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L’Afrique et la COP 21 de Paris : Le sacrifice à faire

Publié le mercredi 5 août 2015 à 00h01min

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L’Afrique et la COP 21 de Paris : Le sacrifice à faire

Le réchauffement de la planète est bel et bien réel et ce n’est pas de la fiction. Nul besoin d’être écologiste pour s’en convaincre. Inondations, sécheresses, températures extrêmes rythment le quotidien de « sept milliards de voisins ». Du 30 novembre au 11 décembre 2015, tous les regards seront tournés vers la 21e Conférence des Parties (COP21) à Paris qui ambitionne « contenir le réchauffement de la terre en deçà de 2°C ». L’Afrique qui paie déjà un lourd tribut des dérèglements climatiques devra parler d’une même voix et du même coup consentir des sacrifices.

D’où viendra le compromis qui permettra de déboucher sur un accord international sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre ? La COP 21 n’a pas droit à l’erreur et les pays le savent. Si des pays comme la Chine et les Etats-Unis d’Amérique ont déjà réaffirmé leur engagement à réduire leur émission de CO2 (dioxyde de carbone), l’Afrique tarde à comprendre qu’elle n’est pas la seule victime. Le dérèglement climatique est l’affaire de tous les Etats qu’ils soient riches, émergents ou en voie de développement. Rien ne sert de jeter la pierre au premier venu.
Quand Ouagadougou était sous les eaux le 1er septembre 2009, qui était responsable ? Etaient-ce le Brésil, l’Inde, l’Afrique du Sud ou la Côte d’Ivoire ? Certainement pas ! A qui la faute lorsque des « camions-corbillards » transportent des tonnes de bois des maigres forêts vers les villes ? A qui s’en prendre quand la part les contraintes climatiques n’est pas prise en compte par les politiques socio-économiques des Etats africains ?

La bonne gouvernance, le pas à franchir

Même si le « Berceau de l’humanité n’attend que des actes concrets à cette COP 21, il doit faire avancer la locomotive de la mobilisation financière tout en prenant des engagements. Les pays africains doivent saisir cette opportunité en adoptant une position commune, même si les besoins sont différents. Le financement pour lutter contre les changements climatiques est crucial et il est prévu la création d’un fond vert de 100 milliards de dollars d’ici à 2020. Si l’on ne prend garde, l’aide financière aux Etats risque d’alimenter des comptes en Suisse ou de sommeiller dans des cantines privées plutôt que d’aller dans des projets visant à atténuer les chocs du dérèglement climatique et à améliorer l’adaptation des populations à long terme. Attention donc à la corruption et au détournement de fonds destinés à garantir l’équilibre de la planète ! Car le moindre centime volé ou dépensé inutilement vaudra bien à l’avenir des catastrophes naturelles sans précédent.

Regard d’espoir

Le paysan de Banfora, l’éleveur de Gorom-Gorom, la dolotière de Koupela, le commerçant de Pouytenga, le banquier de Ouagadougou, le lutteur de Toma et l’étudiant de Koudougou sont inquiets. Peu connaissent la conférence des parties qui se tiendra à Paris mais tous ne sont pas étrangers aux changements climatiques. Combien ont accès à l’information climatique au niveau national et régional. Très peu sans doute. Ils ont reçu un héritage, le Burkina Faso. Et ce pays est désormais, comme dirait l’autre, une dette qu’ils doivent laisser à la génération future. Alors, n’oubliez pas de prendre en compte les changements climatiques dans vos politiques socio-économiques. Ne l’oubliez pas.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

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