« Nos cours d’eau et nos plans d’eau sont en train de s’ensabler ». C’est le constat fait par l’Agence de l’eau du Mouhoun (AEM). Selon les responsables de l’AEM si rien n’est fait, « l’exploitation qui est faite des pourtours des fleuves, des lacs, des cours d’eaux est telle que le risque est grand de voir à terme disparaitre tous ces points d’eau ». C’est pourquoi, explique le Directeur général de l’Agence de l’eau du Mouhoun, dans le cadre de notre mission de protection des berges des points d’eau, nous avons organisé l’opération de reboisement à Gassan pour protéger le lac Pérenne. A cet effet, la population de Gassan et de Zaba et l’AEM ont mis en terre 3800 plants. Ils sont disposés en haie vive de 3 rangées. Les espèces sont entre autres le moringa olifera, le tamarain dusindica, l’acassia nilotika, le mangiferain dica, et l’adamsonia digitata.

« Il ne s’agit pas seulement de reboiser, il faut aussi entretenir »

Selon le Président du Comité du bassin de l’AEM, Alphonse Bonou, la haie vive de 3 rangées va empêcher l’érosion et l’ensablement du lac Pérenne. Pour lui, il ne s’agit pas seulement de planter pour planter. Le plus grand travail reste à venir. C’est notamment la protection des plants mis en terre. Monsieur Bonou a invité les populations à s’organiser pour une meilleure protection des plants.
Pour le Président de la Délégation spéciale de la commune (PDS) de Gassan, Jean Clément Bandoago, l’opération de reboisement du lac Pérenne vient à point nommé. « Le lac Pérenne était auparavant plus vaste, il s’étendait au moins sur plus de 200m2. Donc c’est une préoccupation pour la population de voir le lac reculer pour être à la limite que vous voyez ». De l’avis du PDS de Gassan, c’était le cri de cœur de la population qui a maintes fois exprimé le désir de voir ce site préservé. « Nous prenons l’engagement au niveau de la commune d’assurer l’entretien des plans. En effet, nous sommes conscients qu’il ne s’agit pas seulement de reboiser, il faut aussi entretenir. La commune va mettre en place un Comité qui sera chargé du suivi et de la gestion de ce site » a-t-il assuré. D’ailleurs, indique monsieur Bandaogo, « l’Agence de l’eau du Mouhoun nous a offerts 500 grilles de protection ». A en croire le Président du Comité du bassin de l’AEM, Alphonse Bonou, chaque année à la demande des populations qui posent un problème de protection soit de cours d’eau ou d’un lac, l’Agence s’organise pour les aider dans ce sens.

Ibrahima TRAORE
Lefaso.net