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Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

Publié le mercredi 20 janvier 2016 à 00h34min

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Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

Par la présente, je souhaite apporter ma modeste contribution au débat auquel le devoir patriotique nous astreint au lendemain de l’attaque terroriste du 15 janvier 2016. Que ce soit dans les bureaux, les marchés ou à la maison, les conversations tourneront invariablement et légitimement autour de la question terroriste. Le nouveau gouvernement voit le terrorisme s’inviter en haut de sa liste d’actions prioritaires.

Des interrogations restent sans explications convaincantes et toute tentative de rationaliser l’irrationnel que constitue cette tuerie aveugle nous laisse encore plus confus. Pourquoi Ouaga ? Quel sens donner au timing de l’attaque qui intervient au moment où le pays amorce une nouvelle ère démocratique ? Quels sont les motifs cachés de cette attaque terroriste ? Que sais-je encore ?... Beaucoup de questions me taraudent l’esprit en ce moment. Mais en ce qui concerne les réponses, elles sont plus élusives. Alors, je me suis dit qu’il faut peut-être commencer par jeter quelques bases que d’autres personnes complèteront de sorte qu’ensemble nous résolvions le puzzle.

Repères historiques : une trajectoire Nord-Sud ?

L’histoire contemporaine du terrorisme montre que celui-ci a fait partie des outils de la politique étrangère de certains États, d’où la notion de terrorisme d’état. L’actualité politique des années 1970 et 80 est évocatrice de cette violence : l’explosion par la Libye du vol 103 Pan Am au dessus de Lockerbie (Écosse) en 1988, les attentats de Beyrouth en 1983 et la prise d’otages pendant les Jeux Olympiques de Munich de 1972. Encore plus frais dans nos esprits, ce sont le cas des États sponsors (parrains) du terrorisme au rang des lesquels figuraient régulièrement l’Iran, la Corée du Nord et la Libye.

Mais la chute du mur de Berlin en 1989, synonyme de la fin de la bipolarité du système international, a consacré l’émergence sur la scène internationale d’acteurs non-étatiques dont les organisations terroristes. Les attentats du 11 septembre 2001 marquent ce tournant historique avec l’engagement militaire des Américains contre Al-Qaeda en Afghanistan. La nébuleuse terroriste représentée par Al-Qaeda, alors géographiquement contenue en Afghanistan, va commencer à étendre ses tentacules vers le reste du monde à travers des franchises, en particulier des organisations locales qui font allégeance au mouvement de Ben Laden. Il faut aussi noter que cette “franchisation” est favorisée par le retour dans leurs pays d’origine de combattants terroristes qui étaient en Afghanistan. D’autres djihadistes choisissent de rejoindre l’Iraq pour y combattre l’occupation américaine, et plus tard la Syrie aux côtés de Daesh.

La menace terroriste ne vient pas seulement de l’extérieur, elle est aussi interne comme le démontre aujourd’hui la radicalisation de jeunes sur internet. En résumé, du terrorisme d’Etat jusqu’à la montée d’Al-Qaeda, l’Afrique subsaharienne était relativement épargnée. Mais cela pour combien de temps ? Qu’est-ce qui s’est passé pour que la cartographique de la menace terroriste englobe aujourd’hui une très grande partie des pays africains ? Mais il convient de rappeler que l’Algérie subissait déjà dans les années 1990 des vagues d’attentats à la voiture piégée qui étaient perpétrées par des éléments du Front Islamique du Salut (FIS) dissout.

Comment analyser cette menace terroriste à nos portes ?

Il s’agit ici d’une analyse qui offre des pistes de réflexion pour appréhender le terrorisme à nos frontières et non de justifier des actes infâmes. Pour combattre cet acteur international qu’est le terroriste, il faut le connaître et surtout le situer dans le contexte géopolitique. À cet égard, voici cinq considérations géopolitiques que je présente dans aucun ordre hiérarchique ou préférence personnelle. Il s’agit de :

1. La chute de Mouammar Kadhafi
En 2011, le régime du guide libyen est tombé suites aux bombardements d’une coalition internationale menée par la France. La chute de Kadhafi aurait permis à des djihadistes de s’accaparer d’énormes quantités d’armes qu’ils auraient fait passer dans des pays voisins. Le difficile contrôle des frontières de la bande sahélo-saharienne a fait prospérer trafics et contrebandes de tout genre, avec surtout la circulation d’armes de guerre. La puissance de feu des groupes djihadistes dans le Sahel a été renforcée par les armes prises en Libye, et ce sont les mêmes groupes et leurs alliés qui menacent le Burkina.

