Les têtes couronnées de la sous-région ont fait un tour d’horizon de la situation économique, financière et monétaire de l’Union qui leur a permis de relever les progrès, les insuffisances de certains chantiers.

Elles ont aussi donné des orientations pour la poursuite de chantiers entamés ou l’ouverture d’autres. Le président nigérien Mamadou Tandja a été reconduit à la tête de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement avec pour charge de veiller sur l’exécution de la nouvelle feuille de route tracée dans sa capitale.

Le communiqué final, sanctionnant le huis clos des chefs d’Etat et de gouvernement est tombé dans l’après-midi du 30 mars et a été lu à l’endroit de la presse par le président de la Commission de l’UEMOA, Soumaïla Cissé. En faisant l’état des lieux de l’intégration, l’instance suprême de l’Union s’est félicitée d’un certain nombre de projets ou de réalisations si ce n’est de certaines situations. C’est le cas par exemple des résultats obtenus en matière de stabilité de prix de l’Union, de l’évolution des agrégats monétaires marquée par une amélioration de la position extérieure des institutions financières.

Toute chose qui a permis d’assurer un taux de couverture de l’émission monétaire de 117,2% soit l’équivalent de 7 mois d’importation de biens et services. La Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement s’est également félicitée de la création de la Banque régionale de solidarité (BRS) qui sera basée à Niamey et dont les activités doivent en principe démarrer cette année 2005. Les participants aux huis clos ont salué la mise en place de la société de holding de la BRS, de ses filiales bancaires et la nomination des responsables.

Autres points de satisfaction de la Conférence : les propositions de stratégies et d’actions de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour mieux insérer les pays de l’UEMOA dans l’économie mondiale, les interventions en 2004 de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) en matière de lutte contre la pauvreté, l’entrée de la République populaire et de l’Inde dans le capital de la BOAD, etc.

Des invites et des instructions

Au-delà des satisfactions, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement a invité les Etats membres ou instruit le Conseil des ministres et/ou la Commission de l’UEMOA à prendre des mesures en vue d’entreprendre des réformes, de redoubler d’efforts dans l’exécution de chantiers. Ainsi, concernant l’état de la mise en oeuvre des réformes de l’Union, la Conférence a invité les Etats membres à prendre les dispositions nécessaires pour la mise en oeuvre diligente des décisions communautaires concernant notamment la levée des barrières non tarifaires aux échanges intra-communautaires et la législation communautaire de la concurrence.

Les Etats membres ont été également invités à apporter leur soutien à la mise en place du projet de développement du marché financier de l’UEMOA pour en faire un marché dynamique et une source importante de financement pour les programmes d’investissement et les besoins de trésorerie des Etats et des entreprises. De leur côté, le Conseil des ministres statutaire et la Commission de l’UEMOA ont été instruits, par exemple, à prendre des mesures d’harmonisation nécessaires à l’effectivité du droit d’établissement au sein de l’Union.

Dans leur long communiqué final, les chefs d’Etat et de gouvernement ont également invité ces deux organes de l’UEMOA à oeuvrer pour assurer une plus grande efficacité et une meilleure visibilité des actions de l’Union à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans le domaine de la gestion des relations commerciales multilatérales. Concernant les négociations commerciales, le Conseil des ministres et la Commission ont été invités à prendre des dispositions en vue d’une conduite diligente de négociations qui devraient doter le cadre légal de l’Union d’accords propices au développement des relations de commerce et d’investissement avec les peuples partenaires.

A propos toujours de négociations, la Conférence a invité la Commission de l’UEMOA à poursuivre les efforts entrepris en vue de la mise en oeuvre diligente, en partenariat avec l’Union européenne, de Programme régional de restructuration et de mise à niveau des industries de l’Union. Le long communiqué final a pris fin par la reconduction, pour la troisième fois consécutive, du président Mamadou Tandja à la tête de l’instance suprême de l’Union pour un mandat d’un an "en raison de l’important travail réalisé (par le chef de l’Etat nigérien) en vue de l’approfondissement de l’intégration économique des Etats membres".

Dans son tout premier discours de président en exercice de la Conférence, Mamadou Tandja s’est notamment réjoui de la confiance à nouveau placée en lui et a dit pouvoir compter sur le soutien de tout le monde pour relever les défis de l’intégration.

Par Séni DABO Envoyé spécial