Ils n’ont pas décroché la grande cagnotte à la loterie, mais une transformation qualitative s’opère dans leur vie au quotidien. Cela grâce à la nationale des jeux de hasard qui a décidé de s’investir aux côtés de l’ONG américaine USAID WA-WASH. De la vulgarisation des plaquettes « Aquatabs » destinées à rendre potable l’eau de boisson, jusqu’à la réalisation de points d’eau et de latrines, l’investissement n’a pas été vain. Le directeur général de la LONAB, Lucien Carama et le Dr Lakhdar Boukerrou, Directeur régional de l’USAID WA-WASH ont fait le tour des réalisations et n’ont pas manqué d’exprimer leur satisfaction. Un sentiment partagé pour les bénéficiaires.

Aquatabs, apprécié

Le savant Louis Pasteur l’a dit et prédit « Nous buvons 90% de nos maladies ». Accéder à l’or bleu, c’est bien mais encore faudrait-il qu’il soit potable. Si les maladies d’origine hydrique sévissent dans le plupart des pays africains, c’est bien à cause du manque d’hygiène et d’ouvrages d’assainissement adéquats. A Yaoghin, les populations tendent à adopter les comprimés Aquatabs pour la potabilité de leur eau. En partenariat avec PROMACO, USAID WA-WASH a rendu disponible le produit dans des boutiques de la place après des séances de sensibilisation menées par les relais communautaires composés d’hommes et de femmes.

Sur les dix points de vente disséminés dans le village, c’est celui de Benoit Koala qui a reçu la mission venue de Ouagadougou. Aquatabs se vend bien, dira-t-il à ses hôtes. Même s’il note que certains habitants étaient réticents au départ, à cause de l’arrière-goût qu’ils auraient constaté dans l’eau après utilisation du produit, M. Koala est désormais satisfait de l’engouement des populations. Compaoré Issa et sa famille en font partie. A l’en croire, Aquatabs est très efficace en ce sens qu’il est un moyen sûr de prévention des maladies d’origine hydrique.

De l’eau…

Un point d’eau sur les 24 réalisés par le projet, a été également visité par la mission. Il s’agit de celui de Hamado Koala. Profond de 19 mètres, cet ouvrage, qui a été réalisé sur un puits existant, relève de l’originalité car ses matériaux sont l’œuvre de fabricants locaux formés par USAID WA-WASH. D’après le Dr Lakhdar Boukerrou, cette pompe est également utilisée dans des pays tels que le Ghana et le Niger. Afin de permettre aux communautés villageoises d’intégrer les bonnes pratiques d’hygiène au quotidien, des hygiénistes ont été formés. A travers des sensibilisations, ceux-ci apprennent aux bénéficiaires les différentes étapes du puisage de l’eau jusqu’à sa consommation en passant par le transport et le stockage dans des récipients propres.

…et de l’assainissement

Qui dit eau dit également assainissement. Au titre des ouvrages réalisés figurent 53 latrines. Afin de pérenniser les acquis, tout projet doit intégrer une démarche participative. C’est à juste titre, qu’il a été demandé aux bénéficiaires des latrines, précédemment désignés par les communautés elles-mêmes, une contribution financière de 10 000 F CFA. A cela s’ajoute la mobilisation des agrégats pour la construction de l’ouvrage. Le reste est subventionné par les partenaires du projet. « Cette subvention, souligne le Dr Boukerrou, n’existe pas dans des pays tels que le Ghana ».Toutefois, dans chaque village, trois ménages vulnérables ont eu la fortune de bénéficier de latrines entièrement construites dans le cadre du projet.

Le changement de mentalité et de comportement est une condition sine qua non pour la réussite des programmes et projets notamment dans le domaine de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène. Espérons que les différentes sensibilisations organisées à cet effet, ne sont pas tombées dans des oreilles de sourds. En attendant, le partenariat qui lie la LONAB et l’USAID WA-WASH se poursuit et la nationale des jeux de hasard contribue à hauteur de 350 millions de francs CFA.

En plus de ces actions pour l’amélioration de la santé des bénéficiaires, la LONAB et l’USAID WA-WASH cofinancent des bourses d’études pour des étudiants burkinabè issus de l’université de Ouagadougou, de l’université Aube nouvelle et de 2IE.

Herman Frédéric BASSOLE
Photos : Bonaventure PARE
Lefaso.net