Si la chute de Kadhafi a créé un vide, lourd de conséquences au plan sécuritaire, on pourrait également s’interroger sur l’impact du vide sécuritaire suite au départ de Blaise Compaoré. C’est de notoriété publique que ce dernier avait des contacts et des renseignements dans le Sahel. Son évocation participe ici du questionnement et ne doit aucunement être vue sous le prisme de la nostalgie ou d’une remise en question des acquis de la révolution d’octobre 2014.

2. La perspective nationaliste
C’est une grille de lecture selon laquelle le terrorisme est un moyen par lequel les puissances occidentales veulent recoloniser l’Afrique. En ce sens, l’impératif sécuritaire serait un prétexte pour (re)installer des bases militaires et des dispositifs de renseignement pour mieux défendre leurs intérêts. Le marché africain suscite des convoitises, et de nouveaux acteurs, comme la Chine, bousculent les anciennes puissances colonisatrices.

3. La surenchère entre Al-Qaeda et Daesh
La multiplication des actes terroristes dans des pays jusque-là épargnés seraient la conséquence d’une lutte de leadership qui se joue à des milliers de kilomètres de Ouaga. Une bataille entre Al-Qaeda et Daesh qui se disputent le leadership de l’internationale terroriste, et cela passe par l’occupation du champ médiatique. En d’autres termes, la revendication du leadership passe par des attentats spectaculaires ou les attaques de symboles forts d’un pays. L’attaque d’Al-Mourabitoune, branche AQMI, s’inscrit-elle dans une telle dynamique ?

4. Globalisation
En tant que phénomène transnational, le terrorisme touche beaucoup de pays subsahariens dont le Burkina. Au-delà des échanges commerciaux, la globalisation a surtout rendu le village planétaire interconnecté à travers diverses plateformes de communication. Cela sous-entend qu’une idéologie radicale comme celle que véhicule le terrorisme voyage facilement par les ondes et les images. Mais cette approche globalisante me semble inappropriée pour analyser les attaques de Ouaga parce que les djihadistes sont venus de l’extérieur. Par ailleurs, il ne s’agit pas de terrorisme domestique résultant d’une certaine radicalisation.

5. Lecture socio-économique
Le terrorisme trouve un terrain fertile dans la pauvreté et l’exclusion du processus décisionnel d’une certaine frange de la population. Mais force est de constater que la pauvreté au Burkina Faso ne constitue pas (encore) un levier de recrutement pour les djihadistes. En plus, la violence en politique n’a jamais pris des contours terroristes au Burkina Faso. Pour ce qui est du religieux, le syncrétisme et l’entente cordiale entre les différentes confessions montrent que le discours extrémiste n’est pas répandu.

C’est toujours un exercice difficile d’analyser une idéologie qui se fonde sur la négation de la vie, mais cette difficulté doit servir au surpassement de soi et non à la résignation, si nous voulons efficacement lutter contre le terrorisme.

Boukary Sawadogo, Ph.D.

Enseignant chercheur

City University of New York, USA.

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Vos commentaires

  • Le 20 janvier 2016 à 15:11, par FASOPANGA En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    RAS, cela est un développement très instructif. Dans le cas du Burkina il y’a aussi que cette attaque puisse être des représailles du fait que le Burkina accepte d’être une base forte pour les Français et Américains dans la lutte contre le terrorisme !

  • Le 20 janvier 2016 à 15:42, par Abu Imrane En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    Je n’ai pas votre niveau intellectuel ni d’analyse mais votre écrit renferme beaucoup de vérités. Pourquoi dans les médias français on évoque de manière recurrente le depart de Blaise Compaoré et le démentelement du RSP comme talon d’Achille sécuritaire ?

