Depuis une semaine, les populations de Ouahigouya après l’annonce de la prise du pouvoir par le Conseil National pour la Démocratie (CND) vivent à l’instar des autres régions du Burkina dans une crise sans précédent. L’ensemble des organisations de la société civile, de plusieurs partis politiques et des organisations syndicales du Yatenga organisés au sein de la coordination locale de la résistance ont depuis les premières heures du putsch marqué leur farouche opposition à la prise de pouvoir par le CND.

La vie revient après les manifestations

Après une semaine de manifestations dans les rues de la ville, de meetings et campagnes de sensibilisation à travers des projections cinématographiques tous les soirs à la place de la Nation de Ouahigouya, tout semble revenir progressivement à la normale. En effet depuis ce matin, la circulation est fluide pour les motocyclistes et les automobilistes du fait de la levée des barricades au centre ville. Pour l’instant, les institutions financières de la place restent toujours fermées, ce qui complique la situation pour toutes les catégories socioprofessionnelles. Toute l’administration publique reste fermée tout comme les stations d’essence, les centres de santé et de promotion sociale (CSPS). Le grand marché de Ouahigouya (poumon économique de la ville) par contre a repris du service à la veille de la fête de la Tabaski ce qui a permis aux populations des villages environnants de s’approvisionner en denrées diverses. Les restaurants de la ville qui avaient aussi rangé les marmites et les radios locales qui avaient toutes arrêté d’émettre ouvrent progressivement les ondes au grand bonheur des auditeurs. Quelques commerçants aux abords de la RN2 sur l’avenue de Mopti sont assis devant leurs magasins et hésitent encore à ouvrir leurs boutiques certainement par crainte d’un retournement de la situation. Dans l’ensemble, le constat que l’on fait est que les populations restent sceptiques quant à l’application des accords conclus entre le RSP et les forces loyalistes mais disent faire confiance au gouvernement de la transition qui devrait reprendre les choses en main après la rencontre des chefs d’Etat de la CEDEAO. « Que Dieu sauve notre pays, nous allons toujours continuer de prier pour la paix au Burkina » est le maitre mot de la majorité les habitants de la cité de Naaba Kango.

Yann NIKIEMA
Lefaso.net