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Assassinat du général Adolphe Nshimirimana : Le pouvoir burundais saura-t-il se ressaisir ?

Publié le lundi 3 août 2015 à 23h58min

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Assassinat du général Adolphe Nshimirimana : Le pouvoir burundais saura-t-il se ressaisir ?

La crise post électorale au Burundi vient de franchir un autre cap dangereux ce dimanche 2 août 2015 avec l’assassinat du Général Adolphe Nshimirimana, un proche du président fraichement réélu contre vents et marées Pierre N’Kurunziza. Cet assassinat fait craindre le pire pour la paix au Burundi et devrait interpeller tous les acteurs politiques du pays, à commencer par ceux au pouvoir.

Le Burundi va-t-il basculer de nouveau dans la guerre civile ? Cette question, ils sont nombreux à se la poser au lendemain de l’assassinat dimanche 2 août 2015 du Général Adolphe Nshimirimana, un des piliers du régime burundais.

Le concert des condamnations qui a suivi l’assassinat, exprime à souhait ces inquiétudes. Des inquiétudes amplement justifiées d’autant plus que l’on ne sait ce à quoi mèneront ces violences consécutives à la décision de Pierre N’Kurunziza de briquer contre vents et marées un troisième mandat, lui qui faisait partie des signataires de l’accord de paix d’Arusha marquant la fin de la guerre civile burundaise dans les années 2000.

NKurunziza, facteur d’instabilité

Hier artisan du retour de la paix dans son pays à l’issue de la décennie de conflit ethnique entre Hutu et Tutsi (1993 -2006), NKurunziza est finalement devenu facteur d’instabilité. N’eût été son entêtement à rester au pouvoir, l’on n’en serait peut-être pas là. Le Général Nshimirimana paie ainsi cash et de façon fatale son soutien au système N’Kurunziza dont il était le numéro deux de fait.

La violence appelant la violence, il faut maintenant craindre pour la suite. A l’évidence, le Burundi n’est pas loin du gouffre. Frappé de plein fouet, le nouveau ancien président a réagi en qualifiant l’assassinat « d’acte ignoble » et en appelant ses concitoyens au calme.

L’appel au calme de N’Kurunziza va peut-être dans le bon sens mais a-t-il bien décrypté le message ? En d’autres termes, a-t-il pris la mesure de la gravité de la situation dans laquelle se trouve son pays ?

Montrer le chemin de la paix

Si NKurunziza veut vraiment la paix, c’est à lui de montrer le chemin. Comme le disait l’ancien président ivoirien, Félix Houphouët Boigny, ‘’la paix ce n’est pas un mot, c’est un comportement’’. Pierre NKurunziza saura-t-il redevenir faiseur de paix au Burundi ? En tant que président du pays, c’est à lui qu’incombe en premier lieu la stabilité du pays. Il est temps pour lui de se ressaisir et d’engager un dialogue sincère avec son opposition afin d’éviter une nouvelle guerre civile au Burundi.

Certes, le pouvoir burundais est allé très loin dans son forcing pour se maintenir en place mais il n’est pas tard pour lui de rectifier le tir. Mieux vaut tard que jamais, dit-on.
En cela, Nkurunziza devrait savoir saisir la main tendue de l’opposition burundaise qui se dit prête au dialogue pour sauver le pays du chaos sécuritaire qui se profile de plus en plus à l’horizon.

Grégoire B. Bazié
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 4 août 2015 à 04:58, par Pousraogo En réponse à : Assassinat du général Adolphe Nshimirimana : Le pouvoir burundais saura-t-il se ressaisir ?

    La paix, la paix, oui la paix dans le monde, la paix dans nos pays.
    Mais, qui est l’assassin du général Adolphe ?
    Le président auto-forcing ? Son camp ou bien un parti de l’opposition ?
    Sans vérité et justice, il ne pourra jamais y avoir de paix.
    Je crains pour le Burundi. Mais Dieu est Grand. Je suis croyant et pratiquant.

  • Le 4 août 2015 à 08:28, par absent En réponse à : Assassinat du général Adolphe Nshimirimana : Le pouvoir burundais saura-t-il se ressaisir ?

    Il y’a lieu de se demander ce que l’HOMME recherche exactement : une gloire qui ne finit pas ? être Président toute sa vie, mais cela finit toujours mal et on devient plus malheureux qu’un mendiant de pain. En exemple, Mobutu, ROI du Zaïre, trop puissant mais il mourut à 40 kg.
    Si j’étais à la place de NKurunziza, j’aurais agi autrement pour vivre la paix après le pouvoir. mais là, il est trop malheureux malgré sa réélection (pas de sommeil, peur de coup d’état, d’assassinat, du TPI futur, ...). Il a peur de tout, même de son ombre (silhouette).
    N’étant pas DIeu pour être toujours DIeu, il vaut mieux savoir que le bonne choses ont une fin et c’est ainsi, même le pouvoir et l’argent

  • Le 4 août 2015 à 15:37, par boss En réponse à : Assassinat du général Adolphe Nshimirimana : Le pouvoir burundais saura-t-il se ressaisir ?

    ah ! Quel est ce virus qui pique nos chefs d’état ?

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