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"Frères en coton"

Publié le lundi 18 avril 2005 à 07h26min

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Le Burkina accueille aujourd’hui et demain, des acteurs de la filière coton des pays membres de l’Organisation de la conférence islamique (OCI). La rencontre est baptisée "Forum sur la dynamisation du commerce et de l’investissement dans le secteur du coton dans les Etats membres de l’Organisation de la conférence islamique (OCI)".

Ce forum regroupe pays et acteurs de la filière coton-textile - habillement, directement en prise avec la problématique du coton dans le monde. Le Burkina a déja connu plusieurs réunions sur le coton. La dernière est celle de l’Association cotonnière africaine, au début du mois de mars 2005. La question du coton va cette fois déborder le cadre des pays qui ont pris l’initiative coton à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à savoir le Bénin, le Burkina, le Mali et le Tchad.

Des pays producteurs comme l’Egypte, le Soudan...ou transformateurs comme le Pakistan, la Thaïlande, la Tunisie. Les approches seront en fonction des intérêts des uns et des autres. Réunis en frère en Islam, peut-être sauront-ils taire les divergences inhérentes souvent aux producteurs et aux commsomateurs pour aller vers des solutions mutuellement avantageuses.

"La survie de la filière cotonnière africaine est devenue un enjeu, et l’urgence dans la mise en place d’une solution aux problèmes des subventions sur le coton est plus que jamais présente", écrit Ablassé Ouédraogo, ancien directeur général adjoint de l’OMC, et conseiller spécial du président de la Banque africaine de développement (BAD).

L’Administrations américaine et européenne verse annuellement quatre (4) milliards de dollars versent respectivement à quelque vingt cinq mille (25 000) fermiers producteurs de coton et aux cent mille(100 000) producteurs en Espagne et en Grèce. Cela entraîne pour les cotonculteurs burkinabè des pertes estimées à près de 70 milliards de francs CFA pour les quatre millions de producteurs. Pour un pays comme le Burkina Faso, l’or blanc représente 60% des recettes d’exportation. De nouvelles difficultés se sont ajoutées aux problèmes récurrents des subventions américaines et européennes.

Pour cette campagne 2004-2005, les producteurs africains de l’Ouest sont confrontés à l’effondrement des cours mondiaux de près de 30% en comparaison de la campagne 2003. La hausse des cours du pétrole et du coût de l’énergie hypothèquent dangereusement le devenir des cotonculteurs africains du fait du renchérissement du coût des instrants.

Les pays frères qui transforment la matière première coton tels la Tunisie, le Pakistan font face à d’autres périls. La fin des accords préférentiels comme l’Accord Textiles-Vêtements en janvier 2005 qui permettaient à certains pays du Sud d’accéder aux marchés des économies importatrices de textiles et d’habillement. Les pays de l’OCDE principalement menacent ce pan de leur industrialisation.

Des pays comme la Chine et l’Inde qui sont des producteurs et transformateurs de coton, de par leur qualification, leur organisation et leur industrialisation... vont selon les experts dominer les marchés dans les prochaines années. Que peuvent alors les acteurs de la filière coton-textile -habillement réunis à Ouagadougou ?

Ils vont amplifier le débat politique soulevé par le président du Faso sur l’iniquité créée par les subventions américaines et européennes à leurs fermiers au détriment des agriculteurs des pays pauvres. Le Brésil vient de voir les Etats-Unis condamner par l’organe de règlement des différends de l’OMC mais qu’ à cela ne tienne !

La rencontre de Ouagadougou va appeler les "frères" à plus de solidarité dans le processus de négociation de l’OMC pour une solution juste et satisfaisante. Dans leur quête de solution, le forum de Ouagadougou explorera les voies de la transformation du coton dans les pays producteurs. Pour les pays membres de l’UEMOA, des études ont déja été conduites par la Banque ouest-africaine de développent (BOAD).

Elles montrent que la transformation locale du coton, ne serait-ce qu’une partie, est successible de créer des emplois et de réduire la pauvreté. La balle est dans le camp des gouvernements et des populations quelles que soient les solutions envigagées par le forum de Ouagadougou. La lutte contre la pauvreté et la réalisation du développement durable reviennent comme des slogans dans les discours officiels.

Le présent forum sera la nième conférence qu’abrite le Burkina sur le thème du coton. Pour les cotonculteurs burkinabè et africains, la situation va de mal en pis. "La foi soulève des montagnes" dit l’adage. Réunis au nom de ce qui relie les hommes, les acteurs de la filière auront à cœur-c’est le cas de le dire- de soulager les peines des producteurs d’or blanc du Burkina et d’ailleurs.

Tiergou P. DABIRE
Sidwaya

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