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Elections couplées présidentielle et législatives : Le Mouvement citoyen pour un scrutin fin novembre au plus tard

Publié le mercredi 7 octobre 2015 à 21h28min

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Elections couplées présidentielle et législatives : Le Mouvement citoyen pour un scrutin fin novembre au plus tard

Le 16 septembre 2015, le Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP), amené par le Général Gilbert Dienderé et en intelligence avec des forces hostiles à la bonne marche de la transition entamée au Burkina Faso en la faveur de la chute du régime de Blaise Compaoré, a opéré un coup d’Etat contre les institutions de la République et contre le peuple burkinabé.

Suite à cette forfaiture, le peuple burkinabé, comme un seul Homme, s’est mis à nouveau débout comme pour parachever sa révolution entamée les 30 et 31 octobre 2014. Le refus légendaire de l’autoritarisme connu du peuple burkinabé, l’inconditionnelle nécessité de préserver les acquis démocratiques, le refus de la remise en cause des acquis de la transition, le refus du peuple de se faire confisquer le pouvoir pour des intérêts partisans et personnels, ont eu raison des auteurs de ce putsch.
Malheureusement cette lutte ne s’est pas faite sans douleur. Le Mouvement Citoyen voudrait s’incliner devant la mémoire des martyrs de la résistance et implorer la miséricorde de Dieu sur eux. A toutes les familles éplorées, nous présentons nos condoléances les plus attristées et que Dieu tout puissant les accueille dans son paradis.
A toutes les personnes blessées, nous souhaitons un prompt rétablissement tout en saluant leur courage et leur bravoure. Votre sacrifice nous vaut aujourd’hui la liberté et la dignité.
Nous réitérons nos vives félicitations aux Organisations de la Société Civile et à toute la population dont la détermination fait désormais école en Afrique et dans le monde entier.
La tentative de putsch est venue entraver le processus électoral déjà très avancé dans son organisation, en témoigne la situation sur le terrain (la CENI est pratiquement prête, les partenaires sont prêts, les financements sont acquis, le matériel électoral acquis, les états majors des partis politiques et candidats indépendants sont prêts puisque le putsch est intervenu à deux jours avant le début de la campagne).
Le Mouvement Citoyen par la présente appelle à la remise en route du processus électoral en vue d’organiser les élections dans les meilleurs délais.
Nous estimons que ces élections, si elles sont organisées aux environs de la mi-novembre, permettraient d’asseoir un pouvoir issu des urnes, donc plus fort et à même de s’attaquer aux difficultés auxquelles le Burkina Faso fait face depuis plus d’une année, à savoir les difficultés financières des opérateurs économiques, le manque d’investissement, les problèmes sociaux de base.
Mais de plus en plus, nous entendons certaines personnes et mêmes des dirigeants de partis politiques qui ne sont pas encore prêts et qui ne le seront peut-être pas, donner des raisons fallacieuses pour tenter de légitimer le report des élections, notamment sur :
-  La sécurisation du pays : cette question est primordiale, mais est aussi un long processus. On n’a jamais fini de sécuriser un pays car la question fait partie du quotidien de tous les pays, même des grandes puissances. Des élections crédibles ont pu avoir lieu en côte d’Ivoire, au Mali et au Nigeria malgré des problèmes de sécurité encore d’actualité. Nos braves forces de sécurité sont là et vont encore être à côté des populations.
-  La question de la justice : il ne faudrait pas lier la question des élections aux questions judiciaires car la justice n’a pas de délais et l’on ne devrait pas la lui imposer pour sa crédibilité. Donc pour ces gens, même si le procès des putschistes doit avoir lieu dans six mois, il faut attendre pour les élections en mettant le pays dans l’incertitude.
Cependant nous avons de bonnes raisons d’avoir les élections au plus vite, notamment :
-  La situation économique : sur le plan économique, la situation est difficilement vécue par non seulement les opérateurs économiques, mais aussi par les populations. Le retrait de nombreux partenaires financiers retarde la mise en œuvre de nombreux projets au profit des populations.
-  Les conditions de vie des travailleurs : il est certain que les discussions entre syndicats des travailleurs et l’Etat piétinent du fait que la transition veut limiter certaines prises de décisions, pour éviter de mettre les futures autorités sur le fait accompli.
-  Les questions de santé et d’éducation : les unités sanitaires de nos jours ploient encore sous le joug de la crise que traverse le Burkina Faso. Nous en voulons pour preuve, le manque criard et régulier d’oxygène et le manque de scanner fonctionnel au CHR de Ouahigouya. Pour ce qui est du domaine de l’éducation, le Continuum, sensé apporter un plus au système éducatif traine encore les pas et il en sera ainsi cette année scolaire durant.
Ceci n’est qu’un échantillon des multiples problèmes que vit le peuple burkinabè et qui ne sauraient à notre avis être résolus par la transition.
Considérant que la transition avait pour vocation de rétablir l’ordre constitutionnel par l’organisation des élections, nous estimons qu’une prolongation de cette transition retarderait le décollage économique du Burkina Faso.
Par conséquent, le Mouvement Citoyen appelle à la tenue des élections présidentielle et législatives avant la fin du mois de novembre au plus tard.
Tout en comptant sur l’engagement et la mobilisation de tous les patriotes et de tous les démocrates en vue de la fixation dans les meilleurs délais de la date des élections, nous réitérons notre confiance à la transition et la félicitons pour le succès de la mission à elle confiée par le peuple insoumis du Faso.

MOUVEMENT CITOYEN : Une Jeunesse, Une Vision, Un Combat

La Coordination

BOLOGO HAROUNA COORDONNATEUR ADJOINT

OUEDRAOGO IBRAHIM

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