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Présidentielle 2015 : Saran Séré/Sérémé prône un changement de comportement et de mentalité

Publié le lundi 9 novembre 2015 à 17h15min

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Présidentielle 2015 : Saran Séré/Sérémé prône un changement de comportement et de mentalité

La candidate du Parti pour le développement et le changement (PDC) a choisi la cité du cavalier rouge, Koudougou, pour lancer sa campagne. A la place de la nation de ladite ville, des centaines voire des milliers de militants et sympathisants sont venus suivre le message de « l’amazone du Burkina », Saran Séré/Sérémé. Dans un discours de plus de 30 minutes, elle a fustigé les anciennes pratiques et proposé des alternatives si elle était élue au soir du 29 novembre.

Le choix de Koudougou pour lancer sa campagne n’est pas fortuit. Saran Séré/Sérémé dit avoir choisi cette ville pour rendre hommage à ses devanciers politiques dont le premier Président de la Haute-Volta (actuel Burkina Faso), Maurice Yaméogo qui a su, à un moment donné, quitter le pouvoir sans effusion de sang (janvier 1966, ndlr). « En lui rendant hommage, je rends hommage à tous mes aînés politiques », soutient-elle. Et visiblement, la Koudougou, la « rebelle » le lui a bien rendu. La place de nation qui a servi de cadre pour ce premier meeting a pratiquement refusé du monde. Tous venus suivre le message de celle qui se fait appeler « l’amazone du Burkina ».

La population de Koudougou « est un peuple qui aime la vérité, la justice, c’est un peuple qui soutient tous ceux qui se battent pour l’intégrité et la justice au Burkina Faso. Donc, je ne peux que les remercier pour cet accueil combien chaleureux et vivant. Cette mobilisation ne fait que confirmer la justesse du choix de Koudougou comme le lieu de départ de cette campagne électorale », martèle-t-elle. « On dit qu’il est difficile de mobiliser à Koudougou, si nous arrivons à mobiliser à Koudougou, nous pensons que la victoire est déjà dans la poche. Je ne peux que rendre grâce à Dieu », poursuit-elle, visiblement satisfaite. La mère de la candidate a tenu à vivre en « live » le premier meeting de sa fille, première présidente de parti politique candidate à l’élection présidentielle dans notre pays.

Pas otage d’une idéologie importée

Le programme de société de la candidate du PDC se base sur les principes fondamentaux de la social-démocratie. Sans pour autant être otage d’une idéologie quelconque. « Nous devons bannir à jamais les mots qui ont miné notre société en l’occurrence la bêtise humaine, la malhonnêteté politique, la corruption, la gabegie… La démocratie véritable, la renaissance démocratique burkinabè ne saurait être le produit d’une idéologie préfabriquée, importée des laboratoires étrangers. Nous ne serons pas otages de certaines idéologies, mais nous appliquerons nos idéologies en tenant compte des réalités du Burkina Faso. Nous identifierons les agendas politiques les plus pertinents, les plus ambitieux, les plus audacieux tout en étant réalistes. Et, nous mettrons l’Homme au centre du développement », confie la candidate du PDC.

Changer de mentalité et de comportement

Si elle est élue au soir du 29 novembre, Saran Séré/Sérémé promet le bien-être, le développement équitable, harmonieux et durable. Mais, pour y arriver, elle invite à un changement de comportement et de mentalité. Elle n’a pas manqué de fustigé les manquements de l’ancien système. Notamment une université abandonnée, des étudiants dormant dans la rue ou sur des tables-bancs, des étudiants obligés de se lever à 4h du matin pour espérer avoir une place assise… « C’est une aberration », s’indigne-t-elle, sous des ovations nourries. Saran Séré/Sérémé promet reformer l’université burkinabè et le système éducatif de manière générale. Aussi, dénonce-t-elle une recherche et une agriculture mal financées et promet de rectifier le tir.
« Le respect de nos valeurs, la solidarité fondamentale, la bonne gouvernance seront notre leitmotiv si vous nous accordez votre confiance. Nous engagerons un processus nouveau de refondation nationale de l’Etat par le vote de citoyens libres et consentants, et une refondation des institutions », promet-elle.

Une odeur de sankarisme

Citant à plusieurs reprises le Président Thomas Sankara, elle dénonce l’assistanat et l’utilisation qui est faite de l’aide au développement. Tout en invitant à faire de nos limites des opportunités de développement. « Notre programme se définit par le changement de comportement et de mentalité pour l’atteinte du développement durable, équitable et harmonieux. Nous devons tous changer de comportement. Nous devons importer certes mais produire mieux avec ce que nous avons importé », déclare-t-elle.

Sous sa présidence, le Burkina s’ouvrira au monde, mais avec des investisseurs responsables. La diaspora aura toute sa place. Les valeurs culturelles saines seront préservées, promet-elle, citant à plusieurs reprises le Président Thomas Sankara. D’ailleurs, tout en précisant ne pas être sankariste, Saran Séré/Sérémé avoue avoir appris à faire la politique sous la révolution, sous Thomas Sankara. Et dont elle semble bien partager les valeurs aujourd’hui.

Elle promet également la santé pour tous. « Nous ne voulons plus voir une mère mourir en voulant donner la vie. Les soins de santé, en l’occurrence les soins de santé intensifs, la santé maternelle, la santé infantile, la santé de la reproduction seront pris en charge », promet-elle, si les portes de Kosyam lui sont ouvertes.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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