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An I de l’insurrection populaire : Les dividendes selon les Ouagalais

Publié le mardi 3 novembre 2015 à 00h01min

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An I de l’insurrection populaire : Les dividendes selon les Ouagalais

Le Burkina Faso a célébré, les 30 et 31 octobre 2015, l’an I de l’insurrection populaire qui a précipité le départ de Blaise Compaoré après 27 ans de règne. Un événement que se remémorent fièrement des citoyens. Des espoirs et des déceptions sont nées car chacun estime de son côté qu’il y a eu un changement ou non. C’est l’avis de quelques ouagalais que nous avons croisés ce dimanche 1er novembre 2015. Pour certains, cela a permis de renforcer l’éveil des consciences et la liberté d’expression. Pour d’autres, la révolte a tout simplement été caduque car ce serait le même régime de Blaise qui gouverne toujours. Lisez !

Omar Ilboudo, Commerçant

Pour moi, l’un des impacts positifs de cette insurrection, c’est la réconciliation de l’armée nationale avec son peuple. Sous le régime de Blaise Compaoré, la tenue treillis inspirait la peur. Mais aujourd’hui, le respect et la confiance ont été rétablis. En plus de cela, l’insurrection a accru le niveau de liberté des jeunes, des femmes et même des journalistes. Côté justice, il y a eu également de l’amélioration car on ne parle plus trop de corruption dans le milieu comme c’était le cas sous Blaise. Ousmane Guiro a été jugé et les dossiers de Thomas Sankara et de ses camarades sont sur la bonne voie.

D’un autre côté, l’insurrection n’a pas permi de résoudre la question sécuritaire. Il faut que la transition fasse quelque chose réellement avant son départ. Le patriotisme dans les actes n’a pas encore connu le changement que j’espérais. Regardez dans les services, les mairies et les écoles. Le drapeau burkinabè y est complètement délavé. C’est un tissu sans valeur. Il faut que cela change.

Quant aux prix des produits de première nécessité, il n’y a pas eu de changement. Au contraire, cela ne fait qu’empirer. Enfin, la transition doit comprendre que le peuple n’a pas oublié cette baisse du prix du carburant qu’elle avait promis avant le coup d’Etat. Nous attendons toujours. A part cela, l’insurrection populaire a beaucoup apporté.

Tall, gestionnaire des ressources humaines

L’insurrection a renforcé l’éveil d’esprit des Burkinabè. La jeunesse est devenue plus consciente et plus vigilante sur tous les faits et gestes du gouvernement. Cette ouverture d’esprit qui était absente sous le régime Compaoré, permet aujourd’hui un développement social et économique du pays. J’apprécie aussi le fait que les autorités communiquent de plus en plus. Il y a des points de presse qui sont régulièrement faits pour informer les populations.

L’une des défaillances que je peux noter, c’est que cette insurrection n’a pas été assez radicale avec le dernier pouvoir. Certaines personnes ont accompagné l’ex-président en Côte d’Ivoire et sont revenues s’installer sans problème. Pire, il y en a qui ont tenu des propos indécents bafouant la cohésion sociale. Sur le plan économique, nous voyons déjà les failles de l’ancien régime. Mais à travers le travail fait par cette transition, l’on sait que des indélicats ne payaient pas leurs impôts. Il faudra donc être vigilant même si l’impunité est en recul.

J’ai cependant une suggestion à faire aux autorités. J’aimerai qu’on revoie le code pénal. Je crois qu’il est caduc et qu’il n’est pas adapté aux situations dans lesquelles nous sommes. Les sanctions prononcées lors des fraudes aux concours de la fonction publique, ne portent pas l’effet par rapport à leur acte. Il faudra revoir cela.

