motivant l’intervention de la France (et par extension de l’OTAN) en Libye, il est intéressant de noter l’absence flagrante de mention du sauvetage des vies de civils innocents dans ce bulletin.
    Au contraire, la grande frayeur rapportée est que la Libye puisse mener l’Afrique vers un haut degré d’indépendance économique grâce à une nouvelle monnaie pan-africaine.
    Les renseignements français « ont découvert » une initiative libyenne pour rivaliser librement avec la monnaie européenne par l’intermédiaire d’une alternative locale, et ceci devait être stoppé par l’agression militaire.

  • Le 22 janvier 2016 à 15:34, par Le Doc En réponse à : Attaques terroristes : Et après ?

    il faut fortement regretter les louvoiements de certains responsables politiques qui tout en condamnant l’attaque, se précipitent pour rendre responsable les autorités actuelles et en les accusant d’avoir manqué de l’anticipation. Ces responsables ramènent naïvement le débat sur un terrain de structurations gouvernementales. Au moment où nous pleurons nos morts qui ne sont pas encore enterrés, ce débat est indécent et à la limite irresponsable .

    C’est bien d’accuser les autres d’irresponsables, alors qu’on est soi-même irresponsable.
    1-Comment peut-on comprendre qu’au moment ou l’insécurité frappe même pas à notre porte, mais dans notre chambre, les gens se focalisent sur le partage du pouvoir donc du gâteau.
    2- Comment peut-on comprendre que, bien conseillé par le Président de la transition, sur l’intérêt d’une sécurité intérieure comme tâche principale du tout nouveau gouvernement "un coup KO", ce dernier a pensé plutôt au partage du pouvoir, donc du gâteau.
    Alors, on cumule les ministères, donc les parts de gâteau.
    Et ce qui est marrant dans tout cela,c’est l’adjonction de ce particulièment important MINISTERE DE LA SECURITE à un autre Ministère non moins important qu’est l’Administration territoriale.
    A croire que la sécurité des Burkinabè est beaucoup plus moins préoccupant, que le partage des postes ministériels.
    Au lendemain des attaques, la logique veut que le Président "un coup KO" fasse des limosages. Mais hélas ! Puisque lui Him-self s’est adjugé la part du lion.
    Ce n’est pas en cumulant la Présidence et la Défense qu’il verra mieux. blaise comparé en a fait bien avant. Cela n’a pas empêché le peuple à mains nues de le bouter de Kossyam.
    Michel KAFANDO l’a fait. Cela n’a pas empêché les terroristes de l’ex-rsp, de le prendre en otage. Le Président "un coup KO" l’a fait, alors jusqu’à la date d’hier, des attaques continuent, non pas de restaurant-hôtel mais de dépôts d’armements.
    Maintenant qu’il y ait des gens qui pensent que c’est irresponsable, de dire que les supposés garant de notre sécurité ont manqué d’anticipation, alors nous pensons que c’est surtout irresponsable de leur part de penser que les autres sont irresponsables, car il question de notre sécurité. Et la dessus, tout le monde a son mot à dire. Plus rien ne sera comme avant. LA PATRIE OU LA MORT, NOUS VAICRONS.

  • Le 22 janvier 2016 à 16:25, par TANGA En réponse à : Attaques terroristes : Et après ?

    SARKOSI OUF MAGNEDGA !!!

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