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CODEL : La CEDEAO ne doit pas aller à contre courant de l’Union Africaine

Publié le lundi 21 septembre 2015 à 11h56min

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CODEL : La CEDEAO ne doit pas aller à contre courant de l’Union Africaine

La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se réussit en sommet extraordinaire demain mardi 22 septembre 2015 à Abuja. Elle examinera des propositions censées permettre au Burkina Faso de sortir de la crise.

La Convention des organisations de la Société Civile pour l’Observation Domestique des Elections (CODEL), regroupant plus de cent organisations de la société civile burkinabè, demande à la CEDEAO de ne pas aller à contrecourant des aspirations du peuple burkinabè et de la position de l’Union Africaine (UA) dans la crise née du putsch.

L’approche de la crise qui prévaut au Burkina Faso par les Médiateurs, son Excellence Monsieur Macky Sall et son Excellence Monsieur Yayi Boni n’est pas bienséante et doit être purement et simplement jetée aux orties.

Au lendemain de l’insurrection déjà, on se rappelle, Monsieur Macky Sall ne voulait ni d’une Assemblée Nationale pour le Burkina Faso, ni d’un procès quelconque sous la Transition. Il s’était contenté de dire que l’objectif de la Transition était d’organiser les élections. Le peuple Burkinabè s’est démarqué de telles manœuvres et s’est doté patiemment des textes normatifs et fondamentaux qu’il fallait. C’est ainsi, il faut le noter et le souligner, qu’il a procédé à l’écriture et à l’adoption de la Charte de la Transition, à la remise sur pied de la Haute Cour de Justice et du Conseil Constitutionnel, à la mise en place du CNT, à la création de la Commission Nationale des Réformes et de la Réconciliation, à la tenue des Etats Généraux de la Justice etc.

Les initiatives entreprise par la Transition fort heureusement, sont allées au-delà de l’organisation des élections et sont conformes aux aspirations de notre peuple inspirées par l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014.

Les élections ne devraient être qu’un parachèvement de cet édifice pyramidal construit par notre peuple qui d’ailleurs l’avait placé dans la dernière phase pour clore la Transition.

Le putsch inique du Général Gilbert Diéndéré s’inscrit dans les tentatives de complots déjoués et dont les plus flagrantes se sont manifestées à travers les interruptions intempestives des Conseils des Ministres.

L’arrêt de la Cour de Justice et de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a statué sur de prétendus exclusions des partis politiques, a inauguré la manœuvre. Le Conseil Constitutionnel, en donnant son arrêt à la même question a conclu pour tout.

Il est clair qu’aucun parti politique n’a été exclu du système de la Transition mais des personnalités sur la base de leur comportement et sur la base des règles de la démocratie. Si le repérage de début de fraude électorale, évoqué par l’auteur du putsch doit être combattu, ce n’est sûrement pas par un coup d’Etat. Au demeurant, le Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) avait pris des actes pour enrayer ce phénomène.

Quant au projet de dissolution du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP), il est contenu dans les textes de la Commission Nationale des Réformes et de la Réconciliation (CNRR) et la question posée devait être résolue par le Régime issu des élections au même titre que le projet de Constitution.

Le putsch du 17 septembre, orchestré et perpétré le général Diendéré, sous le couvert du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP), remet gravement en cause les acquis de la Transition de tout leur contenu.

Le putsch du 17 septembre est un coup d’Etat de trop et la CODEL se lève contre les pronunciamientos et autres coups de force qui répondent aux vœux de certains caciques nostalgiques de l’ancien régime.

L’Union Africaine, l’Union Européenne, le Conseil de Sécurité ont de façon pertinente caractérisé les actes du RSP et à ce sujet il n’y a rien à redire.

Au total, aussi bien le coup d’Etat que les propositions des Médiateurs doivent connaître une fin de non recevoir, purement et simplement.

La CODEL exige le rétablissement entier et complet des Institutions de la Transition, en clair le rétablissement de :

-  Son Excellence Monsieur Michel Kafando comme Président du Faso ;

-  La libération immédiate et sans condition de son Excellence Monsieur Yacouba Isaac Zida dans ses prérogatives du Premier Ministre de la Transition ;

-  Le rétablissement de tout le Gouvernement de la Transition ;

-  La reprise du processus électoral ;

-  Le respect des décisions du Conseil Constitutionnel ;

-  Le déchirement entier du voile de l’impunité.

La CEDEAO ne devrait pas entériner le projet de résolution de la crise tel que proposé par les Médiateurs.

En tous les cas, nous appelons notre peuple à résister à cette forfaiture.

Pour le bureau de la CODEL,
Le Président,
Maître Halidou OUEDRAOGO
Avocat à la Cour

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