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Père Frans Balemans

Publié le vendredi 5 décembre 2003 à 17h42min

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Le Père Balemans n’est plus à présenter. Présent au Burkina depuis 1957, l’homme est connu pour son investissement multiforme dans les œuvres sociales et caritatives au profit des populations démunies.

A près de 75 ans aujourd’hui, le Père Balemans, qui a de l’énergie à revendre, poursuit sa mission avec la même fougue de ses vingt ans. Car s’il croit profondément en Dieu -ce qui justifie son engagement missionnaire- il croit tout aussi profondément en l’être humain dont il se soucie des conditions d’existence.
C’est pourquoi il fait preuve d’un surprenant franc-parler lorsqu’il s’agit de dénoncer l’injustice, l’impunité, la corruption, autant de maux dont les conséquences sont supportées par les plus faibles. Nous l’avons rencontré pour vous, et le moins qu’on puisse dire, c’est que le Père Balemans n’a pas sa langue dans sa poche face à certains agissements de nos dirigeants.

San Finna : Qui est le Père Balemans, d’où vient-il, comment est-il arrivé au Burkina Faso, pour quoi faire ?

Père Balemans (PB) : Je suis Hollandais, je suis né en 1929 ; j’ai été ordonné prêtre -Père Blanc- en 1957 ; dans la même année, je suis arrivé ici au Burkina comme missionnaire et j’ai pratiquement travaillé dans la région de Kaya ; c’est seulement depuis trois ans que je suis à Koudougou.

San Finna : Quelle est exactement votre mission spécifique ?

PB : La mission n’a pas changé mais son contenu a changé. Au début, je pensais que j’étais venu pour christianiser c’est-à-dire baptiser les gens mais par la suite, j’ai vu que le christianisme va beaucoup plus loin. Comme nous chrétiens, nous le disons, il faut aller au but qui est un monde de justice, d’amour, de paix et d’égalité. Mais je sais que la situation a changé depuis la première décennie de ma présence ici.

San Finna : Est-ce que c’est ce qui vous a amené à vous intéresser aux problèmes majeurs du pays : la pauvreté, l’analphabétisme, etc.. ?

PB : C’est deux choses en même temps. Je tiens de mon père une sensibilité pour tout ce qui est injuste. Je suis sensible aux souffrances des gens que je vois. Ensuite, par vocation, je veux lutter pour un monde plus juste.

San Finna : Vous appartenez actuellement à une structure qui lutte pour la paix. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

PB : Depuis quelques années, il y a ici au Burkina un Réseau de justice et de paix des instituts religieux du Burkina Faso. C’est une organisation qui n’est pas très stricte. Si vous appartenez à ce réseau, vous n’avez pratiquement pas d’obligation. Dans le Réseau, on s’informe mutuellement, et mutuellement nous nous aidons ; quand il y a une action, on se regroupe. On a un petit comité plus ou moins informel mais nous n’avons pas de statut.

San Finna : Il y a actuellement une polémique qui s’est développée par rapport aux travaux que vous désiriez entreprendre pour le foyer des vieilles dames à Paspanga. Par la presse également, on a vu qu’il y a eu une réaction du Ministère de l’Action sociale. Pouvez-nous nous dire de quoi il s’agit ?

PB : De mon point de vue, il est inadmissible qu’il y ait une possibilité d’améliorer l’habitat de ces pauvres femmes et qu’après deux ans, on n’ait pas encore fini de construire la première maison. Et pourquoi ? On avance des raisons administratives ou je ne sais quoi. C’est normalement le ministère qui devait s’en occuper. Je pouvais encore admettre qu’il n’y ait pas d’argent dans ce cas mais ce que je ne peux admettre, c’est quand il y a quelqu’un qui veut améliorer l’habitat de ces femmes et que pour toutes sortes de tracasseries, on n’ait pas encore abouti après deux ans.

Il faut qu’on sache que ces vieilles femmes sont dans des hangars ouverts ; quand on entre dans la cour, ce qu’il nous est donné de voir n’est pas intéressant ; même dans un pays aussi pauvre que le Burkina, il n’y a pas beaucoup de gens qui vivent des conditions aussi pénibles. Alors ça m’énerve de voir que des femmes aussi âgées vivent dans une situation de pauvreté aussi forte.

San Finna : Qu’est-ce que vous comptez faire puisque manifestement il y a un blocage au niveau administratif ?

PB : Je ne vais pas laisser ça comme ça ! Eux ils ne bougent pas ; ils disaient qu’ils auront une réunion le 11 Octobre et six semaines après, ils n’ont rien décidé. Moi je n’ai rien entendu en tout cas. Je vais aller loin et je pense quand même que, malgré les difficultés qu’on a eues, il y a eu un manque de bonne volonté pour résoudre le problème.

