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Proverbe du Jour : “Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays.” De John Fitzgerald Kennedy / d’investiture - 20 Janvier 1961

Jean-Baptiste Natama

Indépendant

Publié le vendredi 6 novembre 2015 à 19h50min

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Jean-Baptiste Natama

Candidat Indépendant - Collectif Natama
Jean-Baptiste Natama
Diplomate
Né le 30 août 1964 (51 ans) à Léo
Situation de famille : Marié, père de trois enfants

Biographie de Jean Baptiste NATAMA

Titulaire d’un diplôme d’études approfondies (DEA) en droit et d’un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en stratégie et diplomatie, Jean-Baptiste Natama intervient régulièrement en qualité d’enseignant visiteur pour le compte des Nations unies et de l’Union africaine dans de nombreuses écoles sur le continent et dans le reste du monde.

« Aimer sa Patrie, c’est l’exalter en se mettant à son service ! »

Tout jeune déjà, j’ai appris cette sagesse, une sagesse qui enseigne aussi qu’aimer sa Patrie, c’est avant tout aimer son prochain tout en s’aimant soi-même. La Patrie, c’est elle qui nous a tout donnés, la vie y compris, et à qui nous devons tout en retour, nos vies y compris.

C’est ainsi qu’à l’appel de mon pays sur les champs de bataille, j’ai volontairement répondu présent dès l’âge de 21 ans quand il était en guerre malheureusement contre le Mali, pays frère et voisin en fin d’année 1985.

Jeune recrue, j’ai alors défendu ma patrie au péril de ma vie sur les terres de Koloko dans la province du Kénédougou : un honneur pour moi ! Honneur d’autant plus grand que, le 06 février 1986, au stade Wobi de Bobo-Dioulasso, je me voyais décorer par le Président Thomas SANKARA, de la Médaille d’Or du Flambeau de la Révolution (actuel équivalent de Commandeur de l’Ordre National), à titre exceptionnel, pour bravoure et hauts faits de guerre.

Mais cet honneur était au fond pour moi, porteur d’une bien lourde responsabilité : celle de rester fidèle aux idéaux que nous défendions : la liberté, la dignité et la grandeur du peuple et de la patrie ! Quels que soient les écueils, toujours observer ce désir de vaincre pour un idéal juste !

Ce serment, je le maintiens et le réitère encore aujourd’hui. Il est désormais mon legs, un trésor fait de dignité, de fidélité, d’amour de la patrie ; mais aussi de ce panafricanisme agissant et généreux, conscient de la grandeur de l’Afrique.
C’est, sans nul doute, ma fidélité à cet héritage qui m’a valu d’être radié de l’armée en 1990 ; une radiation restée sans justification, y compris à ce jour, et cela dans un contexte de « rectification » parfois terrorisante et criminelle. De cette « rectification », je garde en souvenir que la radiation fut finalement pour moi comme une sanction plutôt clémente ; car d’autres camarades, pour avoir également osé rester dans les rangs de l’intégrité, l’ont cruellement payé de leurs vies. En ce moment même, j’ai une pensée émue et pieuse pour tous ces camarades, martyrs illustres ou anonymes. J’ai également une pensée pour tous ces camarades, tous ces nombreux compatriotes qui, des années durant, ont été profondément brimés et meurtris du fait de leurs convictions et opinions, en vérité, du fait de leur seul, simple et sincère amour pour la Patrie.

Que de haine, de rejet, de marginalisation, de stigmatisation, d’arbitraires, d’exclusions, d’éliminations de fils et filles de la Nation qui n’ont de tort que d’avoir porté l’Amour dans leurs cœurs !

Toute ma vie durant, j’ai également dénoncé et combattu ces pratiques perverses et avilissantes, qui ôtent à l’humain sa dignité et sa liberté. Ces pratiques qui avaient profondément affecté les mœurs politiques dans ce pays avaient fini par être érigées en culture politique.

Aujourd’hui encore, les douloureuses stigmates et survivances de cette culture politique sont encore hélas vivaces. Ses ravages sont nombreux et visibles. Elle a profondément contribué à abimer notre tissu social en dressant les fils et filles de la Nation les uns contre les autres dans des postures, non de confrontations républicaines, mais d’affrontements. La cohésion, la concorde de notre Nation, l’amour de la patrie, l’amour entre fils et filles de la Patrie s’en sont trouvé érodés.
C’est pourquoi aujourd’hui encore, je fais le serment, au nom de l’amour pour ma Patrie, de m’inscrire résolument dans un combat sincère contre celle-ci.
Pendant ma radiation, j’ai été redéployé à Nouna en qualité d’agent de bureau avec un salaire réduit à néant et sans aucun logement. Là, j’ai côtoyé et vécu le quotidien souvent insoupçonné et silencieux de milliers de compatriotes ; un quotidien fait de combats acharnés livrés avec des moyens rudimentaires contre les aléas de la vie et pour la survie.

Mais tout cela, je l’ai accepté et traversé avec patience et persévérance, au nom de mon amour pour la patrie, cette patrie que je me suis engagé à servir partout où elle m’a appelé, alors même que certains camarades et proches me conseillaient l’aventure ou l’exil.

