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Enjeux des élections couplées du 29 novembre 2015 : la CGT-B s’interroge

Publié le lundi 16 novembre 2015 à 23h23min

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Enjeux des élections couplées du 29 novembre 2015 : la CGT-B s’interroge

La Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) a animé un panel le samedi 14 novembre 2015 autour du thème « l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, le putsch et la résistance, les élections couplées du 29 novembre 2015, quelles perspectives pour les travailleurs en lutte aux côtés du peuple du Burkina ». Objectif du panel, faire une analyse des événements qui ont abouti à l’insurrection de fin octobre 2014, les enjeux des élections couplées et leur impact sur le devenir de la société.

La défense des droits démocratiques et sociaux est au cœur des missions que s’assigne la CGT-B. A cet effet, à quelques jours des élections présidentielle et législatives, l’union régionale de la CGT-B a organisé un panel car dit-elle, « ne pas organiser ce panel, c’est s’attendre à des lendemains de surprises où lorsqu’on revivra les ambiances de l’ancien régime, on se demandera si on avait mal rêvé », a dit Sanou Alain, Secrétaire Général du mouvement du manifeste pour la liberté.

La thématique sur l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2015 a été présentée par le SG du mouvement du manifeste pour la liberté. De l’avis de Sanou Alain, l’insurrection de fin octobre 2014 est la succession de plusieurs événements. En effet, dit-il, le Burkina Faso n’est pas à sa première insurrection. Bien avant le printemps arabe, une insurrection notamment le mouvement populaire du 3 janvier 1966 avait conduit un président à la démission. Par la suite, c’est-à-dire en décembre 1975, il y eut un mouvement populaire pour contester contre la tentative d’instauration d’un parti unique et le pays venait d’inaugurer « ce qu’on allait appeler plus tard une ville morte ».

En outre, poursuit-il, Il y a un certain nombre d’événements de ce genre, notamment la revendication d’une vie constitutionnelle normale à la crise née du drame de sapouy où les partis politiques et les organisations de la société civile (OSC) ont lutté pour plus de justice, de liberté et de démocratie dans ce pays. « C’est l’aboutissement de ce processus qui a abouti à la maturation des consciences qui s’est exprimé les 30 et 31 octobre et s’est poursuivi par la résistance au putsch du 17 septembre », a-t-il souligné.

Toutefois, le SG du mouvement du manifeste pour la liberté précise que l’insurrection n’avait pas prévu la chute de Blaise Compaoré, de même, elle ne s’attendait pas à un putsch.
Dans le même ordre d’idées, Sanou Alain est assez critique vis-à-vis des élections couplées. De son point de vue, « les élections ressemblent à une tentative de restauration de l’ancien régime ». A ce niveau, il précise qu’il n’évoque pas un retour des hommes de Blaise Compaoré. « Ce n’est peut-être pas les mêmes hommes, les mêmes manières de faire, mais le référentiel ne change pas fondamentalement. Je ne pense pas qu’il y ait un candidat qui ait remis en cause les politiques économiques prônées par la banque mondiale et le FMI sous l’ère Compaoré ».

Une offre politique en deçà des attentes du peuple

S’agissant des élections couplées du 29 octobre 2015, de l’analyse de Me Prosper Farama, l’offre politique est en deçà des attentes du peuple. Selon Prosper Farama, « Au lendemain des 30 et 31 octobre 2015, on a eu un peuple déterminé à aller vers un vrai changement radical du système de régime. Ce peuple demande une révolution, un ordre nouveau ».

A titre d’exemple, de l’avis de Me Farama, « quand vous écoutez les hommes politiques sur les médias concernant les questions relatives à leurs propositions, ce sont des proclamations du genre, je vais construire des écoles, des hôpitaux. Concrètement, ce qui est du changement nouveau, on ne voit pas ».

En outre, Prosper Farama poursuit sur les questions relatives aux candidats eux-mêmes. Selon lui, pour ce qui concerne la personne des candidats, on ne voit pas de différence entre ceux qui ont gouverné hier et ceux qui aspirent à gouverner demain, « est- ce qu’on peut faire quelque chose de neuf avec du vieux, moi j’en doute fort. C’est pour cela que nous pensons qu’il y a une insuffisance d’un point de vue de ces élections, l’offre politique offerte est notoirement insuffisante », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, Me Farama précise que la lutte que ce peuple a entamée va se poursuivre après les élections. « Le peuple ne se laissera pas berner par ces élections qui visiblement ne changeront pas grand chose dans sa situation. Le peuple burkinabè n’est plus d’accord avec un système ou ceux qui sont au sommet mangent et ceux qui sont à la base sont souffreteux ».