San Finna : L’Abbé Pierre était de passage au Burkina. Nous, nous estimons que vos combats se ressemblent un peu. L’avez-vous rencontré ? Comment appréciez-vous son combat ?

PB : Je regrette, je ne l’ai pas rencontré. Il m’était difficile de me déplacer pour Ouaga et d’aller le rencontrer et me présenter à lui : " Bonjour l’Abbé Pierre, je suis Balemans etc… " ; je ne voyais d’ailleurs pas de raison à cela.

San Finna : Par vos soins, le peuple a appris que des Burkinabé ont des milliards à l’étranger notamment dans des banques suisses. Comment expliquez-vous ce phénomène et à votre avis, comment l’endiguer et quelle appréciation faites-vous de la gouvernance au Burkina Faso ?

PB : Ce n’est pas du tout facile à résoudre, et pour résoudre ce phénomène, il faudra d’abord lutter contre la corruption. Je suis de plus en plus convaincu que le seul moyen de sortir de cette situation actuelle de pauvreté, c’est de supprimer la corruption parce que c’est quelque chose qui se trouve dans nos mains. Il y a autre chose qui est important au point de vue mondial et de l’OMC qui concerne un commerce juste, ce qui arrangerait énormément le Burkina parce qu’ici deux millions de personnes vivent de la production du coton. S’ils peuvent vendre ce coton à un prix juste, il y aurait un grand problème de résolu.

Votre président a lutté férocement pour obtenir la résolution de cette affaire mais on est un petit pays très pauvre, donc on n’a pas beaucoup d’influence. Mais là où on a de l’influence, c’est à l’intérieur du pays, donc on doit changer les choses qu’on doit changer. Je ne connais aucun pays au monde qui s’est développé avec la corruption. Et ici, la corruption s’est assez généralisée, et c’est pire encore que je ne le pensais parce que j’ai vu le dernier rapport du MBDHP sur la situation des droits humains au Burkina ; c’est consternant !

Par rapport au gouvernement, je ne vais pas dire que tout ce que le gouvernement fait est mauvais, ça n’est pas vrai ; il y a des gens qui sont très sérieux qui luttent très sérieusement. Mais le gouvernement a créé huit institutions de lutte contre la corruption. C’est très bien mais c’est encore bien de faire quelque chose après. Je suis sûr qu’il y a de grandes personnalités qui envoient des milliards ailleurs mais est-ce qu’on a déjà entendu qu’ un grand a été épinglé ici au Burkina ? Est-ce qu’il y a beaucoup d’instituteurs en prison, bien qu’il y ait des centaines (je n’exagère pas !) qui harcèlent sexuellement des enfants ? C’est puni par la loi mais il n’y a pas d’effet.

Il y a tout un tas de trucs qui ne vont pas du tout mais tout de même ici, au Burkina, les gens commencent à prendre conscience du problème de la corruption. Les gens deviennent conscients de leurs droits de citoyens dans un pays démocratique. Gardons de l’espoir pour l’avenir.

San Finna : N’avez-vous pas été inquiété pour vos prises de positions médiatiques ?

PB : Vous avez parlé tout à l’heure du ministère de l’Action sociale mais c’est le seul qu’il y ait eu parce qu’en général, j’essaie toujours de m’en tenir aux faits. Un jour j’ai rencontré quelqu’un qui m’a dit : " Mon père vous avez dit du mal de notre ministère ". Je lui ai dit que si ce que j’ai dit était vrai, alors ça reste tel mais si c’est faux, alors qu’ils réagissent. Alors on a commencé à parler de la pluie et du beau temps.(Rires). Il est très difficile d’attaquer quelqu’un qui dit des faits. Je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles je n’ai pas eu de réactions.

San Finna : Comment mesureriez-vous le degré de liberté des Burkinabè par rapport à l’époque coloniale ?

PB : J’ai connu, c’est vrai, l’époque du colonialisme. Il est évident qu’en ce moment, il n’y avait pas beaucoup de liberté. En ce moment, les petits étaient petits et c’est fini. Aujourd’hui encore, les petits sont toujours petits et c’est encore fini. Mais je crois qu’il y a eu des progrès jusqu’à ces dernières dix années. On n’était pas sur le bon chemin mais c’est plutôt le contraire maintenant. Ne dites pas que supprimer la corruption n’est pas possible ; on a tous connu la période Sankara, en ce moment tout était fini, les gens étaient là à 7 heures pour travailler. Actuellement, la sirène sonne toujours à 6 H 30 et 14 H 30 mais vous ne verrez pas deux personnes dans aucun ministère avant 8 heures et 8 heures déjà, c’est pas mal. Si vous allez un peu plus tard, vous vous entendrez dire qu’ils sont sortis.

