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Produits alimentaires de grande consommation : les députés enquêtent sur la qualité

Publié le jeudi 7 avril 2005 à 09h06min

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Le 06 avril 2005 a eu lieu la remise du rapport d’une commission d’enquête parlementaire sur la qualité de produits alimentaires de grande consommation au président de l’Assemblée nationale représenté à l’occasion par son 2e vice-président Mahama Sawadogo.

La notion de qualité préoccupe très peu les consommateurs burkinabè. Et cela est dû surtout à la faiblesse de leur pouvoir d’achat, à l’ignorance, à l’analphabétisme. Tel est le constat peu reluisant fait par la commission d’enquête parlementaire sur la qualité de produits alimentaires de grande consommation.

Cette commission créée par l’Assemblée nationale sur initiative du député Achille Tapsoba est à pied d’œuvre depuis le 11 janvier 2005 pour vérifier la qualité des produits alimentaires suivants : la farine et les pâtes, le pain, les huiles, le lait, les eaux conditionnées et le sel. Selon le président de la commission d’enquête, le député Oui Fidèle, 117 marques d’huiles alimentaires circulent au Burkina Faso.

Ces huiles de provenance diverse, sont parfois produites de façon artisanale et donc "pas très bien raffinées", relève M. Oui. Un manquement qui explique la présence dans ces huiles de substances cancérigènes, entre autres, a-t-il poursuivi. Malheureusement, les populations les consomment pour leur prix "relativement bas", a-t-il regretté.

Par ailleurs, la Commission dit avoir décelé après analyse, des boîtes de sel iodé contenant en réalité du sel sans iode. Toute chose qui contribue à faire augmenter le risque de certaines maladies comme le goitre, a fait remarquer le député Oui. Dans la même lancée, les "députés-enquêteurs" ont affirmé l’existence sur le marché national de l’eau de l’ONEA conditionnée vendue pour de l’eau minérale.

Pour parvenir à ces conclusions, la Commission a confié être passée par des entretiens, des sorties de terrain, des prélèvements et des analyses d’échantillons des produits concernés. Le président Fidèle Oui précise que 11 personnes ressources et services comme la ligue des consommateurs, la douane, les ministères, le Laboratoire national de santé publique, ont été auditionnés.

Et dans l’optique de l’enquête, la Commission parlementaire déclare avoir sillonné les villes de grande consommation et certaines villes frontalières du pays. Au total, 152 échantillons ont été prélevés et 108 transmis au Laboratoire national de santé publique pour être analysés.

Au-delà des produits ciblés, la Commission a estimé que beaucoup reste à faire notamment dans le domaine des boissons alcoolisées frelatées. Elle a souhaité par conséquent que les résultats de la présente enquête soit utilisés judicieusement par les décideurs et que le contenu du rapport soit largement publié pour une véritable prise de conscience.

Un sursaut que le représentant du président de l’Assemblée nationale Mahama Sawadogo situe à quatre niveaux. Les consommateurs doivent faire des sacrifices pour obtenir des produits de qualité, les producteurs doivent être plus regardants sur la qualité, les laboratoires faire preuve de vigilance, les pouvoirs publics renforcer la réglementation et sanctionner les contrevenants, a-t-il préconisé.

Alassane KARAMA
Sidwaya

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