  • Le 20 janvier 2016 à 15:44, par Abu Imrane En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    Je n’ai pas votre niveau intellectuel ni d’analyse mais votre écrit renferme beaucoup de vérités. Pourquoi dans les médias français on évoque de manière recurrente le depart de Blaise Compaoré et le démentelement du RSP comme talon d’Achille sécuritaire ?

  • Le 20 janvier 2016 à 15:45, par kotigui. En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    Quelle condescendance monsieur l’enseignant chercheur.

  • Le 20 janvier 2016 à 15:48 En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : quelles stratégies de lutte ?

    Stratégies de lutte contre le terrorisme [Source : Stratégie de l’Union européenne]
    Le terrorisme est une véritable menace pour les États et pour les peuples. Pour y faire face, il faut mettre en place une stratégie de lutte contre le terrorisme fondée sur la prévention, la protection, la poursuite et la réaction.
    I. PRÉVENTION
    • élaborer des actions communes pour détecter et combattre les conduites préoccupantes ;
    • réfréner l’incitation et l’enrôlement dans les lieux propices (prisons, lieux de culte, etc.) ;
    • mettre en place un dialogue interculturel ;
    • mieux expliquer les politiques ;
    • encourager (par le biais de programmes d’assistance) la bonne gestion des affaires publiques, la démocratie, l’enseignement et la prospérité économique ;
    • poursuivre les recherches dans ce domaine et partager les expériences et les analyses.
    II. PROTECTION
    • Réduire la vulnérabilité des cibles aux attentats et limiter les conséquences
    • Contrôler au mieux les frontières
    • accroître la sécurité des transports
    • évaluer la menace et son degré de vulnérabilité
    • mettre au point un plan de travail, des méthodes de protection contre les attentats
    • poursuivre leurs efforts de coopération dans les domaines de la non-prolifération des matières chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires
    III. POURSUITE
    • Poursuivre les terroristes au-delà des frontières
    • entraver l’accès aux équipements permettant de réaliser des actes terroristes
    • désorganiser les réseaux terroristes et leurs agents de recrutement
    • mettre un terme aux sources de financement du terrorisme en gelant les avoirs et en entravant les transferts d’argent
    • mettre fin à la planification d’actions terroristes
    • mettre à disposition les instruments nécessaires à l’obtention et à l’analyse des données de renseignement
    IV. RÉACTION
    • Échanger rapidement les informations pratiques et les décisions
    • assurer la coordination des médias
    • Coordonner l’indemnisation des victimes et leurs familles
    • apporter une assistance aux citoyens
    • protéger et appuyer les moyens civils et militaires

  • Le 20 janvier 2016 à 15:59, par moi meme En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    "C’est une grille de lecture selon laquelle le terrorisme est un moyen par lequel les puissances occidentales veulent recoloniser l’Afrique. En ce sens, l’impératif sécuritaire serait un prétexte pour (re)installer des bases militaires et des dispositifs de renseignement pour mieux défendre leurs intérêts. Le marché africain suscite des convoitises, et de nouveaux acteurs,.." je valide. n’allez pas chercher loin les complices de cette barbarie. pyromanes pompiers.

  • Le 20 janvier 2016 à 16:26, par Abu Imrane En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    Si la France est nostalgique du régime Compaoré et du RSP,pas les burkinabès qui l’on chassé.Et si la France à besoin de ses services ainsi que de celui du RSP, ce ne sera pas sur le sol burkinabè. Ils doivent servir la France sur le territoire français.

  • Le 20 janvier 2016 à 16:30, par Le Rebelle par Naissance En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    C’est simple a comprendre, cette attaque. " On frappe quelque part en haut. La, ils vont desserrer l’ etau. Ils vont courir pour liberer le territoire. la on frappe encore quelque part, loin. Tout le monde va diore, ouh le burkina, c’a ne va pas et la on s’ installe. Ils vont condamner mais apres c’est fini.

    Le Rebelle par Naissance

  • Le 20 janvier 2016 à 16:34, par Le Rebelle par Naissance En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    Voilà un monsieur qui vit aux Etats- Unis et qui parle un français impeccable. Bonne analyse, Mr. Boukary. Comment vous faites pour aller aux Etats- Unis, devenri professeur alors que vous avez peut- etre appris votre anglais a Zogona ? Je suis fier de ce pays. Il regorge de genies.

