Toute coopération doit être suivie et évaluée de façon régulière et rigoureuse. Surtout si celle-ci implique 16 projets nationaux et multinationaux d’un montant global de 390 milliards de francs CFA. C’est dans cette optique que la Banque africaine de développement de concert avec le ministère de l’économie et des finances a tenu à marquer une pause pour passer en revue le portefeuille de l’institution bancaire au Burkina. Une revue marquée par la crise économique au niveau mondial, la fièvre à virus Ebola dans la sous-région et surtout l’insurrection populaire au pays des Hommes intègres.

Des difficultés malgré la performance

« Le portefeuille se porte bien », dixit Antoinette Batumubwira, représentante-résidente de la BAD. La gamme des secteurs d’intervention est large et va des infrastructures de transports jusqu’aux finances en passant par l’agriculture, l’eau et l’assainissement, l’énergie, la bonne gouvernance. De 2012 à 2015, la performance du Burkina Faso s’est améliorée progressivement passant de 2.15 à 2.64 sur 3.
Toutefois, en dépit des progrès enregistrés, des difficultés subsistent dans la mise en œuvre des différents projets. Il y a entre autres la non-satisfaction des conditionnalités liées aux prêts, les retards liés au processus de passation des marchés, la défaillance technique et financière de certains prestataires et fournisseurs, l’insuffisance de suivi des chantiers exécutés par les entreprises, etc. Cette présente revue sera donc le lieu de proposer des solutions à même d’améliorer la mise en œuvre des projets.

La BAD, fidèle au Burkina

L’étape suivi-évaluation est donc incontournable pour une meilleure conduite des projets. Même si les partenaires sont déterminés à poursuivre les chantiers en cours, Mme Batumubwira rappelle que le gouvernement burkinabè doit « assurer pleinement son leadership » afin d’améliorer la performance du portefeuille des projets. Pour sa part, le Ministre délégué chargé du budget, Amina Bambara/Bila souligne qu’en cette période de transition, la BAD a toujours été aux côtés du Burkina Faso et que n’eut été son accompagnement, le pays n’aurait pu tenir les rênes des finances publiques. L’institution financière est, en croire la ministre, « l’un des principaux pourvoyeurs de l’aide au développement aussi bien en appui budgétaires qu’en aides projets ». La coopération est donc fructueuse et c’est la croissance économique du Burkina qui en sort renforcée. Ce faisant, la représentante-résidente de la BAD a souhaité une redéfinition des futurs axes d’intervention de son institution au Burkina Faso dans la perspective de la revue de la SCADD (Stratégie de croissance accélérée et de développement durable).

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net