LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Conte d’Anselme Sanou sur la COP 21 : « Pourquoi toi, Faim, tu veux devenir le Maître du monde »

Publié le mercredi 9 décembre 2015 à 19h32min

PARTAGER :                          
Conte d’Anselme Sanou sur la COP 21 : « Pourquoi toi, Faim, tu veux devenir le Maître du monde »

Rire de l’actualité ou l’adapter à des contes, à des pièces de théâtres est le fort d’Anselme Sanou. A travers un conte qu’il a transmis à notre rédaction, ce psychologue de formation entend contribuer à la sauvegarde de la Planète. Surfant sur l’actualité de la Conférence de Paris sur les changements climatiques (COP 21), il évoque dans son récit un monde imaginaire où Dieu confia la Terre à « Faim ». Lisez plutôt !

Au commencement, Dieu créa le ciel, la terre, l’eau, et les animaux et toutes les créatures que vous connaissez. Après avoir créé le monde, Dieu se retira ; depuis, il intervient rarement dans les affaires des hommes. La terre avec ses rivières, ses montagnes, ses forêts et ses océans, était magnifique. Les hommes parlaient directement aux arbres, aux animaux, au vent, et au soleil ; ils étaient tous des amis. Quand les hommes avaient besoin de pluie ils portaient des feuilles et demandaient au ciel de laisser tomber l’eau ; et il pleuvait ! Toutes les créatures cohabitaient en harmonie. La vie était heureuse. Dieu a vu que cela était beau. La terre se remplissait d’hommes ; ceux-ci voulaient de plus en plus d’étendues ; ils commencèrent à s’éloigner de la nature en coupant les forêts. L’équilibre de la nature était menacé. Dieu n’était pas rassuré ; il s’est dit qu’il n’était pas sage de laisser la terre à l’homme ; il se mit à chercher un autre maître pour lui confier la terre. Il a appelé Eau, Feu, Vent et Faim. Il leur demanda à tour de rôle :
-  Eau  ! Je te donne la terre pour que tu en sois le maître
-  Hum hum ! Je refuse ; dit Eau.
Dieu s’indigna :
-  Pourquoi ?
-  Moi Eau ! Je suis trop mauvaise Quand je suis contrariée, rien ne peut m’arrêter ; je coule, j’arrache et emporte tout sur mon passage !
Dieu s’est tourné vers le Feu !
-  Feu ! Je te donne la terre pour que tu en sois le maître
-  Hum hum ! Je refuse
Dieu s’indigna :
-  Pourquoi ?
-  Moi Feu ! Quand je suis contrarié, je suis trop mauvais ; je réduis tout en poudre sur mon passage.
Dieu s’est tourné vers Vent :
-  Hum hum ! Je refuse, dit aussi le Vent.
Dieu s’indigna :
-  Pourquoi ?
-  Moi Vent ! Je suis trop mauvais ! Quand je suis contrarié je peux venir en tourbillon, en tempête, en ouragan, en cyclone ; j’arrache tout sur mon passage.
Dieu était désespéré. Mais Faim, qui se tenait loin se leva et dit ceci :
-  Dieu  ! Donne-moi le pouvoir de conduire le monde !
Face à la volonté de Faim, Dieu demanda :
-  Pourquoi toi, Faim, tu veux devenir le Maître du monde alors que tout le monde refuse de l’être ?
-  Moi Faim ! Je vais te servir ; je resterai toujours à tes côtés. Le jour où les hommes vont te désobéir encore, je leur montrerai ma colère. Je vais les dompter ! Qu’ils soient rois ou sujets ; grands ou petits, je vais les dompter et les jeter à tes pieds.
-  Faim  ! Je mets entre tes mains la terre ! Il revient à toi de veiller sur le sort de la vie sur terre.
-  Hummmmmm  ! (Soupir Faim de plaisir). Je montrerai aux hommes la colère de Dieu !
