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Développement de l’Afrique : il faut aussi protéger l’agriculture

Publié le lundi 21 décembre 2015 à 01h09min

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Développement de l’Afrique : il faut aussi protéger l’agriculture

Le Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA) a appelé dans la soirée du jeudi 17 décembre 2015, à réformer les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), afin de permettre de développer l’agriculture en Afrique. C’était au cours d’une conférence animée par le président du réseau, Djibo Bagna et de celui de la Confédération paysanne du Faso, Bassiaka Dao.

L’agriculture peut être le moteur du développement de l’Afrique. Tout le monde le sait. Seulement peu de choses sont faites dans les pays pour permettre au monde paysan de s’épanouir en ayant une agriculture développée.
Au plan international, par l’entremise de l’OMC, des mesures sont prises pour compliquer davantage le travail des agriculteurs. Ainsi, il est interdit aux Etats d’investir dans l’agriculture, déconseillé aux banques de financer les activités agricoles.
En animant la conférence de presse, le ROPPA entend justement dénoncer ces mesures au moment même où se tient à Nairobi, au Kenya, la Conférence ministérielle des pays membres de l’OMC. « Ce qui est interdit chez nous est autorisé de l’autre côté. Nous voulons par cette conférence aussi dire à nos représentants que nous les soutenons », a indiqué le président du ROPPA. Les animateurs de la conférence entendaient ainsi envoyer « un message fort de soutien à leurs représentants qui sont actuellement à Nairobi ».

L’Afrique fait face à quatre défis
Dès sa création, l’OMC a toujours eu pour mission de promouvoir la liberté de commerce, la transparence dans les transactions, le droit de recours équitable et les retombées économiques partagées entre toutes les parties. « Cependant, ces règles ne sont pas respectées puisqu’on interdit à nos Etats de nous subventionner alors qu’en Europe et aux Etats-Unis, l’Etat est toujours aux côtés des producteurs agricoles », a ajouté M. Bagna. Les conférenciers sont convaincus que le développement de l’Afrique passera par celui de l’agriculture. Ils en veulent pour preuve les stratégies mises en place par l’Occident au lendemain de la seconde guerre mondiale pour relancer son économie. « Ils ont conséquemment financé l’agriculture », a ajouté le président du ROPPA.

Pour que l’Afrique profite pleinement de son agriculture, les conférenciers défendent cinq points essentiels qui doivent être reformés dans les accords de l’OMC. Il s’agit d’autoriser à nouveau les exceptions agricoles du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade signifiant en français Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) sur la protection à l’importation, réformer la définition du dumping dans le GATT et l’accord anti-dumping, abolir la distinction des subventions dans l’accord sur l’agriculture (ASA), réécrire l’article 9 de l’ASA qui stipule que « Toutes les subventions internes aux produits exportés sont des subventions à l’exportation ». Pour les producteurs africains, il faudra le faire pour empêcher la perturbation des marchés agro-alimentaires ouest-africains et changer les règles de l’ASA sur les stocks publics.
Autant de requêtes que les agriculteurs espèrent voir prises en compte à la rencontre de Nairobi. Bien que n’étant pas sûrs d’être écoutés, ils fondent quand même l’espoir de voir les choses évoluer positivement au profit des producteurs des pays pauvres. « Cela se passera par une volonté politique courageuse », a souligné Djibo Bagna.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 21 décembre 2015 à 10:40, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Développement de l’Afrique : il faut aussi protéger l’agriculture

    - Chers internautes, c’est parce qu’on parle d’agriculture que personne ne réagit ou quoi ? Vous n’aimez donc pas l’agriculture ? Si oui, je vous défis de refuser de manger tout ce qui est cultivé !!!

    - Moi je réagi : Félicitation Bassiaka DAO. Il faut faire le plaidoyer de l’agriculture. Il faut protéger notre agriculture afin de ne pas perdre les bases génétiques de nos plantes ! Merci Mr Bassiaka DAO.

    Par Kôrô Yamyélé
    Fermier dans un petit bled du Burkina

  • Le 21 décembre 2015 à 20:28 En réponse à : Développement de l’Afrique : il faut aussi protéger l’agriculture

    Et, vous ne parlez pas des APE (accord de partenariat économique) avec l’Union Européenne que nos états ont signés et sera bientôt d’application. Les APE sont une arme de destruction massive de notre agriculture familiale avec la disparition programmée de millions de petits producteurs dans de nombreuses filières agricoles dans les 10 ans à venir !

  • Le 22 décembre 2015 à 11:04, par bakari Traoré dit Djassikini Djessa En réponse à : Développement de l’Afrique : il faut aussi protéger l’agriculture

    Mais tout ça, ces contre le Grande Afrique, très riche et trop convoitée ! C’est la belle dame qui n’a pas accordé de valeur à sa beauté. il fallait qu’elle se dise:avec ma beauté, il faut qu’on me respecte pour cela il me faut un mari qui me respecte et que je respecte bien ! Ce mari, notre Afrique n’en a pas eu assez ! C’EST UN PRESIDENT DEMOCRATIQUEMENT ELU DANS CHAQUE PAYS, QUI DOIT A SON PEUPLE, ET NON AU NANSSARA... Nous sommes tous responsables....
    La seule chose que je souhaite, c’est la création et structuration des professionnels du monde rural partout en Afrique. Cela va probablement influencer les décisions bidons de nos autorités téléguidés par l’extérieur (les nanssara) !
    Paysan d’Afrique, Producteur pour l’Afrique !

  • Le 3 janvier 2016 à 00:24, par Jeunedame seret En réponse à : Développement de l’Afrique : il faut aussi protéger l’agriculture

    Protégeons d’abord notre amour propre ; et le reste y gagne. Il suffit seulement de se construire une fierté africaine, une confiance en soi inébranlable ; pour ainsi être engagé et déterminé à se dépenser pour cette africanité sans recours ni conférences ni sommets.

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