Franckline Bado

Je crois que l’insurrection populaire ne pouvait pas tomber mieux que les 30 et 31 octobre 2014. Depuis le départ de Blaise et de son gouvernement, le Burkina Faso respire mieux. Les gens sont désormais libres de s’exprimer sur les antennes de télévision ou à la radio. Même la RTB commence à prendre son indépendance. C’est déjà bien ! Aussi, l’insurrection a permis de débusquer les corrupteurs et les hiboux aux yeux gluants, de dévoiler les ambitions de certaines personnes telles que Gilbert Diendéré. Les autorités de la transition ne pouvaient faire autrement que de suivre la volonté du peuple grâce à qui elles sont aux affaires. Et je crois que le premier bénéfice que nous pouvons retenir de ses 30 et 31 octobre, c’est tout simplement l’éveil des consciences. Le peuple n’est plus près de se laisser piéter les testicules une seconde fois. Et s’il faut ressortir pour chasser un dictateur, les jeunes le feront sans hésiter.

Brice Zoungrana, artiste plasticien

L’insurrection n’a rien apporté de concret à mon avis. On enferme quelques corrupteurs, on tient des discours fleuves et inutiles, on fait du populisme tout comme au temps de Blaise Compaoré. Cette insurrection, on aurait dû la parachever. On aurait dû aller jusqu’au bout même si elle allait nous prendre cinq ans. Si j’avais su qu’après l’insurrection on ferait du sur place, alors je n’allais pas sortir les 30 et 31 octobre. Je suis royalement déçu. Mais que voulez-vous, le régime passé a tellement gangrené notre économie, notre administration qu’il est difficile de trouver quelqu’un d’irréprochable de nos jours.

Ahmed Ouédraogo,

C’est difficile de trouver ce que l’insurrection a apporté au peuple burkinabè si ce ne sont que des familles endeuillées et des blessés presqu’oubliés par les blessés. J’ai suivi le reportage de la RTB sur la situation de la femme et des enfants du martyr Aouedri Ouébidoua Arsène. C’est triste de voir ces orphelins sans leur père et sans le soutien des autorités. Il faut que l’esprit de l’insurrection soit respecté. Il faut que nos responsables sachent qu’ils ne sont pas tombés du ciel. C’est le sang versé de nos frères, de nos sœurs, de nos fils et filles, qui a permis de libérer ce pays et de permettre à certaines gens d’accéder à des postes de responsabilités. L’impunité n’est pas combattue, elle se moque de nous à chaque instant dans les tribunaux, les ministères et même dans la rue.

Marcel Ouédraogo, étudiant

L’insurrection que nous avons connue est un acte citoyen. Elle nous a permis de prendre le chemin de la vraie démocratie et d’éveiller la conscience collective. C’est également un signal lancé à l’endroit des occidentaux. C’est également le message d’une Afrique libre de tout pouvoir terroriste et assassin. Notre insurrection nous a fait du bien car aujourd’hui le patriotisme est devenu une réalité et la liberté d’expression aussi.

Tonton Armand, militaire à la retraite

L’insurrection populaire est une leçon de vie que la jeune génération a infligée au troisième âge. « L’espoir est permis. Rien ne sert de se lamenter », c’est ce message là que nos fils et filles ont passé en descendant dans les rues. N’eut été leur sacrifice, le dossier Thomas Sankara sommeillerait toujours dans les tiroirs de la justice. N’eut été leur sens élevé du pardon, certains ex-dirigeants n’allaient pas circuler librement après avoir conduit Blaise à Yamoussoukro. N’eut été leur ténacité, le prix du carburant ne changerait pas. N’est-ce pas beau cette belle complicité entre le peuple et l’armée ? Oui, ça l’est. N’est-ce pas formidable de voir le débat prendre le dessus sur les poings et les intimidations ? Oui, ça l’est. Mon cher enfant, l’insurrection est un don béni de Dieu et les hommes politiques ne doivent pas trahir cet espoir qui est né au prix su sang.

Propos recueillis par Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 3 novembre 2015 à 00:58, par Dao Dao Celeste Moise En réponse à : An I de l’insurrection populaire : Les dividendes selon les Ouagalais

    " L’une des défaillances que je peux noter, c’est que cette insurrection n’a pas été assez radicale avec le dernier pouvoir. Certaines personnes ont accompagné l’ex-président en Côte d’Ivoire et sont revenues s’installer sans problème. "

    Totalement raison. Le gouvernement qui va etre elu devra regler ca. Ca peut pas rester en brouse. Ya Ghana - la ? On peut pas quitter , deserter l’ armee acompagner un dictateur assassin et revenir deux mois apres forcer la Transition a te nommer Patron du RSP. Tu es parti en stage on sait meme pas comment mais queant tu vas revenir, tu va expliquwer. Tu vas t’ espliquer bien bon meme. Dao, quand a lui est bien au frais dejan.

