LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Plume d’essayiste : Youssouf Ouédraogo interpelle la classe politique à travers « Discours d’une jeunesse insurgée »

Publié le lundi 23 novembre 2015 à 00h06min

PARTAGER :                          
Plume d’essayiste : Youssouf Ouédraogo interpelle la classe politique à travers « Discours d’une jeunesse insurgée »

« Discours d’une jeunesse insurgée », c’est le titre du "coup" d’essai du jeune juriste Youssouf N. Ouédraogo. Une œuvre qui jette à la fois un regard rétrospectif, introspectif et prospectif sur l’histoire sociopolitique du Burkina Faso, notamment l’insurrection d’octobre 2014, le coup d’Etat de septembre 2015 et la résistance qui s’en est suivie. Analytique et critique, cet essai interpelle également les politiques à composer désormais avec la jeunesse pour le développement du pays. L’œuvre a été dédicacée dimanche 22 novembre 2015 à Ouagadougou en présence du représentant du patron Chérif Sy et du parrain le ministre de l’habitat et de l’urbanisme René Bagoro.

Des récents événements de l’histoire burkinabè, naquirent des films documentaires, des chansons mais aussi des écrits. Au titre de ces chefs d’œuvres figure Discours d’une jeunesse insurgée. Son auteur Youssouf N. Ouédraogo dit avoir trempé sa plume dans le sang des martyrs à qui il doit le mérite de cet essai, s’il en est. Son préfacier n’est autre que Lookman Sawadogo, directeur de publication du quotidien Le Soir et président de la Société des éditeurs de la presse privée (SEP/Burkina). A l’occasion de la dédicace officielle de l’œuvre, parents, amis et collègues sont sortis nombreux, un dimanche, pour soutenir l’écrivain.

Youssouf Ouédraogo dit ne pas être un donneur de leçons à travers cet essai qu’il veut modeste à « l’édification de notre Cité communes ». Toutefois s’il n’est pas le premier à immortaliser l’histoire récente de la jeunesse sur papier, le jeune essayiste interpelle la conscience des leaders afin que "le plus rien ne sera comme avant" ne soit pas "un simple slogan de bouche mais un slogan de cœur et d’action". En tant qu’auteur il estime que toutes les forces démocratiques (OSC et partis politiques) se valent dans cette lutte menée par la jeunesse.

Structuration de l’œuvre

Achevée bien avant le putsch du conseil national pour la démocratie (CND), l’œuvre n’avait pas encore été publiée. L’auteur a donc jugé opportun d’intégrer ce pan de l’histoire burkinabè dans laquelle, les jeunes étaient, une fois de plus sous les feux de la rampe. Discours d’une jeunesse insurgée s’étend sur 74 pages reparties en deux grandes parties : la première intitulée "Sur les traces de l’insurrection et de la résistance" aborde entre autres les motifs qui ont fermenté les évènements, et les aspirations de la jeunesse. A propos de ces aspirations l’auteur déclare « Si la jeunesse est prise en compte dans les projets de sociétés et programmes politiques, elle restera le levier du développement. Le cas échéant, elle deviendrait une bombe à retardement. »
Dans la deuxième partie de l’ouvrage "Coup d’œil rétrospectif, introspectif et prospectif sur la gestion de notre cité commune", Youssouf Ouédraogo en toute objectivité reconnait que le régime déchu de Blaise Compaoré en dépit d’avoir "péché", a engrangé des acquis. Des points, la transition en a aussi glané avec le Programme socio-économique d’urgence de la transition (PSUT), estime l’écrivain. Dans son oeuvre, il va faire des propositions de réformes tant sur plan politique et social. Pour l’essentiel l’on retiendra la restructuration de l’armée, la réduction du nombre de portefeuilles ministériels, la baisse du budget annuel alloué à l’organisation de la fête de l’indépendance, l’amélioration et la réadaptation du système éducatif aux exigences actuelles du marché de l’emploi, etc.
Le préfacier dit avoir été impressionné par la dextérité de la plume qui révèle la maturité de l’auteur, pourtant très jeune.

« Bon vent » l’artiste

« Il n’y a pas mieux que vous pour raconter votre propre histoire parce que si elle doit être racontée par quelqu’un d’autre, elle risque d’être tronquée », dixit le parrain René Bagoro. Tout en félicitant l’écrivain qui fut son étudiant, il a souhaité que d’autres jeunes puissent emboiter les pas de son filleul. Pour sa part, le représentant de Chérif Sy a également souhaité bon vent à l’artiste qui n’est pas à sa première oeuvre puisqu’en 2011 et en 2012, il avait respectivement sorti la nouvelle "Destin à trois chemins" et le "Guide pratique de Français". Et à quelques jours de la Foire internationale du livre de Ouagadougou, il a invité le public à soutenir l’auteur en se pro curant le livre. Son prix est de 3000 F CFA.
10% de la vente du livre sera destiné à soutenir les blessés et les familles des martyrs de l’insurrection et du putsch.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Dédougou : Le festival des masques signe son retour
Burkina / Musique : Patrick Kabré chante Francis Cabrel