J’ai demandé une fois à un ministre : " Comment pouvez-vous faire fonctionner votre ministère puisqu’il y a tellement d’absences, tellement de gens qui ne font pas leur travail ". Il m’a répondu que le ministère ne tenait que par une dizaine de personnes qui travaillent sérieusement !

San Finna : On parle de la nécessité d’une solidarité internationale entre les pays riches et moins riches. Alors, selon vous, comment peut-on arriver à matérialiser au quotidien cette solidarité entre les Etats ?

PB : Je pense qu’actuellement, il y a un mouvement mondial qui est contre la mondialisation moderne et qui est pour une autre mondialisation. C’est un début. Ca peut durer encore longtemps parce que les riches sont très forts. " L’argent c’est le pouvoir " dit-on parfois. Mais il y a tellement de gens dans le monde qui trouvent que ce n’est pas juste.

Prenons un exemple : dans certains pays européens, un paysan a toujours obligation de ne pas produire plus de lait que ce qui est recommandé en nombre de litres ; s’il dépasse, il paye des amendes tandis qu’ici, on est dans la pauvreté. En Hollande, il y a des centaines de milliers de tonnes de nourriture à détruire parce qu’autrement ça abîme les prix. Pendant ce temps, il y a certaines parties du monde où les gens meurent de faim.

Autre exemple : l’Aide au développement était de 50 milliards de dollars en 2001 pour tout le Tiers-Monde ; dans le même temps il y avait 53 milliards qui partaient des pays du Tiers-Monde au premier monde, au bénéfice des multinationales. Il y a alors quelque chose qui cloche. Cette même année, on avait un service de la dette de 400 milliards et en même temps on recevait 240 milliards au titre des nouvelles dettes. Mais écoutez, si vous voulez tenir quelqu’un dans la pauvreté, c’est bien de cette manière-là. Oui mais on doit payer la dette ; non ! Premièrement, c’est pas toujours payable car il y a des dettes injustes. Le cas le plus connu est celui de Mobutu ; il a empoché lui-même des prêts, de l’aide. Il est parti et qui paie la dette à sa place ? Mais c’est le peuple ! C’est pas juste !

En Hollande, il est interdit pour une banque d’endetter une personne au-delà de son pouvoir de remboursement. La banque doit tout faire pour savoir si la personne à qui on prête est capable de rembourser. Ce n’est donc pas celui qui contracte la dette qui est puni mais celui qui a donné qui est puni.

San Finna : Le terrorisme, la pauvreté, le sida, l’immigration, ce sont des phénomènes : peut-on vraiment les circonscrire face aux moyens dérisoires des Etats, face à l’égoïsme des riches ?

PB : C’est possible mais c’est pas facile. Prenons un exemple : si vous avez 100.000 F et supposons qu’on décide de diminuer de 25 ou de 10 % les salaires pour aider ceux qui ont le sida. Mais je suis certain que si l’on décidait cela au Burkina, même pour aider les nationaux, il y aura la grève. Nous ne pouvons obliger quelqu’un à aider le Burkina. C’est l’égoïsme humain d’abord et surtout l’égoïsme mondial.

Le capitalisme ne se soucie guère de cela. Le PDG de "Philips" disait déjà : on ne demande pas combien d’emplois vous avez créé mais quel est le bénéfice réalisé. Même s’il y a des centaines de personnes jetées dans la misère, ça n’engage pas le capitaliste qui ne pense qu’à tuer son concurrent afin d’avoir sa part. C’est la loi de la jungle.

Mais je ne suis pas sans espoir parce qu’il y a des contre-pouvoirs qui se mettent en place dans le monde et qui dénoncent les injustices. Moi personnellement, j’ai écrit pour plusieurs choses : d’abord, pour informer les gens sur les dangers des OGM. J’ai entendu le ministre dire qu’on ne peut pas rester en marge du développement alors que c’est justement le contraire. Dans les années 2010, dans les boutiques, il y aura au moins 10 % de bio-nourriture. On dit que ce sont des nourritures qui sont cultivées sans engrais chimiques et sans insecticides.

Chez nous, on entend un pauvre ministre qui dit qu’il ne faut pas qu’on soit en marge du développement ; vous êtes déjà à 30 années de retard et vous pensez que les OGM sont la solution à vos problèmes. Dans les autres pays, on s’attaque aux OGM et ici, on veut les utiliser pour lutter contre la faim. Il y a assez de nourriture. Je donnais l’exemple de la Hollande qui détruit de la nourriture. Le problème est une question d’accès à la nourriture.

Je dis toujours que si aujourd’hui je meurs de faim à Koudougou, ce sera pour moi très dur parce qu’il n’y aura plus personne pour m’enterrer, moi je serais le dernier. J’ai de l’argent et mes frères et sœurs qui sont de bons bourgeois vont me laisser mourir de faim ? Non, ils vont m’envoyer de quoi m’en procurer. Ca, c’est parce que j’ai les moyens tout simplement.

