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Conjoncture économique internationale et nationale du Burkina à fin mai 2015

Publié le mercredi 5 août 2015 à 20h00min

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La conjoncture économique internationale reste marquée au terme des cinq premiers mois de 2015 par la reprise de l’activité économique à un rythme modéré, sous l’effet contrasté du dynamisme des économies des pays avancés, notamment les Etats-Unis et le Royaume Unis ainsi que du ralentissement de la performance dans la plupart des grands pays émergents (Chine, Brésil et Russie). Toutefois, des incertitudes persistent notamment dans la zone euro avec le développement récent des événements de la Grèce.

La croissance mondiale est projetée à 3,5% en 2015 contre une estimation de 3,3% en 2014.

S’agissant de l’inflation mondiale, elle devrait rester relativement faible dans les différentes zones, soutenue par les niveaux bas des cours mondiaux du pétrole et des produits alimentaires.

Sur les marchés des changes, le dollar s’est déprécié pour la première fois au mois de mai 2015 après trois trimestre d’affilés d’appréciation. Il s’est échangé à 588 FCFA, soit une baisse de 3,0%.

Concernant les cours des principales matières premières exportées par le Burkina Faso, au mois de mai 2015, le cours de coton (+1,7%) s’est renforcé pendant que celui de l’or est resté quasiment stable (-0,1%) comparativement au mois précédent.

Quant au cours du baril de pétrole au mois de mai 2015, il a poursuivi son redressement entamé au mois d’avril 2015 en se situant à 64,6 dollars US, soit une hausse de 8,8%. La reprise du prix du pétrole est expliquée par la réduction des stocks de pétrole américaine et une demande mondiale plus forte que prévue. Cependant, comparé à mai 2014, le baril du Brent a perdu 40,8% de sa valeur en mai 2015.

Matières premières exportées (or et coton) Matière première importée (pétrole)

Source : FMI, Afristat et DGEP Source : FMI, DGEP

La conjoncture économique nationale a été caractérisée par une bonne orientation de l’activité économique au premier trimestre de 2015 après deux trimestres de reculs successifs. Le PIB a augmenté de 3,2% au premier trimestre 2015 en lien avec la reprise de l’activité dans les secteurs secondaire (+3,6%) et tertiaire (+5,3%). Cependant, depuis l’entame du deuxième trimestre, l’élan économique amorcé reste contrarié par des incertitudes liées, notamment à la contreperformance des finances publiques, la baisse des importations et des exportations, au ralentissement de l’activité minière ainsi qu’aux effets probables de l’installation tardive de la campagne agricole et de l’épidémie de la grippe aviaire.

Selon les dernières projections macroéconomiques en date du mois de mars 2015, le taux de croissance est attenu à 5,0% en 2015 contre 4,0% en 2014.

Concernant la production industrielle d’or fin, elle connait un essoufflement au mois de mai 2015. En effet, elle est en baisse aussi bien en rythme mensuelle (-16,7%) qu’en glissement annuel (-30,7%). La quantité d’or produite au mois de mai est de 2,445 tonnes contre 2,933 tonnes en avril 2015 Cependant, sur les cinq premiers mois de 2015, la quantité total d’or enregistrée reste en léger accroissement (+1,4%), ressortant à 14,575 tonnes contre 14,375 tonnes à fin mai 2014.

La production d’or à fin mai 2015

Source : DGMG, DGEP

S’agissant de l’inflation, le mois de mai 2015 reste caractérisé par la hausse du niveau général des prix en raison du renchérissement des produits alimentaires, des combustibles (charbon de bois) et des services de restauration. Le taux d’inflation annuel moyen est ressorti à 0,1% en mai 2015 comme en avril. Après plus de douze mois de recul des prix, l’inflation d’ensemble est redevenue légèrement positive en avril et mai 2015.

Concernant spécifiquement les prix des principales denrées alimentaires, ils ont augmenté dans leur ensemble au mois de mai 2015 (le maïs (+6,3%), le niébé (+4,9%), le mil (+4,3%) et le sorgho (+3,8%).

Pour ce qui est des finances publiques, les recettes enregistrent deux mois consécutifs de contreperformance tandis que les dépenses sont en accroissement. En effet, à fin mai 2015, les recettes propres ont été mobilisées à hauteur de 431,7 milliards de FCFA contre 441,2 milliards de FCFA à la même période en 2014, soit une baisse de 2,2%. Cette baisse est imputable aux recettes fiscales (-5,4%), les recettes non fiscales s’étant inscrites en hausse (+33,4%). Les recettes minières mobilisées au titre du budget de l’Etat au mois de mai 2015 se sont élevées à 11,86 milliards de FCFA, en baisse de 5,5% en rythme mensuel. A fin mai 2015, elles se sont situées à 65,65 milliards de FCFA.

