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JACE 2015 : La JED auditionne les candidats à la présidentielle du 11 octobre

Publié le dimanche 13 septembre 2015 à 23h24min

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JACE 2015 : La JED auditionne les candidats à la présidentielle du  11 octobre

Dans le cadre de ses deuxièmes journées, (Journées des acteurs de la communication sur les énergies, JACE), tenues du 10 au 13 septembre 2015, l’Association des Journalistes et communicateurs pour les énergies et le développement durable (JED), a organisé un panel sur le thème : « Place des énergies renouvelables dans les programmes de société des candidats à l’élection présidentielle du 11 octobre 2015 au Burkina Faso ». Une initiative qui a servi de plateau aux candidats à la présentielle pour convaincre de leur offre en matière d’énergies. C’était dans la soirée du 10 septembre 2015 à Ouagadougou, dans la salle de conférences du ministère des Affaires étrangères.

Ces deuxièmes journées ont été placées sous le patronage de Mariam Nikièma, présidente de l’Autorité de régulation du sous-secteur de l’électricité et le parrainage par Dr Bachir Ismaël Ouédraogo, coordonnateur du centre des énergies renouvelables de la CEDEAO.

A contexte particulier, thème particulier, dira-t-on ! Après une première édition orientée vers la contribution des hommes des médias dans le secteur de l’énergie et du développement durable, la JED a consacré une place majeure de l’édition 2015 à l’élection présidentielle à venir. D’où le choix du thème : « Place des énergies renouvelables dans les programmes de société des candidats à l’élection présidentielle du 11 octobre 2015 au Burkina Faso ». C’est l’exercice auquel ont été ‘’soumis’’ les présidentiables. Ont répondu à l’invitation, Ram Ouédraogo (candidat du RDEBF), Athanase Boudo (représentant du candidat de l’UNIR/PS, Me Bénéwendé Stanislas Sankara) et Alfa Oumar Dissa, expert en énergies du candidat de MPP, Roch Marc Christian Kaboré. En clair, à travers ce plateau, il s’est agi d’interroger les candidats sur leur engagement en matière d’énergie (ce qu’ils peuvent faire pour que le Burkina n’ait plus de problème d’électricité).

Ainsi, pour Ram Ouédraogo, la JED enfonce une porte déjà ouverte ; « parce que c’est notre combat depuis plus d’un quart de siècle. Je suis heureux qu’aujourd’hui, il y ait une association qui mène le même combat et je crois qu’ensemble, nous allons réussir d’autant plus qu’ici, vous interpellez les candidats à l’élection présidentielle. Alors, si nous prenons des engagements, je pense que nous allons les respecter ». Et le candidat du RDEBF compte s’installer confortablement à Kosyam afin d’exécuter son programme. « Votre engagement est vital pour le Burkina et pour la planète entière. Notre pays, pays sahélien, qui dispose d’énergie fossile est confronté à un grand déficit énergétique », situe-t-il. Affirmant que sans verser dans la démagogique, ce secteur constitue la base même du programme des écologistes avec une « bonne partie » du budget à lui consacrer.

Pour Ram Ouédraogo, le développement de ce secteur est un impératif pour le combat contre le chômage, la pauvreté et la misère des populations.

A en croire l’écologiste, son parti va s’engager résolument vers la promotion et la vulgarisation des énergies nouvelles, en particulier, l’énergie solaire. « Comment comprendre qu’un pays comme le Burkina qui croule sous la chaleur presque toute l’année ne se tourne pas résolument vers cette source d’énergie. Une source d’énergie gratuite », affirme Ram Ouédraogo. Définissant l’énergie renouvelable comme une énergie exploitable par l’homme, disponible en grande quantité et dont l’utilisation n’est pas préjudiciable à l’environnement.
Pour l’expert en énergies de Roch Marc Christian Kaboré, Alfa Oumar Dissa, il faut d’abord situer le contexte général de la gestion des énergies au Burkina. Il a ensuite scruté les difficultés qui minent le secteur, qualifiant la situation de « critique », caractérisée par un déficit criard vis-à-vis de la demande. D’où la nécessité, selon M. Dissa, d’apporter des solutions appropriées qui tiennent compte des réalités notamment sociales « parce que l’exploitation des énergies est liée aussi au social, contexte politique et économique ».

Unanimité autour des énergies renouvelables, le solaire en pôle-position

Après ce diagnostic de la situation, il a dévoilé la vision du candidat du MPP, Roch Marc Christian Kaboré, qui est que les énergies renouvelables doivent être recentrées dans un cadre institutionnel approprié. « C’est dire qu’il faut reformer le cadre institutionnel de la gestion des énergies pour intégrer les énergies renouvelables et une fois cela fait, on procède au développement des initiatives pour vulgariser l’installation du système de production des énergies renouvelables notamment le solaire ou le biocarburant », a-t-il expliqué. Il fait donc l’option claire d’une transition énergétique pour les énergies renouvelables avec un accent particulier sur le solaire.