  • Le 3 novembre 2015 à 10:44 En réponse à : An I de l’insurrection populaire : Les dividendes selon les Ouagalais

    Bonjour,
    merci pour tous et à tous ceux qui sont épris de justice. Je demande de déclencher la procédure judiciaire contre les miliatires qui tué les militaires du BIA à KOUDOUGOU en octobre 1987 : DIENDER, Laurent SEDOGO, BONKIAN.
    Le peuple doit rester vigilant.

  • Le 3 novembre 2015 à 22:42, par Sergent Koulinkoulin- Bara En réponse à : An I de l’insurrection populaire : Les dividendes selon les Ouagalais

    Gaspard Some, Bonkian Alain, Sibiri Leonard Gambo et Sibiri Balma, c’ est vous qui etes aller tuer vos promotionnaires et autres Kere du BIA. En fait, c’ est surtout Kere Daniel, un St- Cyrien extraordinaire que Djendjere visait. Ils sont des promotionnaires a St - Cyr. Pendant que Daniel Kere sortait Major de la Promotion, Djendjere etait en bas de liste. Il n’ a jamais gobe ca. Donc l’ occasion s’ est presente et il a profite dire aux 4 lascars - la de ne pas laisser aucun officier vivant. Vous aussi, vous n’ avez pas penser un peu et vous les avez tous liquide. Des hommes valables comme ca. Quand je pense que vous avez liquider des hommes bien former pour la nation comme ca comme Daniel Kere, Ki Bwertoua, Sanou Jonas, Sanogo Elysee, j’ ai des larmes aux yeux. Paix a leurs ames et qu’ ils sachent que la Terre libre et Independante du Burkina saura les rendre hommages. Quand a ceux qui vous ont tue, a compter celui qui a donne l’ ordre, donc Djedjenre le peureux, ils vont rendre gorge.
    1. Gaspard, lui il a deja paye pour lui. Action publique eteinte. D’ aures tueurs du meem gabarit et de la meme section Muerte l’ ont fait sur la route de Gorom. Mais son ame va payer.
    2.Gambo Sibiri Leonard, tu as beneficie des dividendes. Tu as occupe des hauts postes et tu t’ es enrichi a Gogo. Directeur de la SIBAM, Directeur de l’ Intendance Militaire, Attache Militaire au Maroc, etc. Tu as une vaste cour de 4 parcelles a Pissi. Tu as paye en partie parce que tu as eu des troubles mentaux. Tu as au moins une conscience et tu sais que bruler tes promotionaires, c’est pas bon. Mais tu vas payer le reste devant la justice des hommes. Avant de tout payer chez Dieu.
    3. Bonkian Alain : Tu as occupe des hauts postes dont le CCommandement de la 2 eme Region Militaire- Bobo. Tes deboires avec Djendjere le jaloux ne sont rien. Tu vas payer. Tu as commencer avec ta sante chancelante. Tu vas tout solder avec les hommes avant de faire penitence devant le Bon Dieu.
    4. Sibiri Balma, tu as beneficie de tes basses besognes en occupant des postes comme chef de corps ici et la dont chef de corps du Regiment SNP de Loumbila ou tu avais a manger comme tu voulais pour services rendus. Mais u as commece a payer. Avec le petit acident sur la route Ouaga Loumbila et de ce petit accident, tu as perdu la boule. Mais tu vas payer devant le tribunal des hommes. En attendant que Dieu te demande des comptes.
    Il faut qu’ on denonce tous les malfrats qui ont tue les enfants du peuple et qui croient qu’ avec le temps on a oublie. A wakat non paa taye.

    Webmaster, laisse couler sinon les esprits de ceux qui ont ete tuer si cruellement vont te anter.

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