Me Farama soutient que si l’on peut considérer que le peuple est mouton, ce n’est pas au peuple qu’il faut s’en prendre mais au berger. Selon lui, ce sont les bergers qui conduisent le peuple à l’abattoir. Aussi, il ajoute que ce peuple a démontré qu’il est suffisamment courageux mais il faut des bergers pour le conduire. « Si ces bergers sont aveugles et insouciants, ce qui doit arriver au peuple, c’est à eux qu’il faut demander des comptes ».

Nicole Ouédraogo
lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 17 novembre 2015 à 06:42, par Bala Wenceslas SANOU En réponse à : Enjeux des élections couplées du 29 novembre 2015 : la CGT-B s’interroge

    Je m’interroge avec la CGT-B
    Aux aspirants à la présidence et à l’Assemblée Nationale en panne d’idées novatrices s’ajoutent des marcheurs d’hier contre Blaise Compaoré et son système de corruption des mentalités, des marcheurs et marcheuses qui subitement sous les feuilles de la campagne électorale ont rangé leur conscience citoyenne (pour ceux/celles qui en avaient jamais eu). Des marcheurs et marcheuses qui sont devenus des « citoyens encensoirs » incapables de réfléchir par eux/elles-mêmes et qui ont choisi de perpétuer les méthodes du système pourri du CDP de Blaise en encensant sans esprit critique leurs pseudo-candidats qu’ils/elles adulent comme des présidents-providentiels.
    Au-delà d’une interrogation, je sais compter sur la CGT-B et d’autres mouvements sérieux de la société civile pour rester en éveil. J’aime bien utiliser la métaphore du "lance-pierre" et des "mange-mil". Quand vous aurez passé les moments euphoriques de vos ’victoires’, sachez que nous vous attendons pour une victoire réelle celle de la conquête des cœurs des burkinabè responsables du devenir de ce pays. Si vous choisissez de travailler nous serons ensemble. Si vous choisissez de perpétuer le système CompaoréDéPiste avec nos frondes et lance-pierres citoyens nous vous traiterons comme des "mange-mil".
    Gardez ce conseil d’ami en mémoire pas pour un mandat, mais pour tous les mandats à partir de désormais.
    Bala Wenceslas SANOU

  • Le 17 novembre 2015 à 08:50, par l’éteincelle En réponse à : Enjeux des élections couplées du 29 novembre 2015 : la CGT-B s’interroge

    Ah ces intello ! Monsieur Sanoui et maître Farama ! Ce discours ressemble à du déja entendu ! Le peuple mérite toujours ses dirigeants ! Si vous estimez que l’offre politique n’est pas assez relevée ,et vous même vous faites quoi ? Vous savez bien que beaucoup de théoriciens du monde démocratique sont restés observateurs des évenements du 30 et 31 octobre 2014 sous prétexte qu’il n’ya pas d’alternative crédible au Blaiso qui soit présentée par ses contemplateurs ? Mais vous êtes des révolutionaires non ? un revolutionaire doit être à l’avant garde et non à l’arrière garde,autrement le peuple suivra celui accepte le guider et lui proposer autre chose meme si il doute que ce soit fondamentalement different de ce qu’il a vu. Il faut savoir chercher à conquérir des victoires d’étappe. Si désormais avec ceux qui vont arriver au pouvoir au lendemain du 29, novembre,le droit à la vie devient une réalité au Burkina c’est déja quelque chose de gagnée ! Si le principe de l’alternance est une réalité c’est déja du gagné ! Messieurs allez au front ,crez votre parti (ou légalisez le si il existe) et prenez le pouvoir si vous pouvez par les urnes,car c’est pour ce principe que les burkinabès se sont inscrits résolument . Maintenant si vous tenez aussi à faire votre révolution(recourrir à la violence) ,on ne peut que vous souhaiter bonne chance. Quand bien même et c’est mon avis une révolution n’est pas forcement la panacée pour sortir le BF de sa situation et des exemples pullulent de par le monde.Mais au bout du compte,c’est le peuple qui est le seul arbitre car lui il est éternel

  • Le 17 novembre 2015 à 09:34, par Sage En réponse à : Enjeux des élections couplées du 29 novembre 2015 : la CGT-B s’interroge

    Si l’offre politique n’est pas relevée, que faites-vous pour la relever ? Discours ? Je note aussi que les mêmes idées sont ressassées depuis de longues années ; apparemment l’offre d’idées aussi est pauvre.

