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7e art : « A qui la faute ? », le baptême de feu de Sékou Ouédraogo

Publié le vendredi 4 décembre 2015 à 23h39min

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7e art : « A qui la faute ? », le baptême de feu de Sékou Ouédraogo

Le cinéaste Sékou Ouédraogo vient de signer son premier long métrage. « A qui la faute ? », c’est le titre du film qui en 80 minutes retrace l’itinéraire de Koudbila amenée du village à la ville par sa tante et qui sera victime d’abus sexuel de la part du mari de cette dernière. Le film a été projeté dans la soirée du 3 décembre au ciné Burkina, à Ouagadougou pour les journalistes.

C’est un fait de société que le cinéaste traduit sur écran à travers son premier long métrage, « A qui la faute ? ». Une question certainement adressée aux parents de Koudbila qui lui demande de suivre sa tante sans demander son avis. « J’ai peur, mais je ne peux vous désobéir », dit la jeune fille avant de quitter sa famille.

Mais aussi une question adressée à la tante, qui après avoir donné parole à son frère et à sa femme, de bien s’occuper de sa nièce, la laisse faire tous les travaux ménagers, et passe le temps à se balader et à regarder les feuilletons à la télé.

Conséquence, rentré du travail et à l’absence de sa femme, Armel, le mari, abuse de la jeune fille. De cette union forcée, Koudbila tombera enceinte. Quand elle se rend compte de son état, et sans chercher à connaitre l’auteur, la nièce est expulsée de la famille par sa propre tante.

C’est la trame de l’histoire du film de 80 minutes. Une fiction voulue par Sékou Ouédraogo pour, dit-il sensibiliser sur le phénomène. « De nos jours ça se passe toujours ; des parents qui envoient leurs enfants en ville, sans se rassurer de ce qui s’y passe réellement. Au village, la vigilance de certains est parfois trompée par des parents proches. C’est pour rappeler à l’opinion qu’on n’est plus à l’époque où on pouvait envoyer son enfant chez son frère ou sœur », dans une confiance aveugle.

Le film prend fin quand le père de la jeune fille, depuis le village apprend que sa fille n’habite plus chez sa sœur. Il « débarque » alors en ville. De fil en aiguille, il se retrouve à l’hôpital, à l’heure où sa fille est en travail, et crie de toutes ses forces.

Des conditions de réalisation difficiles

Le réalisateur se dit être « Quelque peu satisfait » de son œuvre, même s’il regrette de n’avoir pas eu les moyens nécessaires pour retracer son histoire comme il aurait souhaité.

Adama Pamtaba, Armel, dans le film où il est acteur principal confirme le manque de moyens. Le film a selon lui, été réalisé « dans des conditions très dures. Il n’y avait pas assez de moyens, sans le soutien du ministère de la culture et du tourisme, ça aurait été plus difficile ».

Cependant Sékou Traoré a tout au long du tournage, eu l’envie de bien faire. « Il est méticuleux dans son travail », a-t-il poursuivi.

Le film sera programmé dans les salles de ciné les jours à venir.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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