Le candidat prévoit à cet effet, la mise en place d’une agence nationale des énergies renouvelables et d’un central d’achat et de contrôle du matériel solaire. A en croire Alfa Oumar Dissa, il s’agira aussi de procéder à la réorganisation des acteurs dans le domaine. « Ce qui n’est pas, de son avis, le cas aujourd’hui où n’importe qui, même sans compétences, peut ouvrir une entreprise dans le domaine à telle enseigne que les populations ont commencé à perdre confiance à cette source d’énergie ». L’expert en énergies du candidat du MPP projette aussi la mise en place d’un programme d’appui aux initiatives privées de production de biocarburant, l’installation de deux unités de production de biodiesel à partir du jatropha avec l’appui de la coopération taïwanaise. A en croire M. Dissa, une vue chiffrée donne 400 milliards de FCFA sur les cinq ans, si le candidat venait à être élu.

A l’UNIR/PS, l’on « s’est toujours donné » pour mission de continuer l’œuvre entreprise pendant les quatre années de la révolution. « De ce point de vue, il n’y a pas à tourner ; on savait ce que l’énergie renouvelable représentait dans ce programme de la révolution. Nous, nous l’avons reprise dans un programme que nous avons appelé le ‘’programme alternatif sankariste’’. Et de ce programme, il a été bâti le programme de gouvernement qui fait l’analyse de ce qui est là actuellement et de laquelle analyse des orientations ont été données pour pouvoir maîtriser cette énergie et surtout trouver les voies et moyens pour le financer parce qu’il ne s’agit pas de faire des intentions », a dévoilé le représentant du président de l’UNIR/PS, Athanase Boudo, par ailleurs directeur de campagne dudit parti. Pour M. Boudo, une chose est d’avoir les intentions mais l’essentiel est de donner les réalités de ces intentions. « Sinon, dit-il, en matière de textes institutionnels et juridictionnels, on peut dire que le gouvernement passé a fait de son mieux. Malheureusement, c’est rester dans les intentions parce qu’il n’y a pas un engagement réel, donc pas de financement. C’est dans ce sens-là qu’une question de place se pose parce que, si ce n’est pas une priorité, vous n’allez pas effectivement mettre les moyens pour financer. Pour nous, il faut trouver les moyens pour le faire ».
A en croire Athanase Boudo, la politique énergétique de son candidat est fondée sur deux objectifs essentiels à savoir, réduire la dépendance énergétique et faire du secteur un véritable facteur de développement socio-économique.

Dans le dispositif général dressé par le directeur de campagne, on note également que Me Bénéwendé Stanislas Sankara entend multiplier la construction de barrages et créer les conditions favorables à l’utilisation de l’énergie. Toujours dans le même ordre d’idée, ce candidat sankariste envisage, entre autres, la création d’un parc solaire à vocation sous-régionale et l’exploitation des vents à but d’énergie éolienne (s’appuyant sur l’exemple marocain). Le parti compte consacrer 7% du budget de l’Etat à ce secteur.

En plus des principaux intervenants, le panel a connu la présence de représentants du ministère de l’environnement et celui de l’énergie, des Ambassades de la France et des USA.
Le coordonnateur du projet d’appui à l’entreprenariat dans les énergies renouvelables de la CEDEAO (parrain des 2èmes journées), Dr Bachir Ismaël Ouédraogo, a dit toute son admiration de voir des journalistes et communicateurs burkinabè organisés pour la cause des énergies renouvelables. « Aujourd’hui, dans l’espace CEDEAO, tous les pays, sans exception, ont des problèmes d’électricité. Même le grand Nigeria qui est le grand producteur de pétrole en Afrique a plus de problème d’électricité que le Burkina. Toutes les méthodes ont été essayées mais on s’est rendu compte que l’Afrique tient toujours la queue en matière d’électricité. Alors que ce secteur est la base du développement ; la corrélation entre électricité et dynamisme économique d’un pays est bien perceptible », a relevé Dr Ouédraogo. Selon lui, sans électricité, on ne peut pas avoir une industrie et aider les populations à produire pour sortir du chômage. C’est pourquoi a-t-il salué le fait que la JED ait mis le doigt sur ce problème.
Ces deuxièmes journées de la JED ont connu la participation de journalistes de la sous-région notamment du Togo et du Mali. Ce qui témoigne, selon son président, Grégoire Bazié, que le travail que mène son organisation est transnational.

Oumar L. OUEDRAOGO
Leafose.net

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