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IXe Sommet de l’UEMOA : Les chantiers de l’Union expliqués aux journalistes

Publié le mardi 5 avril 2005 à 07h53min

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En prélude à la IXe Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) à Niamey, un séminaire d’information et de sensibilisation sur les chantiers de l’UEMOA a été organisé le 29 mars 2005 au profit des journalistes membres du Réseau des journalistes économiques de l’UEMOA.

"Je voudrais vous féliciter et vous remercier de votre engagement ferme en faveur du processus d’intégration de l’UEMOA et de l’apport que chacune et chacun d’entre vous n’a cessé d’apporter à la diffusion de l’information sur les chantiers de l’Union, facilitant ainsi leur compréhension et leur assimilation par les populations des Etats membres".

Ce sont là des propos du président de la Commission de l’UEMOA prononcés par son représentant, le commissaire Frédéric Korsaga) à l’ouverture des travaux d’un séminaire organisé à Niamey le 29 mars au profit des journalistes. Le "séminaire d’information et de sensibilisation des journalistes sur les chantiers de l’UEMOA" vise deux objectifs : faire le bilan de l’évolution des chantiers de l’UEMOA en 2004 et recueillir la perception des participants de la mise en œuvre de ces chantiers.

Ainsi, des "outils et des instruments" ont été remis aux journalistes membres du Réseau des journalistes économiques de l’UEMOA à travers 4 exposés : "L’UEMOA en 2004 : bilan de la mise en œuvre des chantiers de l’intégration", "L’UEMOA et la résolution des conflits", "Politique monétaire et financement de l’économie", "La Banque ouest africaine de développement (BOAD)".

L’intégration en marche

"Impulser une dynamique nouvelle au processus d’intégration régionale". Tel est le leitmotiv de la déclaration adoptée par la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UEMOA au terme de sa 8e session ordinaire tenue le 10 janvier 2004 à Niamey.

Les activités menées par les organes de l’Union en 2004, ce sont donc inscrits dans cet esprit. Il s’agit de faire de l’intégration régionale une voie privilégiée du développement. En 2004, il y a eu l’adoption du Programme économique régional (PER) 2004-2008. Le PER vise à imprimer une croissance accélérée à l’Union. Le processus de convergence entre l’UEMOA et la CEDEAO a également connu une accélération.

Mais les crises dans certains pays de l’Union (Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau), la baisse des cours de certaines matières premières : (café, cacao, coton...) n’ont pas permis d’atteindre les résultats escomptés. Concernant les conflits, le conseiller diplomatique du président de la Commission, l’ambassadeur Amadou Diop a indiqué que par une sorte de "division du travail dans notre région, la CEDEAO s’occuperait des aspects politico-diplomatiques et l’UEMOA des questions économico-commerciales"

Mais a-t-il ajouté, "si la pratique a corroboré cette assertion, il serait hasardeux, voire illogique, de s’enfermer dans ce carcan rigide, étroit et réducteur". En effet, en onze ans d’expérience, l’Union a acquis une grande expérience dans la gestion et le règlement des conflits. La Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, en vertu de l’article 17 du Traité, définit les orientations de la politique de l’Union. Elle se réunit au moins une fois par an et est souveraine pour se pencher sur toutes les questions qui interpellent l’Union.

Dans son ordre du jour, elle peut examiner les situations de crise. En 2004 par exemple, une réunion extraordinaire à Niamey avait permis de se pencher sur la situation en Guinée-Bissau.

Aussi, le président de la Commission à l’occasion de ses rencontres avec les chefs d’Etat ne manque pas d’apporter sa contribution à la résolution de certains conflits qui minent l’espace communautaire. Mais comme "on ne fait pas diplomatie sur la place publique", ce genre d’action n’est pas porté à la connaissance de tous.

Néanmoins, de manière plus visible, le Comité interparlementaire (CIP), organe législatif de l’Union, s’investit pleinement dans la résolution des conflits internes comme externes au sein de l’espace UEMOA. Cela se traduit dans les faits par la médiation, l’envoi d’observateurs aux élections, le dialogue entre pouvoir et opposition... La première réunion du Conseil parlementaire pour la paix (CPP), conseil restreint créé au sein du CIP s’est réunie à Niamey en août 2004. A l’occasion, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau et le Togo ont retenu l’attention des délégués.

Toujours, dans son élan de résolution des conflits, la Commission a rédigé un mémorandum qui propose plusieurs voies de sortie de crise.

La stabilité des prix, l’objectif

A propos de "politique monétaire et financière de l’économie", le directeur des études de la BCEAO, Jean Claude Brou a indiqué qu’elle vise une croissance durable et une promotion de l’emploi. L’objectif principal, a-t-il poursuivi, est la maîtrise de l’inflation, donc la stabilité des prix.

Pour y arriver, des efforts devraient être faits à tous les niveaux. Dans son exposé, le responsable des relations extérieures de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) est allé dans le même sens.

Pour M. Omar Fall, la pauvreté est profonde dans la sous-région. Pour la résoudre de moitié par exemple, il faut une croissance de 8 à 12% pendant 15 ans sans discontinu. M. Fall a par ailleurs, indiqué qu’une croissance de 5% par an en zone UEMOA représente 6000 milliards de FCFA d’investissement par an avec, bien sûr, des financements qui vont dans le bon secteur.

La situation de la sous-région n’est pas reluisante, mais elle n’est pas non plus désespérée. C’est en cela que le Programme économique régional (PER) et d’autres initiatives de l’UEMOA pour le bien-être des populations de l’espace sont à saluer. Et pour donner encore plus de visibilité à ces actions, l’UEMOA développera cette année, une communication dans les langues nationales.

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA
Sidwaya

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