Les habitants de Bourra, dans la province de la Sissili, n’oublieront pas de sitôt ce 8 novembre 2015, jour qui a vu l’un de leurs neveux venir les honorer et solliciter leurs bénédictions en tenant chez eux le meeting de lancement de sa campagne pour la présidentielle du 29 novembre 2015.

Une marque de confiance et d’estime saluée à sa juste valeur par les différents intervenants locaux : du coordonnateur provincial Joseph Dagano au représentant des candidats aux législatives Issaka Nignan en passant par la coordinatrice des femmes.
L’occasion était alors pour Jean-Baptiste Natama de donner le sens de son engagement politique, de décliner sa vision et son programme de société pour la renaissance du Burkina Faso.

« Nous sommes venu en politique non pas pour faire de la politique politicienne, mais pour participer à l’écriture des plus belles pages de l’histoire de notre pays », a-t-il lancé. Il ne s’arrête pas et continue, très combatif, d’asséner des coups : « Nous avons fait ce choix parce que durant ces dernières décennies, une classe politique sans vision, une classe politique corrompue, une classe politique assassine, une classe politique prédatrice des biens du peuple, a travesti les aspirations de notre peuple pour un bien-être social, pour un bien-être économique, pour un bien-être politique, sous les couverts d’une pseudo démocratie ».

Tolérance zéro à la corruption

Jean-Baptiste Natama estime que la corruption ne sera plus de mise au Faso, si les Burkinabè lui accordent leurs voix le 29 novembre 2015. Il promet une tolérance zéro à la corruption.

« Nul n’a le droit de s’approprier les biens du peuple, nul n’a le droit de détourner ce qui appartient au peuple. Nous sommes là pour mettre fin à la corruption, c’est ça la renaissance avec Jean-Baptiste Natama », a-t- il martelé.

Il assure que la corruption faisait perdre au pays 25% de son produit intérieur brut, une manne financière importante qui aurait pu permettre d’offrir aux populations des services sociaux de base comme l’éducation, la santé, le logement, l’énergie.
Et que s’il est élu au soir du 29 novembre, tout cela ne deviendrait que de mauvais souvenirs.

La lutte contre l’injustice

Jean-Baptiste Natama promet de faire de l’accès à l’énergie propre une réalité pour les ménages burkinabè des villes comme des campagnes, avec par exemple un kit solaire gratuit pour chaque ménage dans les zones rurales ou périurbaines.

Par ailleurs, il s’engage aussi à faire de la lutte contre l’injustice dans le pays, son cheval de bataille. Il entend la combattre sous toutes ses formes. A ce propos, il a évoqué avec indignation l’axe Ouessa – Léo qui devait être bitumé dans le cadre du programme Millenium Challenge Account (MCA) mais ne l’a finalement pas été parce qu’il y a eu, dit-il, détournement au profit d’une autre zone, sans plus de précisions.
« Ce projet a été détourné et envoyé ailleurs. Nous sommes là pour redresser cela, nous sommes là pour corriger cette injustice, nous sommes là pour rétablir les gens de Bourra dans leurs droits, nous sommes là pour rétablir les fils et filles de la Sissili dans leurs droits », a-t-il indiqué.

« Le Changement Natama, c’est la rupture totale »

Le changement que prône Jean-Baptiste Natama est une rupture totale avec les pratiques de l’ancien régime. Voici le sens qu’il donne à son changement : « Le changement, pour moi, c’est une rupture avec tout ce que nous avons connu comme gouvernance qui favorise les crimes politiques, qui favorise les crimes économiques, qui favorise la violence, qui favorise les détournements, qui favorise la corruption. Il faut mettre fin à tout cela et repartir sur de nouvelles bases. Pour nous, ce sont des contre-valeurs qui ont contribué à détruire le Burkina Faso. Et nous devons travailler à changer cela. Il ne s’agit pas de changer de discours, il s’agit de changer concrètement les choses au Burkina Faso »

Les habitants de Boura ne doutent pas de la victoire de Jean-Baptiste Natama à cette présidentielle et lui promettent soutien. « Pour vous, l’autoroute de Kosyam est ouverte », laissera entendre Issaka Nignan.

Sur le long du trajet Ouaga –Boura, le candidat Natama a dû, à l’aller comme au retour, marquer des arrêts dans des localités pour échanger avec ses partisans avant de reprendre sa route.

En rappel, la candidature du candidat indépendant Jean Baptiste Natama est portée par la Convergence Patriotique pour la Renaissance/Mouvement Progressiste (CPR/MP) et le Collectif Natama 2015 ; deux mouvements de jeunes. Et c’est en répondant favorablement à l’appel de ces jeunes, dit-il, qu’il a pris l’engagement le 6 juin 2015 au palais des Sports de Ouaga 2000, de se porter candidat à cette présidentielle de 2015.

Après Boura, Jean-Baptiste Natama devrait mettre le cap ce lundi 9 novembre 2015 sur la région du Plateau Central pour la suite de sa campagne présidentielle.

Grégoire B. Bazié
Lefaso.net