  • Le 17 novembre 2015 à 10:23, par Avis En réponse à : Enjeux des élections couplées du 29 novembre 2015 : la CGT-B s’interroge

    J’ai décidé de boycotter ces élections et de m’engager dans les organisations progressistes révolutionnaires. Pour ma part seule une révolution permettra à mon pays de rompre avec l’impérialisme français qui est la principale source de son sous -développement. Nous aurons dès lors la maîtrise de notre politique monétaire (A bas l’arrimage du F CFA au trésor Français) et par dessus tout notre politique de développement (A bas le PAS mué en CSLP puis SCADD) et de notre souveraineté territoriale (Troupes étrangères, hors du BF). Je suis convaincu que le BF y arrivera très difficilement par des élections ! L’insurrection et la résistance au putsch nous ont montré l’efficacité d’un peuple debout et déterminé pour une cause commune !

  • Le 17 novembre 2015 à 11:01, par kouadio En réponse à : Enjeux des élections couplées du 29 novembre 2015 : la CGT-B s’interroge

    Lorsque certains a la CGTB ont planifie et execute le coup d’etat de Zida de connivence avec le MPP, puis se sont range du cote des anti-putsch contre des billets craquants, les travailleurs vigilants du Burkina devraient rester en alerte pour demander des comptes a ces syndicalistes opportunistes et liquidateurs

  • Le 17 novembre 2015 à 11:19, par fanti En réponse à : Enjeux des élections couplées du 29 novembre 2015 : la CGT-B s’interroge

    Ecoutez les gens soyons sérieux, le tout n’ est pas de predire une insurection, ce la gestion de l’ apres inssurection qui est importante. Moi j’ ai lu des burkinabe qui préconise une politique de rupture avec le fmi et la banque mondiale ces propos moi jaimerai les entendre de la bouche d’ un économiste sérieux ou de la part de quequ’ un qui a l’ experience des affaires gouvernementales. Dans le contextes mondiale actuelles aucune nations ne peu survivre en rompant avec la finance internatinale, sans accord avec le FMI meme la plus petite caisse ne peut vous accorder un sous ; moi je vois les gens venie ce pour engager le peuple dans la voie d’ une revolution a finalite communiste et ce là que les portes de l’ enfer vont s’ouvrir définitivement et en plus je prédit que dans lhypthese d’ une victoire du mpp, le combat qui va s’ ouvrir entre le PCRV (en realite le PCRV) et le nouveau pouvoir va nous amener vers un nouvaux putsh

  • Le 17 novembre 2015 à 12:08, par yabsoré En réponse à : Enjeux des élections couplées du 29 novembre 2015 : la CGT-B s’interroge

    Que signifie un changement radical ? Tout privatiser ou tout nationaliser ? Être guidé par les valeurs des grandes écoles idéologiques ou d’inspirations personnelles ? Que la patrie a soit une chose exclusive des jeunes ou des 52% des femmes ? Que le plus économique soit pour les seuls travailleurs du public ? l’un dans l’autre, il est demandé à ceux qui veulent gouverner de prendre en compte les aspirations des différentes du peuple, en ce cela, les scientifiques de la sociologie politique s’évertuent à orienter les candidats par la fourniture des informations sur les besoins de la population notamment la frange jeune intellectuelle qui s’excite d’impatience. En l’endroit des jeunes de ce genre nous disons que si le cahier de roulement proposé n’assure pas un renouvellement rapide des dirigeants (limitation des mandats électifs qu’il faudrait étendre à tout les mandats), un changement rapide et même radical consisterait à les décapiter. Ainsi que ceux qui aspirent à un changement sans ceux qui ont vieilli dans de leur tour, aillent décapiter les père et grands frères pour libérer l’espace pour les Mouvements des Jeunes Orphelins(MJO) .

  • Le 17 novembre 2015 à 15:13, par NELSON En réponse à : Enjeux des élections couplées du 29 novembre 2015 : la CGT-B s’interroge

    "Je note aussi que les mêmes idées sont ressassées depuis de longues années ; apparemment l’offre d’idées aussi est pauvre." d’après l’internaute n°03. Mais ce qu’on appelle avoir de la vision. Une vision ne change pas du jour au lendemain ce n’est pas de la littérature. la CGTB a toujours tenu ce langage et au fil des années cette position se justifie sur le terrain. c’est un langage de vérité pas comme les politiciens qui changent de vision à chaque élection pour enchanter vous autres.

  • Le 17 novembre 2015 à 15:29, par machavel En réponse à : Enjeux des élections couplées du 29 novembre 2015 : la CGT-B s’interroge

    Où s’est tenu la rencontre ?pas bon de ne pas preciser le lieu.

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