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Observance au traitement ARV : Améliorer la prise en charge globale des PVVIH

Publié le lundi 18 avril 2005 à 07h29min

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Ouagadougou a abrité du 13 au 15 avril 2005, un atelier national sur l’aide à l’observance communautaire au traitement antirétroviraux (ARV). Cet atelier entend contribuer à l’amélioration de la prise en charge globale des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) au Burkina.

Les 13, 14 et 15 avril 2005, le Pacific Hôtel de Ouagadougou a abrité un atelier national sur l’aide à l’observance communautaire au traitement ARV. Une cinquantaine de participants venus du ministère de la Santé, des ONG et associations ainsi que des structures de coordination et de décision en matière de lutte contre le Sida se sont penchés sur les aspects institutionnels et normatifs de l’observance au traitement ARV, l’observance dans les contextes spécifiques de l’enfant et de la co-infection tuberculose/VIH. Ils ont pu suivre également des témoignages de PVVIH.

Ainsi, des aspects institutionnels et normatifs, on retiendra que l’observance au traitement ARV est une partie intégrante de la prise en charge globale (PEC) des PVVIH. Cette PEC est multisectorielle et pluridisciplinaire. Il fait donc intervenir aussi bien les acteurs du système de santé que ceux du monde communautaire pour s’assurer du continuum des soins. L’observance doit se concevoir comme le respect par le malade de la prescription médicamenteuse. Dans le contexte du VIH/Sida, les multiples vulnérabilités des patients les exposent à une multitude de problèmes de vie ou de survie compliquant ainsi leur relation avec les soignants et leur entourage. Toute chose qui pourrait hypothéquer l’observance au traitement. Cependant, la trithérapie ne peut être efficace que pour des taux d’observance allant de 95 à 100%.

Dans le contexte spécifique de l’enfant et de la co-infection, il faut retenir que les facteurs associés à la mauvaise observance chez l’enfant sont, entre autres, liés à la non disponibilité des parents pour l’administration des médicaments, la complexité du schéma thérapeutique, la précarité du contexte familial. L’amélioration de l’observance chez l’enfant passerait par l’adhésion complète des parents ou de l’accompagnant au traitement, un schéma dessiné et détaillé des prises médicamenteuses, l’attention aux symptômes rapportés par les parents et/ou l’enfant, etc.

Dans le contexte de la co-infection VIH/tuberculose, la prise en charge est difficile et lourde et l’observance est de rigueur pour un succès du traitement.

Les participants ont discuté de la gratuité des ARV et l’amélioration de l’observance, l’évaluation des différents schémas d’observance, l’implication du personnel de santé dans la recherche des perdus de vue et dans l’observance, la mobilisation des ressources et l’amélioration des consultations d’observance.

Trois PVVIH témoignent

Les témoignages de trois PVVIH ont éclairé les participants en matière d’observance sur des aspects comme leur itinéraire thérapeutique, les difficultés liées à la prise quotidienne des médicaments et sur le rôle des groupes d’auto-support dans l’observance. Des échanges d’expérience des différentes structures privées ou publiques et les structures associatives font ressortir entre autres que les principaux obstacles à l’observance restent incontestablement la stigmatisation, les déficiences des services chargés du soutien, le manque de confiance et les besoins de décentralisation. Alliance, une ONG de la Grande Bretagne préconise des réponses globales à travers un continuum de services de prévention de traitements, de soins et de soutien psychosocial, l’orientation vers les communautés comme principales actrices et bénéficiaires des prestations d’observance, le développement de l’engagement des communautés de base.

A la fin de leurs travaux, les participants ont recommandé la généralisation de l’expérience du Centre national de lutte contre la tuberculose dans l’ensemble des centres de détection et de traitement de la tuberculose du Burkina, l’implication effective du monde communautaire et associatif dans la prise en charge de la tuberculose/VIH. Ils ont demandé également la gratuité de la prise en charge médicale des enfants infectés par le VIH et leurs parents, le soutien nutritionnel et scolaire des enfants infectés par le VIH.

Ils ont suggéré le renforcement de la collaboration entre le secteur associatif et le secteur public, la décentralisation effective des structures de prise en charge globale, la formation et l’implication d’un plus grand nombre d’acteurs et la mobilisation des ressources financières et humaines.

"Un médicament de façon générale n’est utile que s’il est prescrit aux bonnes doses et si le malade respecte ces doses et cela est encore plus avéré et plus nécessaire dans le traitement pour lequel le présent atelier est organisé", a noté le ministre de la Santé, Bédouma Alain Yoda à la clôture de la rencontre. Par ailleurs, a-t-il reconnu, le traitement aux ARV doit être accompagné d’un appui psychosocial.

Il a exhorté les acteurs à garantir, par la complémentarité de leurs actions, un circuit sécurisé du patient en quête de soins et de services.

"Il est évident et hautement souhaitable que l’aide à l’observance communautaire au traitement ARV soit développée au moment où le gouvernement s’est engagé dans la mise en œuvre du programme d’accélération du traitement par les ARV", a conclu le ministre Yoda.

Charles OUEDRAOGO (charlogo@yahoo.fr)
Sidwaya

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