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Pénurie céréalière : Halte à la spéculation autour de la famine

Publié le mercredi 13 avril 2005 à 07h18min

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La campagne agricole écoulé a été particulièrement difficile au Burkina Faso. La mauvaise pluviométrie, le péril acridien ont eu un effet négatif sur la production agricole.

A la fin de la saison, le bilan faisait état de provinces déficitaires et de provinces excédentaires d’environ 400 000 tonnes. Cependant, au jour d’aujourd’hui, la situation sur l’ensemble du pays est toute autre. Le sac de maïs qui se vendait autrefois à 5000 F dans certaines régions du pays, varie entre 17 500 F et 22 500 FCFA dans les provinces où la situation est plus critique.

A l’heure actuelle, il y a une flambée des prix sur l’ensemble du territoire, même dans les provinces reconnues excédentaires.

Pour les spéculateurs, le temps est favorable. Ces "tortionnaires" ont choisi leur camp :"bouffer" la misère et la souffrance des populations. Et ils le font à pleines dents, sans remords. C’est sans doute pour freiner l’élan de ces "profiteurs" que le gouvernement, par la voix du ministre en charge de l’Agriculture, est monté au créneau.

Plusieurs mesures ont été prises

La guerre est déclarée aux spéculateurs. Des céréales seront vendues à des prix sociaux. Des sanctions fermes seront prononcées contre les fonctionnaires qui entraveraient ces différentes mesures palliatives. Les commerçants affameurs des populations courent le risque de se voir retirer leur agrément.

Autant de mesures dissuasives certes mais qui doivent être traduites dans les faits. De par le passé, les vivres qui étaient destinées aux populations en difficulté pour être distribués gracieusement ou vendus à des prix sociaux n’ont pas atteint leur cible. Les populations en ont juste entendu parler. Dans certaines contrées, les autorités provinciales ou départementales se sont accordé le droit de jouir des vivres destinés aux populations défavorables, il va falloir être ferme, très ferme. Le ministre Salif Diallo à ce propos, brandi l’article 147 du Code des fonctionnaires de l’Etat. "Un licenciement sec sans passage par le conseil de discipline de tout fonctionnaire contrevenant aux mesures gouvernementales".

Le tout, c’est d’œuvrer à ce que des populations dont le dernier recours reste l’Etat ne soient pas spoliés par des agents de ce même Etat. Si les agents de l’Etat foulaient au pied ces mesures, ça sera une belle caution pour les commerçants à qui on ne pourra plus empêcher de spéculer sur les vivres. Il y a eu tout juste un changement de spéculateurs. L’administration locale a pris la place du privé pour vendre les céréales aux "pauvres" populations. A ce propos, l’anecdote qu’on raconte le plus souvent, est qu’un responsable d’un comité départemental dans le Sahel a effectué le pèlerinage à La Mecque grâce au détournement de plus de 200 sacs de ces céréales destinés aux "nécessiteux". L’anecdote souligne quoique l’affaire ait fait beaucoup de bruit, il n’a pas du tout été inquiété. "Il avait des relations très haut placée", dit-on.

En tout les cas, la situation alimentaire et financière des populations à travers le pays est difficile. Au stade actuel, elles n’ont point d’oreille pour les discours et les bonnes intentions. Elles attendent des actes salvateurs. Rien que des actes.

Rabankhi Abou-Bakr ZIDA
Sidwaya

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