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Libération du camp Naaba Koom : Des Ouagalais s’en félicitent

Publié le jeudi 1er octobre 2015 à 06h35min

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Libération du camp Naaba Koom : Des Ouagalais s’en félicitent

Au lendemain de la libération par des éléments de l’armée loyaliste des positions que refusaient de céder des résistants de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) ; la ville de Ouagadougou a repris globalement ce mercredi 30 septembre 2015, son train-train quotidien. Nous en avons profité pour recueillir les sentiments de quelques politiques et citoyens de la capitale sur le dénouement de cette crise du coup d’Etat du 16 septembre 2015.

Sita Djerma, Directeur national de campagne de la candidate Saran Sérémé : « Pour nous, c’est comme une seconde révolution »
« Nous constatons avec tout le monde que la détermination de notre peuple, un peuple qui veut absolument sauvegarder les conditions de sa liberté, de sa dignité et de son épanouissement. Cette détermination du peuple que nous saluons, est sans limite. Nous déplorons les morts que nous avons malheureusement enregistrés suite à cette stupidité. Ce coup d’Etat pour nous relève véritablement d’une autre époque. Nous accueillons ce dénouement avec soulagement parce que cela va certainement permettre à l’ensemble des couches socioéconomiques de ce pays de repartir d’un pas encore plus déterminé ; parce que nous avons touché le fond. Au jour d’aujourd’hui, nous savons quel est le prix à payer pour sauvegarder notre liberté et notre dignité. Ce prix, nous l’avons payé. Il reste maintenant à aller de l’avant. Nous considérons véritablement cette situation un peu comme une révolution au Faso. La première, nous l’avons vécue avec Sankara. Et celle-là, va certainement permettre d’aller plus loin dans la sauvegarde de nos intérêts et dans la mise en œuvre des projets pouvant permettre à ce pays de s’épanouir. C’est une grosse épine enlevée du pied de tout le monde. Si par souci de compromis on avait ménagé le RSP, on aurait certainement connu une situation où un parti ou un groupe de partis auraient été élus et ce ou ces partis auraient toutes les difficultés à fonctionner, à répondre aux aspirations du peuple burkinabè parce qu’ils seraient littéralement en résidence surveillée de la part de ce RSP. Qui a fait son temps, a vécu et qui n’était plus pertinent, il faut le reconnaître, dans des circonstances où nous tenons absolument à faire valoir la démocratie, à l’appliquer pour l’épanouissement du peuple burkinabè »

Boubakar Yougbaré, assistant du candidat indépendant Jean-Baptiste Natama : « Nous serons sereins lorsque toutes les personnes responsables seront mises aux arrêts »

« Cette crise nous a affecté à plusieurs niveaux. Nous avons été durement éprouvés. On a eu l’impression que cette crise qui devrait être l’occasion pour les Burkinabè de se souder et d’attaquer l’ennemi commun ; a donné une occasion aux politiques de faire des calculs politiciens, et de se faire des règlements de comptes. C’est très triste qu’on en arrive à là. Nous pensons qu’avec le dénouement intervenu hier, les Burkinabè seront calmes et sereins lorsque toutes les personnes responsables seront mises aux arrêts et hors d’état de nuire. Mais, au-delà, notre cri de cœur, c’est de travailler pour l’apaisement des cœurs au Burkina Faso pour que les Burkinabè soient des artisans de la paix. Qu’on ne se félicite pas uniquement d’avoir de la stabilité mais qu’on travaille inlassablement à avoir la paix. Nous tenons à saluer toutes les personnes qui ont participé à l’apaisement, au dénouement heureux de cette crise au Burkina Faso, notamment les autorités morales et religieuses. C’est également l’occasion pour nous de faire un point d’honneur aux forces armées nationales qui ont fait un sursaut d’orgueil patriotique pour répondre à l’appel de cette jeunesse et population burkinabè qui étaient meurtries.

François Traoré, membre du bureau du Mouvement du Peuple pour le Progrès : « Toute la nation était prise en otage »
Le dénouement hier de la crise des résistants du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) est à mon sens, une très bonne chose. Parce que pour moi, le RSP, qui devrait normalement être une unité au service du peuple, a montré qu’il n’était pas là pour le peuple. Ce qui est important, c’est que l’armée nationale appuyée par le peuple burkinabè, a décidé de son sort. C’est une très bonne chose. Parce que toute la nation burkinabè était prise en otage. Et l’on ne pouvait pas construire une bonne démocratie dans ces conditions-là.

Lansana Alexis Sawadogo, Directeur de Publication de Tribune du Faso : « On aurait pu faire l’économie des morts »

On ne s’attendait pas à cette crise. A trois jours de l’ouverture de la campagne électorale, personne ne pouvait vraiment prévoir qu’on puisse en arriver là. Il y a une situation qui s’est créée et l’on déplore aujourd’hui des morts d’hommes. On aurait pu faire l’économie de cela et aller aux élections afin de permettre aux candidats de s’affronter sur la base de leurs programmes de société. Les justifications du genre le manque d’inclusion, ne tiennent pas du tout. Le Burkina Faso ne se résume pas seulement aux 42 personnes dont les candidatures ont été rejetées. Le gouvernement a parlé de 53 milliards de francs de pertes sur le plan économique. Et ce n’est que dans le public seulement. La situation a été peut-être encore plus catastrophique dans le privé. L’issue de la crise a donc été assez douloureuse. Il faut travailler à aller aux élections pour créer les conditions de confiance afin de relancer véritablement l’économie nationale.

Zouwerahou Nama, étudiante : « On espère maintenant une nouvelle date pour les élections »
On se félicite du désarmement du Régiment de sécurité présidentielle qui était une milice que tout le monde redoutait. On espère que d’ici là on aura une nouvelle date pour les élections pour que l’on retourne à une vie démocratique normale. Cela dit, on peut quand même déplorer les pertes, surtout que d’aucuns parlent déjà de bilan.

Florentin ZongNaba, étudiant : « Nous espérons que ces choses ne se répèteront plus »
« Très franchement, je crois que l’armée burkinabè a eu à faire ce qu’elle devait faire, même si cela a traîné un tout petit peu. Mais, déjà nous prions Dieu pour la paix qui est revenue sans qu’on ne sache vraiment jusque-là combien de morts il y a eu. Et nous espérons que ces choses ne se répèteront plus dans un Etat de droit.

Propos recueillis par Grégoire B. Bazié
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