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Développement de Bobo Dioulasso :100 milliards injectés en 10 ans

Publié le lundi 8 décembre 2003 à 12h23min

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Le ministre du Commerce, de la promotion de l’entreprise et de
l’artisanat a fait devant les députés, le point de l’état d’exécution
des projets et mesures en vue de la réhabilitation économique
de la région de Bobo-Dioulasso. Au total, plus de 100 milliards
ont été investis de 1994 à nos jours, ainsi que le montre cette
note synthétique.

Rappel historique

Face à la dégradation persistante des activités économiques
constatée d’année en année au niveau de la région de Bobo
Dioulasso, deuxième centre économique important de notre
pays, Son Excellence monsieur le président du Faso a instruit le
gouvernement en fin d’année 1993 de mener les réflexions
nécessaires en vue d’établir un diagnostic approprié de la
situation et d’y proposer les solutions idoines à même de
réhabiliter et de relancer l’activité économique dans ladite
région.

A l’issue de cette tâche alors diligentée par le ministre du
Commerce, de la promotion de l’entreprise et de l’artisanat
(MCPEA) par l’entremise d’un Comité intersectoriel mis en place
pour la circonstance, un vaste programme multisectoriel de
réhabilitation et de relance des activités économiques a été mis
en chantier par le gouvernement à partir de 1994 en vue
d’aboutir dans le court, moyen et long terme à une inversion de
la tendance négative et inquiétante que connaissait la région
dès les lendemains de l’accession de notre pays à la
souveraineté nationale et internationale.

Les principales contraintes ou goulots d’étranglement majeurs
identifiés alors à travers le diagnostic établi sont entre autres :
- la faiblesse de la politique nationale d’incitation et de
stimulation de l’activité économique ;
- l’enclavement de la région ;
- l’essoufflement du secteur agro pastoral ;
- la vétusté des infrastructures socio-économiques et
commerciales ;
- la faible déconcentration et décentralisation administrative et
économique ;
- la dégradation de l’environnement et des sites touristiques ;
- etc...

Après avoir adopté les propositions de solutions à ces maux
ainsi recensés, le gouvernement a mis en place au niveau de
Bobo Dioulasso une structure spécifique de coordination à
savoir un Comité interministériel chargé d’assurer un meilleur
suivi et un meilleur pilotage de la mise en oeuvre des différents
projets et mesures contenus dans le PRB.

Sous l’impulsion de cette structure de coordination,
officiellement installée en juin 1996, un dynamisme réel a été
imprimé à la mise en oeuvre du PRB ; c’est pourquoi les
résultats significatifs ci-après s’inscrivent à nos jours à l’actif de
l’exécutif du PRB :

Au titre de l’incitation et de la stimulation de l’activité économique
* la réduction effective du prix du m2 des terrains industriels et
commerciaux (Loi 20/ADP du 10 juillet 1996) ;
* l’instauration du Tarif Extérieur Commun (TEC) dans le cadre
de l’UEMOA.

Au titre du désenclavement de la région

* la réalisation (bitumage) d’infrastructures routières (routes
nationales n°7, 8, 9, 10 et 11) à hauteur de 32,49 milliards de F
CFA ;
* le renforcement des infrastructures aéroportuaires pour un
coût de 2,837 milliards de F CFA.

Au titre de la promotion du secteur agricole
Les réalisations

* la modernisation des exploitations agricoles, la motorisation
progressive des techniques culturales, l’amélioration de la
gestion de la fertilité des sols, l’aménagement des surfaces
rurales par la création des bas-fonds, l’appui en formation aux
groupements paysans et aux structures de développement rural
pour un coût s’élevant à 2,08 milliards de F CFA financés par le
PNGT1, la PDL (ex PDR) et l’Etat burkinabè.

Outre ces réalisations les programmes ci-après sont en cours
d’exécution en faveur du secteur agricole :
Les actions en cours
* PNGT2 (Programme National de Gestion des Terroirs - phase
2) Il est en cours en milieu rural, sous forme d’investissements
productifs et de réalisation d’infrastructures socio-économiques.

Le PNGT2 intervient à travers le Fonds d’Investissement Local
(FIL)
* PPIV (Programme de développement de la Petite Irrigation
Villageoise), le PPIV a pour objectif principal la lutte contre la
pauvreté en milieu rural. Dans la région de Bobo Dioulasso (les
Hauts-Bassins), le PPIV envisage l’exploitation de 3 000 ha de
maïs pour la campagne 2003-2004 et mobilise actuellement
4500 producteurs avec une production de 5 tonnes à l’ha.

Au titre de la réhabilitation et de la construction des
infrastructures socio-économiques
* la réhabilitation et la construction effective du marché central
de Bobo Dioulasso sur financement AFD (2,7 milliards) et des
commerçants et usagers de l’infrastructure, (1,6 milliards) ;
* la création de l’Université Polytechnique de Bobo Dioulasso
(UPB) avec un coût de réalisation estimé à environ 1,253
milliards de F CFA financé par l’AFD, la KFW et l’Etat burkinabè ;
* la construction du lycée professionnel de Bobo Dioulasso
(LPB) sur financement BAD à hauteur de 4 milliards de F CFA ;
* la construction du stade omnisports de Bobo Dioulasso sur
financement de la République de Chine pour un coût de 8
milliards de F CFA ;
* la construction et l’équipement des Centres de santé et de
promotion sociale (CSPS) tant à Bobo que dans plusieurs
localités pour un montant de plus de 315 millions de F CFA
financé par la LONAB et le PDRI.