J’ai dû aller puiser, au plus profond de moi-même, les ressources morales et psychologiques indispensables pour renaître : laisser cours à la volonté farouche de vaincre l’adversité destructrice, poursuivre mes études. Echec fut infligé à l’entreprise d’anéantissement de ma personne concoctée par les forces réactionnaires. Nouna se transforma en une terre de renaissance pour moi !

Depuis les profondeurs de Nouna, j’ai donc décidé de m’inscrire à l’Université pour poursuivre mes études ; cela malgré les pénibles conditions que je vivais. Les célèbres récits de Joseph Ki Zerbo, s’assemblant merveilleusement avec les messages panafricanistes légués par Thomas Sankara, m’ont redonné foi, espoir et espérance.

Dès lors, je devins définitivement un afro-convaincu, admiratif que j’étais du patriotisme digne et fier des pères fondateurs de nos indépendances africaines, du courage visionnaire de Patrice Lumumba et profondément impressionné par le parcours de Nelson Mandela, resté pour moi un modèle.

Tout cela a concouru à affermir en moi la foi en la vie et l’espérance mais aussi l’amour du travail et le sens de l’effort dans la persévérance, l’ordre et la discipline.
C’est ainsi que j’ai pu conclure mes différentes études par des diplômes universitaires et, plus tard, servi au sein de plusieurs administrations et institutions internationales dans un incessant va-et-vient entre mon pays et l’Afrique. Le mérite a de tout temps été mon aiguillon.

Fort de cette expérience, de ces souffrances dont est finalement née pour moi une sorte de rédemption, je voudrais en appeler sincèrement à tous les fils et filles de la Patrie, gagnés par le découragement, le désarroi, la désespérance et même la fatalité, à se ressourcer dans la foi. Car pour moi, aucune vie humaine n’a de sens sans la foi, cette foi en Dieu, en soi-même et en ce que l’on fait et qui a pour fruits l’optimisme, le courage, la persévérance, l’espérance, la renaissance, la résurrection.
A mes chers compatriotes de toutes conditions, je voudrais donc dire qu’il existe de l’espoir, l’espoir d’un renouveau dans nos vies individuelles et collectives. Et pour y arriver, soyons-en artisans !

Le 15 octobre 2012, j’ai été nommé Directeur de Cabinet de la première femme Présidente de la Commission de l’Union africaine. Ce fut une consécration pour moi et ce, sans fausse modestie, d’être nommé au plus haut niveau de la principale institution panafricaine, pour servir sous le mandat d’une Présidente précisément du pays de Madiba !

De nouveau consacré au service de l’Afrique ! Cependant, je suis resté solidaire de toutes les luttes justes de mon peuple, peuple d’Afrique et du Burkina Faso.
La volonté du gouvernement burkinabè de franchir le rubicond en 2014, dans un entêtement aveugle, par une énième tentative de tripatouillage de notre Constitution, ne pouvait que m’indigner, entre autres agissements indignes et crimes économiques insupportables. Je me suis alors senti interpelé.

Et nonobstant le devoir de réserve inhérent à ma fonction, je me suis publiquement insurgé contre cette inacceptable tentative de push constitutionnel.
Je devais être pleinement participant à la lutte de mon peuple, un peuple grand, héritier des idéaux de Thomas SANKARA dont il n’a eu de cesse et de façon légitime, de se réclamer.

Par ailleurs, dans le cadre de l’Union africaine, j’ai également été actif sur ce dossier burkinabè sur le front diplomatique, front plutôt connu pour son extrême discrétion.
Finalement, mon peuple victorieux a triomphé d’un pouvoir vieux de près de trois décennies et qui entendait continuer à le soumettre à sa dictature criminelle.
Cette lutte victorieuse et héroïque de mon peuple m’a plongé dans une fierté incommensurable, me faisant revivre les grands moments des luttes antérieures qui ont édifié notre histoire et notre identité burkinabè.

En outre, j’ai été profondément ému de voir le lendemain des manifestations, ces milliers de compatriotes prendre d’assaut les artères de la capitale et les nettoyer, rue après rue, comme pour jeter en terre les premières graines de la renaissance de notre beau pays. Ces graines jetées en terre sont appelées à germer, à croître, à fleurir et à porter fruits, des fruits, synonyme de notre bonheur collectif.

C’est pourquoi, au nom de l’amour que j’ai pour cette patrie appelée à renaître, je ne puis que renouveler mon engagement et mon serment, celui de toujours et partout la servir et la défendre.

C’est pourquoi, répondant à l’appel de ma patrie pour rebâtir une nation prospère et solidaire, je m’engage pour le combat de la renaissance. Cette renaissance, c’est celle qui redonnera corps et vie aux valeurs de justice, d’équité, d’intégrité, de discipline, de travail…Cette renaissance, ce sera celle d’une patrie où la vertu n’est plus considérée comme un délit, où la vérité ne flirtera pas incestueusement avec le mensonge, où les contre-valeurs ne seront plus la norme.

En somme, un pays, où aucun des maux qui nous ont minés et insidieusement détruits pendant 27 ans ne se perpétrera dans le banal de l’impunité. La tâche sera ardue au regard de la gangrène que connaît une certaine classe politique, indécrottable, aguerrie dans le mensonge et la démagogie, réfractaire au changement. Mais qu’à cela ne tienne ! A vaincre sans péril l’on triomphe sans gloire !

C’est pourquoi je déclare ma candidature à l’élection présidentielle de novembre 2015 !

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