Alors que les différents candidats ont commencé la course pour le Palais de Kosyam, le réseau national de plaidoyer pour la réduction des risques de catastrophes leur demande de penser à la question de la réduction des risques de catastrophes au Burkina Faso.
Le réseau a travaillé à ce que les futures autorités du pays s’engagent sur « des objectifs spécifiques et mesurables sur la période 2016- 2020 ». Ce sont entre autres, la mise à jour ou l’établissement d’une situation de référence nationale sur la vulnérabilité aux risques de catastrophes et les impacts négatifs de ces catastrophes au Burkina Faso, la réduction de la mortalité en cas de catastrophe au Burkina de 80%, la réduction du nombre de personnes touchées par la famine et la malnutrition de 60 % d’ici 2020.

Pour cela, le réseau a élaboré un programme d’actions qu’il compte réaliser sur l’ensemble du pays. Mais, selon son président, ce programme ne saurait être véritablement mis en œuvre tant qu’il ne fait pas partie d’une politique nationale.
« Nous avons estimé qu’il était opportun qu’on exige de ces candidats de tenir réellement compte de tous ces aspects de risques de catastrophes dans ce pays », a déclaré Mathieu Ouédraogo. Selon lui, chaque année le pays perd « plusieurs milliards de francs à travers ces phénomènes qui surviennent dans le pays alors qu’on a la possibilité de prévoir tout ceci dans un cadre bien structuré pour juguler les différentes contraintes ». Pour les membres du réseau, les inondations de cette saison des pluies a fait 22 175 sinistrés avec un besoin d’appui évalué à plus de 700 millions de francs CFA.
Sur un total de 14 candidats à la présidentielle du 29 novembre 2015, 11 ont répondu à l’appel du réseau national de plaidoyer pour la réduction des risques de catastrophes. Ils ont pris l’engagement de prendre en compte la question des risques de catastrophes s’ils arrivent à Kosyam. Pour le responsable du réseau, la question des risques de catastrophes n’est pas étrangère aux candidats. « La question de réduction des risques de catastrophes ne les surprend pas. Ils sont déjà suffisamment informés sur la question. Cela leur tient à cœur et c’est un élément qui aura une priorité dans la mise en œuvre de leur programme. Nous avons trouvé un engouement chez tous ceux que nous avons pu rencontrer », a affirmé Mathieu Ouédraogo.

Le réseau se tient désormais prêt pour interpeller le futur président du Faso, au cas où il viendrait à oublier l’engagement qu’il a pris. « Nous nous ferons le devoir de suivre pour voir si ce qu’ils ont pris comme engagement se fait effectivement. Sinon, nous allons continuer notre interpellation. Nous sommes un réseau de plaidoyer, et c’est cela notre outil. Nous serons toujours là, si Dieu le veut, pour les interpeller sur la question des risques de catastrophes », a conclu Mathieu Ouédraogo.
Le réseau national pour la réduction des risques de catastrophes existe depuis 2010. Il regroupe plusieurs organisations de la société civile œuvrant dans le domaine. Avec ses partenaires, le réseau a entrepris plusieurs actions pour la réduction des risques de catastrophes mais aussi de secours d’urgence.

Judicaël Gaël Lompo

Lefaso.net