Le Burkina peut nourrir facilement toute sa population. J’ai lu un article où il est dit que la potentialité de production normale du monde est suffisante pour nourrir 12 milliards de personnes ; actuellement, on n’est même pas 7 milliards. C’est donc pare que les gens ne sont pas aidés de la bonne manière qu’on parle de pauvreté et de faim.
Ici au Burkina, pour changer l’agriculture et produire 50 % de plus, c’est très simple techniquement . On emploie le fumier et on l’enterre ; on a tout de suite 50 % d’augmentation de nourriture. Il y a des gens qui le savent et qui le pratiquent avec le " zaï ".

San Finna : Si on observe un peu à travers le monde, on constate une crise des religions. Qu’est-ce que vous en pensez ?

PB : D’abord, il y a un constat que les gens sont de moins en moins religieux. En Europe en tout cas, cela est vrai. Ici le sentiment religieux prévaut malgré tout. Mais je suis convaincu, et cela est mon opinion personnelle, que si Dieu a créé l’Homme pour le bonheur, s’il est vrai qu’il a créé l’Homme, s’il est vrai qu’Il donne à l’Homme des orientations, ces orientations ne sont que pour rendre l’Homme heureux. C’est un besoin inné en l’Homme d’être heureux, de chercher le sens de la vie, de chercher pourquoi on est sur terre.

Qu’est-ce qu’on constate ? Que les gens ont tout ce qu’ils veulent mais ils ne sont pas heureux malgré tout. Alors petit à petit, on va rechercher la religion. C’est encore une fois mon opinion personnelle. Dans le passé, la religion avait surtout une fonction sociale. Par exemple, c’était mal vu de ne pas aller à la messe alors que tout le monde allait à la messe. Maintenant, ce n’est plus le cas. Le religion tend de plus en plus à devenir individuelle. Moi, je ne vole pas, non pas à cause du " qu’en dira-t-on " mais parce que ce n’est pas juste. Cela devient donc une question d’opinion personnelle.

Je pense qu’à la longue, ce sera après moi, la religion va revenir. Le plus grand scientifique du siècle passé, Einstein, avait répondu à la question de savoir s’il croyait en Dieu : " Non mais je ne peux imaginer le monde tel qu’il est sans une force organisatrice ". Moi je dis que c’est Dieu, la force organisatrice.

San Finna : Vous qui connaissez si bien le pays, qu’est-ce qui vous rend optimiste et qu’est-ce qui vous rend pessimiste ?

PB : Optimiste : qu’il y ait de plus en plus de gens qui cherchent la valeur humaine. Il y a à peu près 30 ans, je me posais la question de savoir pourquoi je ne suis pas membre de " Amnesty International ". J’ai donc écrit à Londres et ils m’ont répondu et envoyé en même temps la liste des pays où il y avait des membres. Alors quand j’ai jeté un coup d’œil sur la liste, j’ai su automatiquement que j’étais le premier membre de Amnesty International au Burkina. Actuellement, nous avons une dizaines d’organisations de droits de l’homme qui sont inscrites ; il y a donc eu changement. Les gens deviennent de plus en plus sensibles et luttent.

Pessimiste : la corruption, l’impunité. Il n’y a pas beaucoup de gens qui veulent le bien du pays, ça me frappe beaucoup. J’ai discuté autrefois avec des infirmiers qui étaient en grève ; je leur conseillais d’aider au moins les gens qui étaient aux urgences ; ils ne m’ont pas écouté. Tout le monde veut manger, avoir un salaire, mais tenez compte des autres.

Ici, j’ai essayé de convaincre les étudiants burkinabé d’accepter les prêts sans intérêts que l’Etat leur offre mais ils ont rejeté cela car ils veulent encore plus. Pourtant, même dans mon pays en Hollande, c’est ce qui se fait.

San Finna : Le mot de la fin, si vous le voulez bien ?

PB : Luttez contre l’injustice ; chaque fois que vous faites une toute petite chose en ce sens, ça rapporte. Chaque goutte d’eau ajoute de l’eau à la mer. Je prends un exemple ; j’ai réagi contre l’injustice à l’hôpital de Koudougou, j’ai réussi à récupérer de l’argent et c’était fini Le Directeur de l’hôpital a été changé. Il y a eu, après cela, une interview d’un autre journal où le journaliste posait la question : est-ce qu’il y a la corruption dans votre service et qu’est-ce que vous faites contre ? Et comme réponse, le Directeur de l’hôpital dit que je suis intervenu une autre fois et depuis, son service rapporte davantage à la caisse de l’hôpital. Je n’avais jamais pensé à ce résultat et j’en entends parler une année après. Ceux qui luttent contre l’injustice gagnent toujours.

Propos recueillis par Lamine Koné
San Finna

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