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Paul-Roger Nikiéma, délégué du Conseil Supérieur des Burkinabè de l’Etranger, section France : « Toujours faire briller l’image de notre pays, où que l’on soit »

Publié le jeudi 20 août 2015 à 00h20min

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Paul-Roger Nikiéma, délégué du Conseil Supérieur des Burkinabè de l’Etranger, section France : « Toujours faire briller l’image de notre pays, où que l’on soit »

Burkinabè vivant en France, Paul-Roger Nikiéma, est l’un des défenseurs de la diaspora burkinabè. Il occupe le poste de délégué au niveau du Conseil supérieur des Burkinabè de l’Etranger (CSBE), section France. De passage au pays, il a effectué une visite dans les locaux du Faso.net. Dans l’interview ci-après, il aborde des questions aussi bien personnelle, professionnelle que politique.

Veuillez vous présenter ?

J’exerce la fonction de détective privé depuis 1989. Par ailleurs je suis délégué du Conseil Supérieur des Burkinabè de l’Etranger (CSBE), section France. Je suis à mon deuxième mandat. Le premier était en 2007. Dans notre structure, la durée d’un mandat est de trois ans renouvelable une fois. L’alternance dépend des personnes qui désirent postuler à ce poste.

Quels sont les motifs de votre présence au Burkina Faso ?

De temps en temps, il est important de se ressourcer. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, je suis au pays. Revoir la famille, quelques autorités, prendre des nouvelles du pays. Je profite de l’occasion pour voir l’état d’avancement de quelques démarches qui rentrent dans le cadre du CSBE.

Pour quelles raisons avez-vous décidé de visiter Lefaso.net ?

Depuis sa création, je consulte le site. Je n’avais pas eu l’occasion de visiter les locaux. Vu ma disponibilité, j’ai décidé de passer, féliciter l’organe, le remercier pour ce qu’il fait. C’est un organe à travers lequel nous avons accès à l’information du pays. Lefaso.net est le relais pour tout burkinabè qui est à l’étranger.
Il faut noter que l’information y est impartiale. On ne sent pas derrière le journaliste une information biaisée pour tel ou tel autre parti. Les informations sont variées.

Depuis quand êtes-vous en France et quels sont les motifs qui vous ont amené dans ce pays ?

Je suis installé en France depuis 1984. Et ce n’est pas pour des raisons économiques. Je suis allé rejoindre mon épouse. On s’est connu dans les années 1980 et on a décidé d’un commun accord de se marier. C’est la raison pour laquelle je me suis retrouvé en France.

Vous êtes délégué CSBE, quel bilan faites-vous des activités de cette structure ?

Le bilan est positif. Jusqu’à l’heure où je vous parle, nous avons toujours répondu aux besoins selon nos moyens. Je ne pense pas qu’un Burkinabè de l’étranger tombé dans la détresse et ayant frappé à nos portes ait été ignoré. On est présent presque partout. Il y a 74 délégués CSBE répartis dans le monde dont le nombre varie en fonction de celui des ressortissants. Pour l’instant, tous les délégués ont toujours joué leur rôle à fond et bénévolement.

Que pensez-vous des conditions de vie des Burkinabè de l’étranger, notamment de la France ?

Les conditions varient. Certains sont dans de très bonnes conditions, d’autres ont un niveau de vie moyen, et d’autres aussi sont dans des difficultés. Concernant les problèmes rencontrés, nous pouvons parler des demandeurs de travail sans papiers, des problèmes de santé, etc. Les difficultés sont individuelles et privées. Il y a eu des accords qui ont été signés, sur le flux migratoire en 2011. Nous essayons de pousser certains dossiers afin que les personnes qui rentrent bien dans le cadre de cette convention puissent être régularisées.

Comment assistez-vous les Burkinabè de la France ?

Pour venir en aide à une personne qui cherche à avoir des documents officiels, nous guidons la personne vers l’Ambassade ou le Consulat car les documents sont faits à ces niveaux. Par contre si la personne à un problème particulier, nous essayons par nos propres moyens de l’aider à résoudre son problème.

Quels liens gardez- vous avec le Burkina Faso ?

D’abord le premier lien que j’ai c’est d’abord pour tout Burkinabè et surtout pour tout délégué CSBE, c’est de toujours faire briller l’image du pays. Faire aimer notre pays peu importe le lieu. Vendre une bonne image du pays, car il est quand même très beau le Burkina Faso, avec la paix, la tolérance, le burkindi. De plus on doit inciter non seulement nos compatriotes, mais d’autres personnes à investir au Burkina Faso.

Que pensez-vous de l’évolution du pays ?

Personnellement, je trouve que le Burkina Faso a beaucoup évolué. On note pas mal d’avancés et c’est à titre personnel. Quand je quittais le pays il ya 31 ans, il n’y avait pas assez d’écoles, de dispensaires, de cliniques, très peu de voies étaient bitumées. Il faut reconnaitre que tout cela a été fait. Mais ce n’est jamais assez. Je ne dis pas que telle personne a développé cela et telle autre non. Il y a du travail à faire, car on constate toujours l’incivisme, les gens brûlent les feux mais c’est l’évolution. Il y a des choses qui doivent se faire petit à petit. Je vanterai toujours mon pays quel qu’en soit le lieu où je me trouve et la personne avec qui je discute.

Quelles sont vos activités professionnelles au pays ?

Je n’ai pas d’activités professionnelles. Quand je reviens au pays, c’est juste pour me ressourcer, rencontrer quelques mouvements tels que : les cœurs vaillants et âmes vaillantes (CVAV), les activités culturelles, ma foi qui est l’Eglise. Une fois au pays, je cherche à revoir tout le monde, à reprendre des nouvelles de tout le monde.

Que pensez-vous du climat politique du pays ?

En tant que délégué CSBE, nous observons comme tout le monde ce qui se passe. Ce que le peuple a décidé, nul ne doit aller à l’encontre. Nous sommes aussi sur la même lancée, ce qu’on souhaite c’est qu’il y ait un changement, une alternance heureusement en cours. On félicite à ce titre les autorités de la transition. On les encourage également. On souhaite que lorsqu’ils partiront, le gouvernement qui va être mis en place puisse être reconnu par tout le monde.

Les Burkinabè de l’étranger ne pourront pas prendre part aux élections du 11 octobre 2015 et du 31 janvier 2016. Quelle est votre appréciation ?

Nous ne pourrons pas voter et c’est dommage ! Les raisons nous ont été données. Mais on espère simplement que ceux qui sont à l’étranger comprendront. Notre souhait est de pouvoir voter aux élections futures. Par ailleurs, ceux qui vont prendre en main la destinée du pays, doivent intégrer le vote des Burkinabè de l’étranger dans leurs priorités afin que nous puissions aussi être des Burkinabè à part entière, des vrais Burkinabè et pas des Burkinabè à moitié. On ne doit pas oublier que nous avons aussi le droit de nous exprimer.

Que pensez-vous du rapatriement des Burkinabè du Gabon ?

Le Gabon est un pays comme le Burkina, chacun est souverain. Si le Gabon décide de rapatrier des Burkinabè, cela veut dire que ces derniers étaient en situation d’illégalité. Le Gabon agit selon ses règles. Tout Burkinabè qui veut aller dans un pays doit tout faire pour être dans la légalité, ne pas aller clandestinement. Aller clandestinement dans un pays engendre toujours des problèmes.

Interview réalisée par Diane Kagambèga (stagiaire)
Lefaso.net

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