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Stratégie nationale de prévention et d’élimination des mariages précoces : Un nouvel espoir pour la jeune fille

Publié le jeudi 14 janvier 2016 à 23h06min

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Stratégie nationale de prévention et d’élimination des mariages précoces : Un nouvel espoir pour la jeune fille

Au Burkina Faso, des filles subissent et acceptent par respect de la coutume ou de lon,mariage précoce. Comme cela se passe dans beaucoup Cette situation à n’en point douter compromet la santé et l’éducation des enfants ainsi que les possibilités de réalisation de leur potentiel. Face à cette situation, le ministère de l’Action sociale et de la solidarité nationale s’est doté d’un référentiel de lutte contre cette pratique. Il s’agit notamment de la Stratégie nationale de prévention et d’élimination des mariages d’enfants (SNPEME) au Burkina (2016-2025). En vue de connaitre le bien fondé de ce décret, nous avons rencontré, ce jeudi 14 janvier 2016, le directeur de la protection et de la promotion de la famille, Emile ZABSONRE, maitre d’œuvre dudit document.

Lefaso.net : Pouvez-vous nous présenter brièvement votre structure ?

Emile ZABSONRE : Nous sommes une direction technique qui relève de la direction générale de la promotion de la famille et des services sociaux qui a pour entre autres missions de promouvoir des stratégies de protection et de promotion socioéconomique de la famille ; de promouvoir des stratégies d’éliminations des pratiques, attitudes et comportements néfastes au sein de la famille ; et d’élaborer et de suivre la mise en œuvre des plans et programmes de promotion et de la protection de la famille ; ,ess

Lefaso.net : Nous allons venir au vif de notre interview. Qu’est-ce que la stratégie nationale de prévention et d’élimination des mariages précoces ?

Emile ZABSONRE : C’est un document qui oriente et canalise toutes les interventions du domaine de la lutte pour l’abandon du mariage d’enfants au Burkina Faso. Elle reste avant tout un référentiel pour tous les partenaires qui souhaitent accompagner le gouvernement dans cette lutte. Sa mise en œuvre apportera certainement des réponses efficaces et pérennes à la question du mariage d’enfants dans notre pays. Faut-il le noter, son élaboration a suivi un long processus du fait du caractère participatif, intersectoriel et multidisciplinaire. Le document a été examiné par la Commission nationale de planification du développement puis soumis à l’approbation du Conseil des ministres en sa séance du 10 novembre 2015 à Dori. Par la grâce de Dieu, le document a été adopté. Dori est un symbole parce que c’est une zone par excellence ou la prévalence est très forte, pour ne pas dire que c’est la région qui occupe une triste prémière place au niveau du Burkina.

Lefaso.net : Quels sont le contenu et la portée du document ?

Emile ZABSONRE : La stratégie nationale de prévention et d’élimination du mariage d’enfants au Burkina comporte cinq (05) grands points essentiels. Le premier point concerne l’analyse diagnostic du mariage d’enfants. Il fait d’abord ressortir l’état des lieux de la problématique de la pratique dans notre pays. Ce point aborde ensuite les acteurs de la promotion de l’abandon du mariage d’enfants au Burkina et fait le bilan de la mise en œuvre des stratégies antérieures de lutte. Il fait également ressortir les forces et les faiblesses de ces stratégies ainsi que les opportunités et les menaces des actions déjà entreprises dans le domaine… Le deuxième point aborde les fondements, vision, les principes directeurs et ses objectifs avant de donner les axes stratégiques. Le troisième point a trait aux sources de financement parce que si vous écrivez un document, il faut déjà essayer d’entrevoir comment est-ce que vous allez procéder pour que ce document soit financé. Le quatrième point du document aborde les mécanismes de mise en œuvre de la stratégie. Il précise le cadre organisationnel et indique aussi les mécanismes de suivi-évaluation des activités. Enfin le document s’achève avec le cinquième point consacré à l’identification des hypothèses et des risques qui pourront influencer la mise en œuvre de la stratégie.
Avec son adoption en conseil des ministres, il devient un document de portée nationale et tous les acteurs et intervenants doivent s’y référer.

Lefaso.net : Pensez-vous véritablement que cette stratégie pourra assurer le maintien des filles dans le système scolaire ?

Emile ZABSONRE : La stratégie est accompagnée d’un plan d’action opérationnel tous les trois ans. Le premier plan triennal 2016-2018 met l’accent sur la prévention ; la prise en charge ; le renforcement du dispositif national et la répression ; la coordination et le suivi-évaluation de la mise en œuvre de la stratégie. Avec toutes ces interventions que nous allons offrir notamment la prise en charge psychologique et scolaire, nous sommes convaincus de pouvoir assurer le maintien des filles à l’école. Aussi, il y a un lien étroit entre l’éducation des filles et le mariage précoce. Nous pensons et nous sommes convaincus que si nous arrivons à maintenir le plus longtemps possible les filles dans le milieu scolaire ça leur permettra d’échapper un tant soit peu au mariage précoce.

Lefaso.net : Est-que vous êtes ouvert à qui veut ?