  • Le 20 janvier 2016 à 17:00, par Kouka En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    Merci pour cet eclairage qui plante bien le decor et donne une bonne perspective pour analyser le fleau.

  • Le 20 janvier 2016 à 17:09, par Brahma En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    Sankara assassiné, Lumumba tué, ... c’était quoi ça ? Et de qui, directement ou indirectement ?
    Selon l’identité du bourreau, on change la qualification des actes. Ouvrez les yeux au moins un jour mes chers.

  • Le 20 janvier 2016 à 17:12, par titi En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    Je propose que l’on mette en place dans tous les villages du burkina d’agents de renseignement très efficaces surtout dans nos frontières qui vont surveiller les mouvements suspects. Renforcer rapidement les capacités de nos agents de sécurité pour riposter en cas d’attaque. Collaborer beaucoup avec les populations frontalières.

  • Le 20 janvier 2016 à 17:40, par Moussa En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    Pourquoi combatte-t-on le terrorisme sans jamais évoquer la question de la provenance des armes qu’ils utilisent ni des ressources financières !?!? Tout le monde veut éteindre le feu mais personne ne parle de la source de l’incendie !!!

  • Le 20 janvier 2016 à 17:52, par Le Loup En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    Bonjour à tous ! Je suis étonné qu’ aucun des internautes ne parlent l’échec des révolutions du printemps arabes. De mémoire, je remarque que les pays qui ont connu la révolution connaissent également le terrorisme sans précédent, en commençant par la Tunisie l’épicentre de la révolution, le Mali avec le départ forcé de ATT, le Niger et je passe. A chaque révolution le chaos et l’émergence du terrorisme. Jusqu’à présent je n’arrive pas à comprendre l’impact des événements des 30 et 31 octobre 2014 au Burkina Faso. Je voulais que personne m’explique le vrai sens du départ forcé du président Compaoré. Je me pose la question si cette révolution aurait un avenir pour le Burkina.

  • Le 20 janvier 2016 à 18:29, par Hèrèmougou En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    Monsieur l’enseignant chercheur titulaire de ph D.franchement tu n’apporte rien de nouveau débat encore moins à la résolution du problème. Vous n’avez fait qu’une analyse livresque du terrorisme que nous connaissons déjà. Ce qui importe le burkina et les burkinabé c’est comment éviter dans le futur de tel acte. Nous voulons des solutions pas du verbiage.

  • Le 20 janvier 2016 à 20:22, par Vainses En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    Belle piste de réflexion pour tuer l’arbre terrosite à partir des racines. L’acceptation de la différence est certes bien développée au Faso mais n’excluons pas des possibilités de recrutement de ces cannibales peuvent germer alors il va falloir le plus urgemment les neutraliser dans l’œuf.
    Monsieur le chercheur cela fait la troisième fois que je vous lis sur lefaso.net. Le Burkina est fier d’avoir des fils à l’extérieur qui apporte toujours des idées nourrissant l’esprit.

  • Le 20 janvier 2016 à 21:14 En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    Je me demande si le coup d’état de l’armée en Algérie contre les élections gagnées par le FIS (Front Islamique de Salut) n’est pas à l’origine du mouvement islamique en Afrique. Depuis, le mouvement s’est étendu vers le sud et est à nos portes.
    Je reste convaincu que les frappes de la "coalition internationale" afin, disait elle de détruire l’arsenal libyen ne visait qu’à disperser cet important arsenal (toute armée sait qu’un bombardement aérien ne suffit pas à détruire les stocks d’armes) au profit des rebelles qui écumaient la sous région. A preuve, les rebelles en ont profité pour s’armer et envahir le Mali de ATT. La progression continue.
    Quant à la stratégie, je me demande si l’avenir économique très prometteur de l’Afrique (voir intervention de Sarkozy contre monnaie africaine indépendante de l’Euro, ou de Bolloré sur l’attrait du monde des affaires en Afrique) ne milite pas pour (par anticipation à toutes fins utiles), une occupation militaire de notre continent par la France et les autres forces étrangères (sous mandat de la France car c’est elle qui négocie d’autres états européens de venir à sa rescousse).
    Alors que cette même France devait aider les pays francophones à former et équiper leurs armées selon les accords de coopération de 1961 (que vous trouverez sur le net), le résultat est là, catastrophique qu’aucune de nos institutions de défense n’est en mesure d’assurer ses missions régaliennes.
    A qui la faute ? Nos dirigeants ont fait l’option de se mettre au service de la France qui décide en la matière pour notre sécurité. Comment comprendre que dans tous les domaines nous pouvons nous passer d’une certaine coopération, mais pas dans le cas de la défense qui est par excellence domaine de souveraineté ?