A cela s’ajoute la construction
de l’Ecole nationale de la santé publique pour un coût de 2
milliards de F CFA ;
* la réalisation partielle du complexe culturel de Bobo (siège
SNC) pour un coût total du projet entier estimé à environ 4,5
milliards de F CFA.

Au titre des mesures de déconcentration et de décentralisation administrative et économique
* le transfert de certaines écoles supérieures (IUT, IDR, ESI) et
du siège de la SNC ;
* l’ouverture effective des Directions régionales et provinciales
de plusieurs départements ministériels ;
* la régionalisation marquée par le découpage du territoire
national en treize (13) régions pour lesquelles interviendra
bientôt la nomination des gouverneurs de région.

Au titre de la réhabilitation de l’environnement
Les réalisations :

* l’intervention du PNGT1 dans le Houet (construction d’écoles
et des barrages de Kadomba et de Nefrelay-Lamba pour un coût
de 321 millions de F CFA ;
* la mise en oeuvre du projet de Gestion participative des
ressources naturelles et de la faune (GEPRENAF) pour un
montant de 2,4 milliards F CFA financé par le Fonds pour
l’environnement mondial (FEM), la coopération belge et l’Etat
burkinabè ;
* le plan stratégique d’assainissement de Bobo Dioulasso
(PSAB) réalisé sur le financement Banque mondiale à hauteur
de 390 millions de F CFA.

A ceux-ci s’ajoute l’exécution des projets ci-après en cours :
Les actions en cours
* le Projet de partenariat pour l’amélioration de la Gestion des
Ecosystèmes Naturels (le PAGEN) financé par le FEM à hauteur
de 7,5 milliards de dollars US ;
* le Projet d’Aménagement Participatif des Forêts classées de
Dindérésso et du Kou (BKF/007-PAFDK) pour un coût total de
1,5 milliards de F CFA ;
* le Projet de Gestion des Feux en milieu rural, financé par la
Finlande pour une durée de 3 ans.

Au titre de la valorisation des ressources hydrauliques

* la réalisation du Programme RESO (Valorisation des
Ressources en Eau du Sud-Ouest) sur financement FED à
hauteur de 9,9 milliards de F CFA ;
* la réalisation du projet hydraulique rural 500 forages/BAD
(phase 1) financé par la BAD à hauteur de 7 milliards de F CFA ;
* le projet de construction du barrage de Samandéni dont la
phase d’études est en cours de réalisation pour un montant de
551 millions de F CFA financé par la BID (Banque Islamique de
Développement).

Au titre du développement des ressources animales
* la réhabilitation de la station pilote d’élevage de Samandéni ;
* la privatisation du projet lait Faso Kossam ;
* la multiplication des zones pastorales et des pistes à bétail.

Au titre de la promotion de l’emploi

* les interventions du FASI, du FAPE et du PNARDT pour un coût
global FASI et FAPE s’élevant à hauteur de 405 314 405 F CFA
dont 300 millions pour le FASI et 105 314 405 F CFA pour le
FAPE.
Au regard des réalisations effectives et de celles en chantier,
telles que présentées ci-dessus, on peut affirmer à ce jour que
des efforts considérables ont été consentis par le gouvernement
dans la mise en oeuvre du PRB.

En effet, celles-ci peuvent être évaluées à plus de 100 milliards
de F CFA injectés de 1994 à nos jours en faveur de la
réhabilitation et de la relance économique de la région de Bobo
Dioulasso. L’impact desdits investissements quoique réel et
indéniable n’est sans doute pas perceptible dans l’immédiat.
Toutefois, il reste que la plupart des infrastructures qui furent
jusque-là le support incontestable de l’essor économique
d’antan de la région de Bobo Dioulasso ont été réhabilitées
dans le cadre de la mise en oeuvre du PRB. Elles constituent
aujourd’hui un motif réel de satisfaction et de fierté pour les
populations de ladite région et partant pour celles du pays tout
entier.

Il s’agit notamment des infrastructures de désenclavement
(routier et aéroportuaire) et de celles à caractère économique et
commercial (marché central notamment).

Nonobstant ces résultats positifs, beaucoup d’efforts restent
encore à consentir dans la mesure où la restauration du
dynamisme économique alors caractéristique de cette région
doit être envisagée dans le long terme du fait qu’il s’agit d’un
travail de longue haleine. Il s’agit plutôt d’une course de fond tant
et si bien que des contraintes aussi bien endogènes
(contraintes budgétaires de l’Etat) qu’exogènes (globalisation et
mondialisation) existent de nos jours et ne permettent pas de
percevoir un "boom" économique de la région sous l’angle
étriqué du court ou du moyen terme.

En effet, des préoccupations importantes subsistent encore,
notamment la réhabilitation conséquente de la Zone Industrielle
de Bobo Dioulasso, la question fondamentale liée à une
exploitation permanente de l’Aéroport qui devrait jouer un rôle
primordial dans le processus de relance économique engagé,
celle des coûts encore très élevés des facteurs de production
(eau, électricité, etc...) et aussi celle des pesanteurs
sociologiques au niveau des acteurs économiques de la partie
Ouest de notre pays.

Eu égard à cette vision axée sur le long terme pour une
dynamisation conséquente de l’économie de la région, les
efforts devront être poursuivis et renforcés dans le cadre de la
mise en oeuvre du PRB afin que les objectifs fixés puissent être
progressivement atteints dans l’intérêt général de notre pays,
tout entier, et de la région de Bobo Dioulasso en particulier.

Le Pays

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