Pendant ce temps, les hommes coupaient plus de bois ; les arbres, sans défense se sont éloignés des hommes, laissant la place aux épineux et aux mauvaises herbes. Les pluies ne répondaient plus aux appels des hommes. Beaucoup d’espèces disparaissaient de la surface de la terre ; l’homme perturbait tout ce que Dieu avait minutieusement construit ; Dieu se mit en colère ; il ne parlait plus aux hommes.
Faim se leva ! Elle convoqua l’eau, le vent et le feu :
-  Eau ! Feu ! Vent ! Les hommes sont en train de perturber la nature. Dieu n’est pas content ! Il a envoyé des signes aux hommes ; mais ils n’ont pas compris. Les hommes continuent à enlever à la nature plus qu’elle ne peut supporter. Ils rejettent dans la nature ce qu’elle ne peut absorber. Dieu veut leur envoyer un avertissement.
-  Eau  ! Vas-y ! Déchaîne-toi et ramène l’homme à un bon comportement.
-  Moi Eau ! Quand je suis contrariée, rien ne peut m’arrêter ; je coule, j’arrache et emporte tout sur mon passage !
-  Va ! déchaîne-toi ! Montre à l’homme la colère de Dieu !
Eau s’est déchaînée. Une grosse pluie est tombée ; il pleuvait des seaux d’eau glaciale entraînant des coulées de boue et des glissements de terrain. Eau a quitté son nid ; les rivières, les fleuves, les lacs, les océans ont inondé la terre ; Eau a tout arraché tout sur son passage. Les hommes ont mis des lunes pour tout reconstruire. Mais ils n’ont pas compris l’avertissement. Alors, Faim s’est tournée vers Vent.
-  Vent  ! Montre à l’homme la colère de Dieu.
-  Moi Vent  ! Je ne suis pas bien ! Je peux venir en tourbillon, en tempête, en ouragan, en cyclone ; j’arrache tout sur mon passage.
-  Va ! Déchaîne-toi ! Montre à l’homme la colère de Dieu !
Vent s’est déchaîné ! Il était violent. Profitant de la pluie, il s’est chargé d’eau ; il a arraché tout sur son passage.
Toujours, les hommes n’ont pas compris l’avertissement ; ils ont continué à s’acharner sur la nature.
Faim était très contrariée ! Elle arrêta Vent.
Elle a laissé le soleil taper la terre et les hommes ; très durement ; il faisait de plus en plus chaud sur la terre ; le froid était plus rude, l’harmattan de plus en plus long et sec, la mousson de plus en plus étouffante. Le sable menaçait toute la terre ; les épineux continuaient à prendre la place des arbres ; la terre devenait de plus en plus hostile, le climat de plus en plus épouvantable. Ce n’était que le début ! C’est alors qu’elle s’est tournée vers Feu :
-  Montre à l’homme la colère de Dieu
-  Moi Feu, je suis trop mauvais ! Quand je suis contrarié, je réduis tout en poudre sur mon passage.
-  Feu  ! Vas-y ! Déchaîne-toi et ramène l’homme à la raison !
La chaleur sur terre devint épouvantable ; les forets brûlèrent, les glaciers fondirent et l’eau envahit les continents ; partout la nature se déchaîna ; les maladies se multiplièrent. L’eau noya la terre, poussant les hommes à se refugier sur tous les endroits de la terre pour fuir ici la chaleur, l’inondation, ailleurs les eaux.
Faim choisit de sévir à ce moment ! Toute la terre criait famine. La terre suffoquait.
Les hommes étaient impuissants face au déchaînement de la nature ; plus rien ne dépendait d’eux encore ; ils ne savaient plus quoi faire ; c’était le chaos.
Les hommes comprirent que leur avenir sur terre était menacé. Ils ont commencé à nouveau à exalter la nature. Inquiets, ils se retrouvèrent pour sauver la terre. Ils décidèrent de se mettre ensemble pour protéger la terre. Ils commencèrent à protéger les forêts, à planter les arbres et à lutter contre ceux qui agressaient la nature.
C’était la nouvelle alliance !

Auteur : Anselme Sanou

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Changement climatique : La planète envoie des signaux