Au Burkina Faso, selon l’enquête nationale (2014), le taux d’accès à l’assainissement en milieu rural était de 9% et de 32% pour le milieu urbain. Cette situation entraine un risque accru de maladies orofécales et diarrhéiques, d’infections parasitaires, cause d’anémie, de déshydratation pouvant causer la mortalité infantile et de sous-nutrition. Pour relever le défi de l’accès à l’assainissement, le pays a adopté en 2014, la stratégie nationale de l’Assainissement total piloté par la communauté (ATPC). Cette stratégie a été mise en œuvre dans la région du Centre nord où le taux d’accès à l’assainissement n’est que de 12,4% en 2014. Les villages de Gassongo, Sakondé et Rilgo dans la province de Bam ont connu la mise en œuvre de l’ATPC. Après évaluation, ces villages ont été déclarés avoir mis fin à la pratique de défécation à l’air libre.

Pour le ministre de l’Agriculture, des ressources halieutiques, de l’assainissement et de la sécurité alimentaire, le choix du village de Gassongo pour la présente commémoration en différé n’est pas fortuit. « Nous avons voulu montrer et faire voir des villages qui ont atteint la fin de la défécation à l’air libre et par la même occasion inviter les autres villages et communes à emboiter leur pas », a-t-il dit. Le but de notre combat, a poursuivi François Lompo, est d’arriver à la fin de la défécation à l’air libre au Burkina Faso et l’accès pour tous à un assainissement adéquat d’ici 2030. Du reste, la commémoration des villages certifiés a bénéficié de l’appui de l’UNICEF et de Plan international Burkina Faso, en collaboration avec leurs partenaires respectifs que sont l’APS, l’IRC, Eau vive et Water Aid.

Plus de ressources en faveur de l’assainissement
Et à la représentante de la Banque africaine de développement (BAD), Antoinette Batumubwira, d’affirmer qu’avec l’adoption de la stratégie nationale et du guide de mise en œuvre de l’APTC, un grand pas a été franchi en 2014 par le secteur de l’eau et de l’assainissement du Burkina Faso. C’est pourquoi elle a salué d’une part, la finalisation des programmes sectoriels post 2015, et de l’autre, encouragé tous les acteurs et partenaires, à œuvrer de concert pour remédier aux questions d’hygiène, d’assainissement, d’eau potable et de santé au Burkina. A cet effet, la BAD dont l’intervention en cours dans le secteur de l’eau et de l’assainissement s’élève à près de 55 milliards et l’ensemble des partenaires techniques et financiers ne ménageront aucun effort pour accompagner le Burkina.

La journée mondiale des toilettes, célébrée à Gassongo a aussi été une journée de sensibilisation à travers le théâtre forum de la troupe théâtrale le progrès. Les trois meilleurs villages qui se sont positivement illustrés dans l’assainissement de leur milieu de vie ont reçu entre autres de la part d’IRC, des lave-mains. L’objectif étant de les accompagner dans cette nouvelle étape qu’ils viennent de franchir. Aussi, IRC exhorte ces populations à poursuivre dans le sens des bonnes pratiques en adoptant des gestes simples comme le lavage des mains.
De l’aveu du représentant des villages FDAL (Fin de la défécation à l’air libre), Karim Ouédraogo, « la lutte fut longue et harassante mais grâce à la sensibilisation des populations, elle a enregistré les résultats escomptés ». Avant de se réjouir : « Aujourd’hui, les ménages ont des latrines adéquates et respectant les règles d’hygiène. De même que des lieux publics ont été dotés des latrines ».
La cérémonie a connu la présence du ministre des Enseignements secondaire et supérieur, Pr Filga Michel Sawadogo.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net