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Burkina Faso : Le couvre-feu ralentit les activités économiques

Publié le mardi 29 septembre 2015 à 19h49min

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Burkina Faso : Le couvre-feu ralentit les activités économiques

Avec le coup d’Etat du régiment de sécurité présidentielle, la vie connait un autre rythme au pays des hommes intègres. Par mesure de sécurité, un premier couvre-feu a été instauré sur toute l’étendue du territoire par les militaires, de 19 heures à 6 heures du matin. Par la suite, il a été ramené de 23 heures à 5 heures du matin par le chef d’Etat-major des armées, le général Pingrenoma Zagré. Cette mesure semble freiner l’essor de nombreuses activités économiques.

Instauré depuis le 16 septembre dernier, le couvre-feu a déjà sans doute laissé des séquelles à l’économie burkinabè. Selon Safi Compaoré, vendeuse de poulets et de poisson braisé au quartier Tampouy, le contexte politique actuel l’oblige à revoir la quantité de sa provision pour son commerce. « Depuis l’avènement du couvre-feu, j’ai réduit ma commande de poulets et de poisson pour ne pas enregistrer de perte » explique t-elle très soucieuse.
En outre, elle déplore le fait que les clients se fassent de plus en plus rares. « A partir de 22 heures, les rues se vident peu à peu des noctambules et je me retrouve pratiquement seule avec mes serveuses. Dès les premières heures du couvre-feu jusqu’aujourd’hui, mes recettes ne sont plus bonnes », désapprouve Mme Zoungrana. Par ailleurs, pour elle, la préoccupation actuelle des burkinabè n’est pas de faire fortune en menant leurs activités, mais de retrouver, le plus tôt possible, la stabilité et la quiétude qui régnaient auparavant au pays des hommes intègres. « Aucune activité économique ne peut prospérer dans un pays où il y a l’instabilité », souligne la vendeuse de poulets et de poisson braisé.
Même son de cloche chez Dakisaga Remis, tenancier d’un grand maquis de la place : « Cette situation d’instabilité nuit considérablement à mon activité et je crains fort de ne pouvoir atteindre mon objectif ce mois-ci ». Avant d’expliquer que son maquis était bondé à chaque week-end et beaucoup plus à chaque fin du mois.
Au niveau des sociétés de transport, le constat est le même. Là-bas, les départs des cars pour l’intérieur du pays sont désormais limités. Dans certaines compagnies, telles que Rakièta, le dernier départ pour Bobo Dioulasso qui était fixé à 22 heures est ramené à 16 heures. Dans d’autres sociétés, le dernier car bouge pratiquement à partir de 14 heures.
« Pour l’intérêt national, nous collaborons avec les forces de l’ordre parce que nous ignorons ce que nous transportons réellement », a expliqué le responsable de zone de la compagnie burkinabè de transport Rakièta, Lamine Ky.
Selon les différents guichetiers rencontrés, le couvre-feu a un impact fort désagréable sur leur revenu quotidien. « Vivement qu’une solution soit trouvée. Si cela perdure, notre économie sera ruinée », fait savoir un des guichetiers de la compagnie STAF. Cette situation laisse donc entrevoir des horizons très sombres pour les opérateurs économiques et du coup pour toute l’économie nationale.
Pendant combien de temps encore va durer cette situation de marasme ? Gageons que les éléments de l’ex RSP, du gouvernement ainsi que les dignes fils et filles du Burkina sachent raison garder pour que le pays retrouve un lendemain meilleur.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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