Emile ZABSONRE : Tout le monde peut avoir recours à notre ministère. D’ailleurs, nous avons des structures opérationnelles dans toutes les 45 provinces du pays qui ont comme tâche de d’accueillir, d’écouter et de prendre en charge voire toutes les couches de la société mais plus spécifiquement les groupes vulnérables. C’est notre travail et notre raison d’être et le jour que le service de l’action sociale ne sera pas accessible, là on aurait échoué dans nos missions. Dans le domaine nous avons beaucoup de partenaires comme je vous l’ai dit, et vous verrez que dans , nos stratégies d’interventions, nous mettons par exemple des noyaux relais au sein des communautés pour qu’ils puissent dénoncer ces pratiques surtout au niveau rural. Aussi, nous travaillons dans le milieu rural avec toutes les structures communautaires, les enseignants, les forces de défense et de sécurité et même les agents du système sanitaire pour qu’on puisse dénoncer ou prendre en charge les cas.

Lefaso.net : Quelles sont vos ambitions pour 2016 ?

Emile ZABSONRE : C’est actuellement une période de flottement pour nous avec la fin de la transition et la mise en place des nouvelles structures politiques et administratives. pas y . Mais, il est prévu qu’en 2016, nous puissions commencer la mise en œuvre de notre plan d’action opérationnel 2016-2018. Déjà au cours de ce mois de janvier, nous prévoyons la première session de la plateforme multisectorielle qui a été également adoptée par le conseil des ministres pour accompagner la mise en œuvre de la stratégie, . Cette session permettra de déterminer le plan d’action pour 2016, de répartir les tâches et de définir les modalités de financement.

Lefaso.net : Une question indiscrète, Quel est le coût estimatif du plan d’action opérationnel de la stratégie ?

Emile ZABSONRE : Il est estimé à 6 338 156 000F CFA. Le financement sera, en grande partie, assuré par les partenaires techniques et financiers comme l’UNICEF, l’UNFPA, Plan Burkina, la Coopération Canadienne, GIZ Prosad qui nous ont accompagnés dans l’élaboration de la stratégie et bien d’autres qui sont déterminés à accompagner le Gouvernement dans cette lutte,

Lefaso.net : Le dernier mot vous revient ?

Emile ZABSONRE : Nos remerciements à lefaso.net qui de par son action permet de vulgariser le document. A mon humble avis, la lutte contre le mariage précoce est l’affaire de tous quand ont sait que les conséquences sont nombreuses et diverses. Enfin, il constitue un frein au développement et un obstacle pour les droits de la jeune fille.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 15 janvier 2016 à 11:00, par tièkadiye En réponse à : Stratégie nationale de prévention et d’élimination des mariages précoces : Un nouvel espoir pour la jeune fille

    Madame, Aïssata Laure G. Sidibé, vous ne nous rendez pas service. Il fallait au moins nous donner un contact pour que nous puissions le joindre. Moi je suis intéressé par le phénomène. Nos soeurs et filles en sont victimes et souffrent depuis. Et rien que la semaine passé, nous avions porté l’affaire devant la Police qui, malheureusement ne dispose pas de moyens pour résoudre tous les cas et sanctionner les coupables. Quand Emile Zamsonré parle de structures au niveau local, j’ai envie de rigoler. Est-il au sérieux ? Est-il simplement ignorant, ou bien fait-il semblant parce que lui-même veut couvrir les malversations qu’ils font avec nos sous ? Dans ma province en tout cas je n’ai jamais entendu parlé d’une telle structure.

  • Le 15 janvier 2016 à 19:04, par ISSIAKA En réponse à : Stratégie nationale de prévention et d’élimination des mariages précoces : Un nouvel espoir pour la jeune fille

    Toutes mes félicitations à Mr Emile ZABSONRE pour la présentation des activités de la DPPF. Cette Stratégie Nationale de Prévention et d’élimination des Mariages Précoces est louable et sera salvatrice pour les filles qui se marient sans même souvent le BEPC. Bon vent à la direction et beaucoup de courage à ses vaillant travailleurs.

  • Le 15 janvier 2016 à 22:24, par le réalisme En réponse à : Stratégie nationale de prévention et d’élimination des mariages précoces : Un nouvel espoir pour la jeune fille

    juste dire à l’intervenant 1 que Mr ZABSONRE parle des Directions Provinciales de l’Action et de la Solidarité Nationale quand il évoque le cas des structures au niveau local. Tout le monde le sait ; les agents de l’action sociale travaillent en étroite collaboration les forces de sécurité dans ces genres de situations, et si vous avez bien compris, la stratégie vient pour renforcer les interventions dans les zones ciblées.Merci

  • Le 15 janvier 2016 à 22:27, par le réalisme En réponse à : Stratégie nationale de prévention et d’élimination des mariages précoces : Un nouvel espoir pour la jeune fille

    juste dire à l’intervenant 1 que Mr ZABSONRE parle des Directions Provinciales de l’Action et de la Solidarité Nationale quand il évoque le cas des structures au niveau local. Tout le monde le sait ; les agents de l’action sociale travaillent en étroite collaboration les forces de sécurité dans ces genres de situations, et si vous avez bien compris, la stratégie vient pour renforcer les interventions dans les zones ciblées.Merci

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