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Hervé Ouattara, coordonnateur du CAR : « Je peux même vous assurer qu’on est plus déterminés qu’avant »

Publié le vendredi 18 septembre 2015 à 19h17min

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Hervé Ouattara, coordonnateur du CAR : « Je peux même vous assurer qu’on est plus déterminés qu’avant »

Annoncé comme étant « arrêté » dans la soirée d’hier, le coordonnateur du CAR, Hervé Ouattara, a été aperçu dans la soirée de ce vendredi, 18 septembre 2015 à l’hôtel Laïco où viennent de s’ouvrir les médiations au sujet de la crise. Nous lui avons arraché quelques propos. Lisez plutôt !

Lefaso.net : La nouvelle faisant état de votre arrestation a vite pris la ville hier, qu’en a-t-il été au juste ?

Hervé Ouattara : En réalité, nous avons un peu été pistés par des éléments du RSP qui nous ont surpris à un moment. Comme j’étais avec ma sécurité, j’ai été mis en lieu sûr. On a enregistré un blessé. C’est vrai la nouvelle est partie comme quoi j’ai été arrêté mais ils n’ont pas pu m’avoir.

Lefaso.net : Vous étiez avec vos éléments…, y-t-il eu arrestation dans les rangs ?

Hervé Ouattara : Non, c’est un de mes éléments qui a reçu une balle. Ils ont tiré sur lui, la balle a traversé la cuisse, il est à l’hôpital mais Dieu merci, actuellement ça va.

Lefaso.net : C‘était à quel niveau de la ville et à quel moment ?

Hervé Ouattara : C’était à Saaba aux environs de 18 h 30

Lefaso.net : Doit-on comprendre que vous vous sentez menacé actuellement ?

Hervé Ouattara : Même ici (nous l’avons rencontré à l’hôtel Laïco), quand je suis entré…déjà, j’ai compris que ce n’est pas aussi simple. Vu la façon dont ils me regardent, ça se lit … Je sais déjà qu’on est rentré mais notre sortie, Dieu seul sait ce que ça va donner. Mais ce que je peux dire seulement, c’est qu’on est prêt à aller au bout. On est déterminés plus que jamais. Je peux même vous assurer qu’on est plus déterminés qu’avant.

Lefaso.net : Aviez-vous reçu des menaces avant ... ?

Hervé Ouattara : Non, je n’ai pas reçu de menace. Je ne vais pas aller jusqu’à dire que ce sont des menaces, c’est vrai qu’on m’appelle pour me dire de faire attention à moi, on me dit « ton nom est cité par-ci, ton nom est cité par-là ». Pas de façon directe.

Lefaso.net : Des membres de votre coordination ont-ils été arrêtés ?

Hervé Ouattara : Des inquiétudes, ça ne manque pas. D’ailleurs, le secrétaire général (à sa gauche, ndlr), a maintes fois été l’objet d’un certain nombre de choses, on l’appelle dans la rue pour lui dire de faire attention, qu’on a l’œil sur lui… Mais, on a toujours dit de ne pas avoir peur car, seule la lutte libère, c’est normal, c’est leur (RSP) façon aussi d’intimider, de faire taire les gens, si on recule on est foutu.

Lefaso.net : Quel est le message de votre organisation aujourd’hui ?

Hervé Ouattara : Nous lançons un appel aux jeunes, aux patriotes, aux progressistes de se mobiliser, parce que nous avons donné jusqu’à ce soir au RSP pour non seulement libérer le pays, libérer les otages, remettre les institutions sur les rails, faire en sorte que les élections se tiennent à la date prévue, le 11 octobre 2015. Sinon, nous serons obligés de rentrer effectivement dans une guerre contre eux, pour leur faire comprendre que nous n’allons pas accepter mourir comme des poulets ; nous allons nous battre jusqu’à notre dernière goutte de sang. C’est pourquoi nous appelons tous les jeunes du Burkina à rejoindre Ouagadougou pour libérer Kosyam.

Lefaso.net : Sur initiative de la communauté internationale, des médiations viennent d’être entamées au sujet de la crise, quel est votre avis donc là-dessus ?

Hervé Ouattara : Nous avons déjà dit que c’est généralement le médecin après la mort. J’ai eu l’occasion personnellement de dire à Ibn Chambas (représentant spécial du secrétaire général de l’Organisation des nations unies (ONU) pour l’Afrique de l’Ouest, ndlr) que Diendéré était le seul problème du Burkina ; ça ne vaut même pas un mois d’abord. Ce matin, je lui ai rappelé cela en lui demandant s’il se rappelait encore de ce qui lui avait été dit…

Et si aujourd’hui on doit parler de négocier avec Diendéré, c’est que c’est sûr que Eddie Komboïgo participera aux élections et s’il ne gagne pas les élections, c’est le même Diendéré encore qui va reprendre le pouvoir en otage pour le revendiquer pour Eddie Komboïgo. Donc, nous, nous ne négocions pas avec des terroristes. Diendéré n’est pas en position de demander à négocier avec qui que ce soit et ne nous ne négocions pas avec Diendéré. Nous avons seulement demandé qu’on libère notre pays. Et nous allons nous battre pour cela. C’est ce message-là que nous entendons réitérer aux Chefs de l’Etat qui sont-là.

Entretien réalisé par Oumar L. OUEDRAOGO
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