  • Le 20 janvier 2016 à 23:04, par RV En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    RAS mon cher. Il faut insister sur le fait que le terrorisme est plus géopolitique qu’idéologique.

  • Le 21 janvier 2016 à 04:25, par Hess En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    Monsieur Sawadogo, en voulant éviter de vous compromettre, vous avez survolé le sujet. Je parie que votre analyse peut être plus profonde. Pourquoi AQMI attaque le Burkina ? maintenant ?

    Quant à Blaise Compaoré et sa milice de RSP, au diable simplement ! Le Burkina leur survivra !

  • Le 21 janvier 2016 à 04:33, par Hess En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    « Encore plus frais dans nos esprits, ce sont le cas des États sponsors (parrains) du terrorisme au rang des lesquels figuraient régulièrement l’Iran, la Corée du Nord et la Libye. »

    Quelqu’un peut-il nous rafraîchir la mémoire sur des cas de terrorisme dont la responsabilité a été imputée à l’Iran ? C’est très important, car dit-on depuis l’Antiquité l’Iran (Perse) n’a jamais pris l’initiative de l’attaque ! De même pour la Corée du Nord commanditaire d’actes terroristes. Si Monsieur Sawadogo veut lui-même préciser, merci d’avance.

  • Le 21 janvier 2016 à 07:57 En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    Je crois que tout a été dit. Mais je voudrais seulement ajouter que certains faits ramènent à des questionnements
    1. le timing de cette agression qui arrive juste au moment où la CCVC et d’autres structures demandent le départ des troupes françaises basées au Burkina ;
    2. certains détails que certaines autorités françaises distillent sur les réseaux sociaux et les ondes au mépris des autorités Burkinabé ;
    3. le comportement de l’ambassadeur français qui est pratiquement devenu le 1er ministre du Burkina où il se pavane aux côtés du Président comme pour dire que nous sommes indispensables.
    Hum !!!! A méditer !!!

  • Le 21 janvier 2016 à 07:59, par Roger En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    "C’est une grille de lecture selon laquelle le terrorisme est un moyen par lequel les puissances occidentales veulent recoloniser l’Afrique. En ce sens, l’impératif sécuritaire serait un prétexte pour (re)installer des bases militaires et des dispositifs de renseignement pour mieux défendre leurs intérêts. Le marché africain suscite des convoitises, et de nouveaux acteurs,.." je pense que c’est là le vrai problème et je crains en ce sens pour notre sécurité car une fois que le vaillant peuple Burkinabé comprendra cela, ça va encore cailler. Que Dieu nous protège !

  • Le 21 janvier 2016 à 08:56, par Vigilant En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    Attention à la France qui ne fais jamais du bien pour le bien. Observer l’attitude de son ambassadeur sur notre sol. Après, les attaques, sur le nombre de victimes, sur celui des assaillants, il fait une sortie différente de celle de nos autorités. Il en est de même sur la date de la visite du Premier ministre français, Manuel Valls.
    Comme une volonté de discréditer à petit feu, notre autorité en place. Que le gouvernement ouvre l’œil et le bon ! S’il le faut, on devrait évacuer toute base militaire étrangère de notre sol. Non à la recolonisation du Burkina et de l’Afrique ! Non, non et Non !

  • Le 21 janvier 2016 à 08:59, par Ahmed En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    Beau rappel historique et belle analyse.
    Merci pour vos contributions Pr.

  • Le 21 janvier 2016 à 10:36, par sobriete En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    Une analyse très pertinente. Je valide !