Quant aux dépenses totales du budget de l’Etat, elles ont été effectuées à hauteur de 573,3 milliards de FCFA contre 557,0 milliards de FCFA à la même période en 2014, soit une hausse de 2,9%. Cette progression est imputable à l’effet conjugué de l’augmentation des dépenses courantes (+21,0 milliards de FCFA) et de la contraction des dépenses en capital (-4,7 milliards de FCFA). A fin mai 2015, le taux d’exécution des dépenses totales est de 31,7% contre 29,0% à la même période en 2014.

Les recettes Les dépenses

Source : DGI, DGD, DGTCP, DGEP Source : DGB, DGEP

Au titre des échanges extérieurs, les échanges de biens du Burkina Faso se sont traduits durant le mois de mai 2015 par une détérioration de 32,8 milliards de FCFA du déficit commercial qui s’est établi à 44,2 milliards contre 11,3 milliards le mois précédent. Cette situation reflète une baisse plus prononcée des exportations (-34,1milliards) par rapport des importations de biens (-1,2 milliard), en variation mensuelle.

En effet, les exportations se sont situées à 21,1 milliards de FCFA en mai contre 55,2 milliards de FCFA en avril 2015, soit une baisse de 61,7% imputable à la contraction des exportations de coton (-74,9%), de sésame (-32,8%) et d’or (-20,2%). Quant aux importations, elles ont fléchi de 1,8% comparativement au mois précédent en s’établissant à 65,3 milliards de FCFA, expliqué par la baisse des importations des hydrocarbures (-4,8%).

Au niveau du secteur bancaire, les crédits à l’économie ont maintenu leur tendance haussière depuis le début de l’année 2015. En glissement mensuel, ils sont été en hausse de 2,2% en avril. Par rapport à fin décembre 2014, les crédits se sont amplifiés de 46,1 milliards de FCFA, expliqués aussi bien par les crédits ordinaires que les crédits de campagne.

Le crédit à l’économie

Source : BCEAO, DGEP

En somme, de l’analyse des indicateurs conjoncturels à fin mai, l’élan de l’activité économique amorcé au premier trimestre 2015 demeure fragile. En effet, la contreperformance des finances publiques, la baisse des importations, le ralentissement de l’activité minière ainsi que les effets probables de l’installation tardive de la campagne agricole et de l’épidémie de la grippe aviaire laissent présager des signes de morosité de l’activité économique. Toutefois, la bonne orientation du crédit à l’économie et les anticipations favorables des chefs d’entreprises sont des signes confortant la reprise attendue en 2015.

Afin de renforcer cette dynamique de croissance, la poursuite des actions en vue d’accroître la mobilisation des ressources propres, d’améliorer le climat des affaires et d’accompagner le monde rural en période hivernale s’impose.

Source : Ministère de l’Economie et des Finances
Direction Générale de l’Economie et de la Planification (DGEP)
Direction de la Prévision et des Analyses Macroéconomiques (DPAM)

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Vos commentaires

  • Le 6 août 2015 à 03:24, par sidbale En réponse à : Conjoncture économique internationale et nationale du Burkina à fin mai 2015

    Ces données montrent la légèreté avec laquelle on gère les finances publiques. Sinon, comment peut comprendre que les autorités budgétaires prônent un budget d"austérité"et même temps créent un déficit budgétaire ?

  • Le 6 août 2015 à 11:13, par suntex En réponse à : Conjoncture économique internationale et nationale du Burkina à fin mai 2015

    on veut un président technocrate au soir du 11 octobre pour relancer l’économie du pays tous en travaillant pour le bien-etre du pays et dans l’intérêt du peuple.

  • Le 8 août 2015 à 23:23, par CNT En réponse à : Conjoncture économique internationale et nationale du Burkina à fin mai 2015

    M Bâ Michel, tu sais que tu n’es pas un président plein. Blaise, oui ! il a été élu. Dieu lui a permis d’être un président pendant 27 ans. Le Burkina rayonnait et les investisseurs frappaient à la porte du pays. Malgré sa légitimité, il a préféré démissionner pour préserver la paix lorsqu’il s’est rendu compte que des insurgés voulaient détruire le pays (Assemblée Nationale, Radio, domiciles privés, boutiques brûlés).
    Après avoir incendié et pillé, les insurgés sont maintenant déçus et crient qu’il n’y pas boulot et les CNTistes se sucrent gloutonnement comme J. H. Bazié qui n’a jamais rêvé être député !

    Mais il y a une solution. Récupérez l’argent que l’infernal tandem Zida-Barry-Lopez ont distribué aux oscs et soldats acquis pour renforcer le budget de l’Etat.

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