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Salifou Sangaré, président de la sous-commission de la Réforme électorale : « Nous sommes arrivés à rétablir quelques propositions de réformes »

Publié le vendredi 14 août 2015 à 23h13min

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Salifou Sangaré, président de la sous-commission de la Réforme électorale : « Nous sommes arrivés à rétablir quelques propositions de réformes »

Salifou Sangaré et son équipe de la sous-commission réforme électorale s’activent ardemment à Bobo-Dioulasso pour finaliser leur rapport. Il parle lui-aussi de ce qu’ils ont pu glaner pour rendre meilleur le système électoral au Burkina Faso.

Lefaso.net : A la veille du dépôt de votre rapport, quel est le bilan que vous pouvez faire du travail abattu par votre sous-commission pendant près de cinq mois ?

Salifou Sangaré : La question électorale a toujours été une question passionnante. Tout se joue sur les élections. On peut cependant affirmer qu’à ce jour, les travaux de la sous-commission –Réforme électorale- sont quasi-achevés. Nous avions, en effet, eu pour mission de déterminer et de proposer des réformes pour un système électoral équitable, transparent et ouvert à tous les acteurs. A ce titre, nous avons procédé depuis le mois de mars à l’audition de plusieurs citoyens burkinabè, représentant les différentes organisations de la société civile, des organisations non gouvernementales implantées au Burkina, mais aussi et surtout les différents leaders des partis politiques et enfin des citoyens anonymes qui se sentent concernés par les questions électorales. Ces derniers nous ont fait parvenir des fiches - par le canal des points en guise de leur contribution. Je tiens, en outre, à souligner l’apport de certaines institutions comme la CENI, l’ONI, l’ancienne direction générale de l’Etat civile, etc.

Après les auditions, nous avons procédé aux synthèses et aux analyses afin de dégager les tendances générales en ce qui concerne l’état des lieux du système électoral actuel qui fait ressortir certains aspects positifs. On le note notamment au niveau juridique, c’est-à-dire, l’ensemble des textes internationaux et nationaux qui encadrent le jeu électoral, mais aussi au niveau institutionnel à savoir les différents organismes en charge de la gestion de notre système électorale et les partis politiques. A partir de cet état des lieux, nous sommes arrivés à établir quelques propositions de réformes. Il faut noter que l’état des lieux à consister à faire une sorte de description du système électorale pour en dégager les forces et les faiblesses, les atouts et les insuffisances. Nous avons également pu établir un diagnostic sans complaisance de ce qui marche et de ce qui ne marche pas dans notre système électoral qui depuis 1991 à nos jours et qui connait des appréciations variables. Certaines de ces réformes seront proposées aux autorités afin que le système électoral puisse retrouver un niveau de compétitivité et de transparence assez accepté et acceptable par l’ensemble de la population.

Quelles sont les tendances générales que vous avez pu constater ?

Quand on écoute une pluralité d’acteurs, que ce soit des individus ou des institutions, on ne peut pas s’accrocher à une seule appréciation ou un seul point de vue. La tendance générale c’est celle qui a prédominé le plus.

Et c’est laquelle exactement ?

Elle porte sur tous les aspects du système électoral relatif au cadre juridique, la Constitution, le code électoral, la loi sur le quota, la loi sur le financement des partis politiques, la loi portant création, organisation et fonctionnement des partis politiques, ce que les gens pensent des partis politiques qui sont près de 150 au Burkina… De façon générale, des idées fortes sont ressorties et c’est ce que nous avons appelé les tendances générales.

A l’issue de vos travaux, est-ce qu’il y a des motifs de satisfaction ?

Bien sûr et c’est d’abord l’idée de la mise en place de cette sous-commission. C’est par ailleurs un point d’honneur, une reconnaissance à la Nation pour nous qui avons été nommés à cette commission. Pour ce qui est du contenu des travaux, on ne peut pas encore affirmer notre satisfaction. Nous avons exécuté une tâche, et ce serait ceux qui ont demandé le travail et surtout le peuple qui l’apprécieront. C’est un travail que nous avons pu faire dans la tranquillité, la quiétude et c’est ce qui est important.

Quels sont les difficultés mais aussi les regrets que vous avez eu à rencontrer ?

Jean-Paul Sartre disait que l’homme qui regrette est doublement stupide. Je suis dans cette logique, je suppose que tous les membres de la commission aussi. La Commission travaille, certes, avec quelques difficultés qui est tout à fait normal car inhérent à toute organisation. En tous cas ce ne sont pas les difficultés qui manquent mais nous arrivons à les surmonter. Nous avons par exemple connu en ce début de mois, le décès d’un de nos camarades.

Est-ce que les recommandations spécifiques aux réformes répondent aux aspirations du peuple ?

Je crois que cette appréciation ne relève pas de nous. Nous avons fait le travail et j’estime qu’il revient à ceux qui ont demandé le travail mais aussi au peuple de l’apprécier. Je pense naturellement que ces variables ressortiront dans le travail. Il ne nous appartient pas de travailler et d’apprécier. Nous essayons de mieux de ce que savons et de ce nous pouvons faire de cadrer avec les différentes appréciations et aspirations.

Une chose est de proposer des recommandations, une autre est leur mise en œuvre. Pour cela quel est l’appel que vous avez à lancer à l’endroit des autorités et des populations pour l’appropriation de vos recommandations ?

Au risque de vous décevoir, il ne m’appartient pas de lancer un appel quelconque ici. Je ne suis que le président de la sous-commission réforme électorale. S’il y a un appel, ce serait à la remise du rapport au président la commission nationale de réconciliation et des réformes politiques.

Propos recueillis par Bassératou KINDO
Lefaso.net

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