  • Le 21 janvier 2016 à 10:44, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    - Mon frère, c’est bien écrit mais tu as oublié 2 faits historiques en matière d’attaques terroristes : C’est la prise en otage d’un bateau entier sur la mer par le célèbre terroriste ABOU NIDAL et la prise d’otage israéliens à l’aéroport d’Entebbe et qui a même fait l’objet d’un film que est ‘’Raid sur Entebbe’’.

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 21 janvier 2016 à 11:18, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    ‘’Le terrorisme trouve un terrain fertile dans la pauvreté et l’exclusion du processus décisionnel d’une certaine frange de la population. Mais force est de constater que la pauvreté au Burkina Faso ne constitue pas (encore) un levier de recrutement pour les djihadistes’’.

    - Mon frère, là je ne suis pas du tout de votre avis ! Justement le processus décisionnel d’une frange de la population et surtout sa conduite des affaires politiques et économiques dans ce pays pendant 27 ans sinon plus ont entraîné une marginalisation d’une frange importante rejettée à la périphérie, le tout renforcé par une injustice devenue mode de gouvernance dans ce pays pendant longtemps. Et vous le savez très bien ! Et aussi c’est pourquoi moi je considère que les RSS ont tout fait pour revenir au pouvoir pour se racheter de ce qu’ils ont contribué à construire dans ce pays sous Blaise COMPAORÉ. Ils veulent réparer ce qui est réparable en guise d’excuses au peuple.

    Pour mieux m’opposer à vos arguments, je vous dis que le phénomène des enfants de la rue constitue une bombe à retardement. Nés de parents burkinabè, ils sont des enfants burkinabè, mais différents des autres enfants burkinabè puisque :

    1/- Se couchant et se réveillant dans les rues,
    2/- Mangeant dans les rues,
    3/- S’éduquant dans les rues,
    4/- Faisant leurs loisirs et mêmes leurs prières dans les rues qu’ils ont comme seuls repères.

    A tous ces nombreux enfants de rue, j’ajoute ces nombreux petits et grands mendiants, dont plusieurs dont de nombreux jeunes peuls se sont vus contraints de mendier du fait que leurs parents ont perdu leurs bases économiques par l’intolérance des agriculteurs et du fait de l’injustice à leur égard (plusieurs campements peuls envahis par des agriculteurs qui ont incendié les cases, tué le bétail et les personnes, puis ils ont été contraints à accepter d’hypothétiques pardons issus de médiations fortement hypocrites, et celà sans dédommagement aucun).

    A n’en pas douter, et contrairement à votre pensée, cher monsieur, dans ce pays on est assis sur une bombe à retardement avec ces gens qui constituent déjà le Levin du banditisme. Et avec la pauvreté actuelle, si rien n’est fait en vue de leur intégration socio-économique, il y lieu de craindre que des esprits malveillants comme les jihadistes ne les convertissent en bombes humaines ambulantes. Regardons-nous en face et disons-nous la vérité :

    - L’Etat doit prendre ses responsabilités et traiter la question avec engagement, et en les réintégrant socio-économiquement,
    - Les parents doivent être responsables et mieux encadrer leurs enfants qui ne les ont pas demandé de les mettre au monde,
    - Instaurer la vraie justice partout dans le traitement des affaires.

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 21 janvier 2016 à 12:21, par Rayimmi En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    Belle analyse, sauf que ces gens ne savent que tuer et et détruire. Ils n’apportent rien pour soulager la misère des populations...ma proposition serait que, puisqu’ils semblent en se faisant harakiri aller au Paradis, qu’on les décourage pour de bon en enterrant les cadavres de djihadistes tués, cousus dans le ventre de cochons/porcs.

  • Le 21 janvier 2016 à 13:40, par llodia88 En réponse à : Attaques terroristes de Ouaga : Je me pose des questions !

    M. SAWADOGO, chapeau bas.
    j’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre écrit. j’en ai beaucoup appris du contenu. je partage la totalité de vos questionnements. votre analyse est sans équivoque, à mon égard, et très instructif. je reconnais avec certains que vos données sont plus issues des livres, mais je crois que pour mieux comprendre et combattre le terrorisme, votre démarche est assez rigoureuse. courage pour la suite !!!!

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