LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Le mauvais exemple du fonctionnaire burkinabè

Publié le mercredi 13 avril 2005 à 07h15min

PARTAGER :                          

Kouélé Augustin Nébié est étudiant à l’Université de Ouagadougou. Par le biais de cet écrit, il fait un constat douloureux des comportements d’agents de la Fonction publique et prodigue des conseils à l’endroit de ceux-ci.

Au Burkina Faso, j’ai l’impression que quand on est recruté comme agent de la fonction publique, la plupart du temps, on n’exécute pas les tâches pour lesquelles on a été recruté ; mais l’on s’adonne à des activités extra-administratives, ce qui n’est malheureusement pas recommandé. Ce constat, je l’ai fait. Mais c’est regrettable.

A travers un diagnostic minutieux, il ressort que beaucoup de locataires de bureaux ne se rendent pas au travail à l’heure indiquée par les textes. Ils prennent leur temps à se pavaner dans la ville, avant de se rendre au service. Une fois dans le bureau, leur première préoccupation est de mettre les brasseurs d’air ou la climatisation pour ceux qui en ont.

Après ce préliminaire, ils font sortir de leur poche un programme PMU’B, ou bien mettent l’ordinateur en marche pour jouer soit aux cartes, soit au damier. Une heure après, sinon même moins, ils trouvent un alibi pour déserter les lieux soit disant qu’ils partent voir un parent malade à l’hôpital soit dans une clinique de la place. Et c’est la descente, une descente dans les buvettes.

Quant aux dames, avant de rentrer dans leurs bureaux respectifs, elles vont d’abord se regrouper dans une enceinte pour des salutations d’usage, se donner les informations sur les dernières parutions des pagnes wax, les déodorants, les objets de parures... Elles vont apprécier les habillements, les coiffures, les chaussures, les sacs à main des unes et des autres. Une fois dans le bureau , la première des choses c’est de se mirer et recommencer le maquillage qui semble avoir vieilli avec la distance.
Pendant tout ce temps, le citoyen attend, il attend longuement.

Mesdemoiselles, mesdames et messieurs, veuillez respecter vos engagements, soyez assidus, ne vous laissez pas traquer par l’incivisme... car votre fermeté, votre rigueur dans le travail feront de vous des citoyens responsables, des citoyens soucieux du développement du Burkina Faso qui est d’ailleurs dans le coma. Donc ne précipitez pas sa mort.

Kouélé Augustin NEBIE
Histoire II, Université de Ouagadougou

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 14 avril 2005 à 17:31, par demo En réponse à : > Le mauvais exemple du fonctionnaire burkinabè

    Salut à tous ,je tiens à feliciter monsieur Nebié quoiqu’au Burkina on n’a pas besoin de se fatiguer les meninges pour se rendre compte que bcp de fonctionnaires ne sont pas rentables à l’état et au pays...mais felicitation car tu as le merite d’en parler !!!
    Certaines personnes ne savent même pas pourquoi elles ont été engagées dans certains bureaux,en fait je crois que cela est dû à l’éducationet à un certain anevrisme même dans le fonctionement de l’appareil d’ètat, en effet tant qu’on ne mettra pas dans la tête des enfants depuis l’ècole primaire que la chose de tous qu’est l’etat et sa fonction publique est sacrée,on aura toujours à faire à des fonctionnaires qui seront lá car ce n’est un secret pour personne que depuis longtemps les burkinabés ont cru qu’il était mieux de travailler pour l’etat car on est toujours assuré d’avoir son salaire et une retraite...un raisonement que je trouve du reste trés bête car quand va t-on enfin comprendre que tous les secteurs sont à encourager de sorte à produire des richesses pour notre pays qui n’a rien d’autre de la nature que ses hommes ...et les gens qui raisonnent de la sorte doivent enfin comprendre que tant qu’ils ne font pas le job pour lequel ils sont dans ces bureaux,leur retraire n’est pas assurée car il faut bien que les generations à venir bossent pour payer pour les vieux.
    En fait je crois que,à l’exception du temps de la revolution,que tous les secteurs de notre administration sont gangrenés soit par l’absentéisme ou l’incompetence mais dans tous les cas par la corruption ( je ne citerai pas d’exemple mais tous burkinabé en sait qq chose)...Et je m’en prends particulièrement aux dirigents car c’est les premiers qui devraient donner l’exemple mais malheureusement ce sont eux qui s’illustrent de la pire facon...je souhaite que la generation montante prenne conscience car au regard du comportement de tous les voleurs de la republique que nous avons jusque là vu, nous et ceux d’après sommes condamnés à payer des credits qui n’ont jamais été utulisés pour le bien être du peuple....je vs souhaite une bonne soirée !!!!

  • Le 15 avril 2005 à 00:40, par sababou En réponse à : > Le mauvais exemple du fonctionnaire burkinabè

    C’est vrai ce que vous stigmatisez. Pour s’attendre à un vrai changement de mentalités, de consciences, il faudra une réelle éducation de la population active. A ce laxisme dans le travail, s’ajoute aussi une vraie gangraine : la corruption et le detournement de fonds.
    Je vis depuis de longues années à l’extérieur, et lors de mes vacances, j’en viens souvent à regretter les années de la "Révolution" durant lesquelles nous méritions notre appelation de "pays des hommes intègres". Je dis bien les années de la "révolution" et non "sankaristes", car ce courant a été totalement vidé de sa substance de part le spectacle qu’en donnent les supposés "heritiers".
    Dommage et regrettable que certains fonctionnaires burkinabé ne font preuvent d’aucune conscience professionnelle, ne vont au bureau que pour faire acte de pésence pour anisi "mériter" leur salaire. Quant on fait son travail sans engagement, sans amour, mais seulement parce que c’est son gagne-pain, il n’est pas du tout étonnant que l’on se montre dédaigneux et méprisant vis à vis du citoyen.
    Dès lors, la solution devrait immanquablement venir de la hiérarchie ; donc du ministère de tutelle ou encore de bien plus haut. Personnellement, je n’en veux pas au travailleur qui se sentirait visé ; mais plutôt à l’état qui n’use pas de tous les moyens de coercition et de discipline pour le respect strict des conventions du travail. A bon entendeur, salut.
    Sababou.
    kotigui_dady@hotmail.com

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?
Sénégal / Diomaye Faye président ! : La nouvelle espérance