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Situation nationale : « Il y a malheureusement des Burkinabè qui n’ont même pas la mémoire », dixit Isaac Yacouba Zida

Publié le mercredi 8 juillet 2015 à 05h28min

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Situation nationale : « Il y a malheureusement des Burkinabè qui n’ont même pas la mémoire », dixit Isaac Yacouba Zida

Annoncé pour 16 h, c’est finalement à 17 h 10 que le Premier ministre, Isaac Yacouba Zida a franchi la sortie de la base aérienne ce mardi 7 juillet 2015, de retour d’Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire.

A sa sortie, il est accueilli par des sympathisants d’organisations de la société civile qui avaient pris position quelques heures avant. A coups de slogans le magnifiant et parfois hostiles au RSP, Isaac Yacouba Zida est ‘’accompagné’’ à pied jusqu’au Premier ministère où, arrivé 20 minutes après, il a livré un message à ses sympathisants devant l’institution.

Et c’est Hervé Ouattara, coordonnateur du CAR, qui a introduit le Premier ministre en ces termes : « Chers camarades, je vais vous remercier pour ce que vous avez fait ce soir. Vous devez être fiers de vous, vous devez être fiers d’être Burkinabè. Ce que nous avons fait les 30 et 31, nous sommes-là ce soir pour rappeler à ceux qui ont la mémoire courte, que nous, nous n’avons pas oublié. Ce pour quoi nous sommes sortis, nous allons ressortir s’il le faut, et cette fois-ci c’est pour nettoyer les ennemis du peuple. Nous demandons au Premier ministre d’être rassuré, parce que c’est un Premier ministre du peuple et non un Premier ministre d’un groupuscule. Nous voulons également que les uns et les autres comprennent que la transition sera-là jusqu’au 11 octobre, n’en déplaise à nos détracteurs. Et je vais vous demander d’applaudir très fort pour notre Premier ministre qui va organiser les élections ».

Isaac Yacouba Zida, après avoir salué ses « camarades », a déclaré : « Cela me rappelle un peu le 30 octobre 2014. Nous n’avons pas oublié. Mais comme l’a dit le camarade Hervé Ouattara, il y a malheureusement des Burkinabè qui n’ont même pas la mémoire. Ils ont oublié hier », a déclaré le Premier ministre. Plus d‘une fois stoppé dans son élan par les cris d’approbation, Isaac Yacouba Zida a poursuivi : « Alors que dans l’histoire, quand le peuple a parlé, il a parlé. Quand le peuple a montré clairement sa volonté, il n’y a pas une autre volonté au-delà de sa volonté. Malheureusement, il y a de petits malins, de très petits malins, qui pensent qu’ils peuvent ruser, qu’ils peuvent tromper les gens autour d’eux pour atteindre leur objectif. Ce que vous avez fait ce soir, montre encore, s’il le fallait, que nous ne nous laisserons pas abuser ».

Le Premier ministre a appelé ses « soutiens » du jour à la vigilance, parce que les 30 et 31octobre ont été acquis au prix de la vie de certains de leurs camarades. « Est-ce qu’ils comprennent cela ? Il y a des jeunes Burkinabè, qui ont payé de leur vie. Nous ne voulons pas que leur sacrifice soit vain. Ils ont payé cher. Il faut que cela leur apporte un prix. Et ce prix, ce sont des élections démocratiques le 11 octobre », a-t-il martelé avant d’ajouter : « Nous allons organiser des élections démocratiques le 11 octobre pour honorer la mémoire de ceux qui sont partis pour toujours, pour que chaque Burkinabè des villes et des campagnes, qu’il soit jeune, vieux, femme, homme, enfant, ait de l’espérance enfin dans ce pays ».

« Aujourd’hui, les gens veulent nous faire la morale »

Abordant un autre pan des élections, le Premier ministre a déclaré : « On nous parle d’exclusion. Ecoutez, soyons sérieux. Vous parlez de quelle exclusion ? Je connais des Burkinabè qui ont quitté ce pays depuis 27 ans. Ils n’osent pas mettre le pied ici parce qu’ils ont été définitivement exclus. Aujourd’hui, les gens veulent nous faire la morale. Nous leur avons dit que si le peuple s’est exprimé, alors nous allons marcher selon la volonté du peuple ». Selon lui, « cet accueil » qui lui a été réservé est un encouragement à tenir ferme.
« Je vais tenir ferme, parce que je sais que je suis dans la volonté de Dieu et dans la volonté du peuple », a-t-il insisté avant de relever l’accueil chaleureux qui lui a été réservé par les Burkinabè de la Côte d’Ivoire ainsi que par les autorités ivoiriennes elles-mêmes. « Il nous a accueillis pour dire qu’entre les deux peuples, le peuple burkinabè et le peuple ivoirien, il n’y a aucun problème », a affirmé Isaac Yacouba Zida.
« Ceux qui veulent inventer des problèmes, c’est dans leurs rêves que ces problèmes existent. Il n’y a pas de problème entre le petit mossi du plateau-central au Burkina et le petit Baoulé en Côte d’Ivoire. Ils vivent en parfaite symbiose là-bas à Abidjan. Ils étaient des centaines ce matin. Je les ai rencontrés à l’Hôtel Ivoire. Ils me chargent de vous transmettre leurs salutations. Ils me disent qu’ils soutiennent la Transition, qu’ils soutiendront la Transition jusqu’au bout. Et que, eux, ressortissants du Burkina Faso en Côte d’Ivoire, ils n’imaginent pas que quelqu’un perturbe la Transition », a expliqué le Premier ministre, appelant ses « camarades » à rester sereins parce que, « je suis très serein moi-même ». A l’en croire, les dirigeants que le peuple aura choisis vont diriger le pays, pas quelqu’un d’autre. Tout en remerciant ses « camarades » pour le soutien, il a lancé en guise de conclusion : « Allons seulement, il n’y a rien ».

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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