Migrants burkinabè expulsés du Gabon : 186 d’entre eux sont arrivés à Ouagadougou
Ils sont pour la plupart de jeunes adolescents partis de façon clandestine au Gabon. Interpellés par la police, ils ont été expulsés le 18 juin. Au nombre de 186, ils ont été accueillis par la ministre de l’Action sociale et de la solidarité nationale à leur retour ce samedi 27 juin à Ouagadougou.
Que d’émotions à l’arrivée des migrants burkinabé expulsés du Gabon. De la tristesse surtout ! Habits délabrés ou encore sales, malades, l’air fatigué, déçus…chacun d’eux couvait sa douleur. Un a un, ils descendaient du car qui les a transportés depuis Cotonou au Bénin, aux frais du Président Michel Kafando, nous dit- on. Si certains étaient allés au Gabon pour faire des études, d’autres y sont allés pour un mieux-être. C’est le cas du plus jeune âgé de 12 ans. Il était accompagné de sa grande-sœur de 15 ans du nom de Ramatou Guinko. Ils ont tous les deux été interceptés alors qu’ils rejoignaient leur père en pirogue. Abdoul Béogo blessé au pied par la pirogue est aussi un jeune qui a quitté son village dans la province du Koulpelgo depuis 1 mois. « Je vais retourner cultiver au village », disait-il à sa descente du car.
Nicole Zan, ministre de l’Action sociale et de la solidarité tente de retenir ses larmes mais la voix reste cassée. « Soyez les bienvenus chez vous. Soyez les bienvenus dans votre chère patrie », dit-elle en substance. Difficilement les migrants applaudissent malgré tout. Ils semblent toutefois heureux de retrouver leurs proches.
Tous n’étaient pas des clandestins
Le 18 juin lorsque les migrants sont arrivés au bord d’une pirogue, ils ont été interceptés par la police. « Ils étaient très nombreux » confie Assami Zouré un expulsé, qui a été pris pour défaut de carte de séjour, alors qu’il rentrait chez lui en taxi. A l’en croire, la police a profité de l’arrivé des migrants pour engager une opération de rafle le même jour. Et c’est dans ces circonstances que beaucoup d’autres burkinabè en situation plus ou moins irrégulière ont été arrêtés. Selon Assami, lorsqu’on les a arrêtés, ils ont été conduits à la police où il y avait
beaucoup d’autres nationalités et sans procéder à une vérification, ils ont tous été expulsés du Gabon. Heureux de rentrer au pays, Assami ne pense plus retourner d’où il est venu. « J’étais électricien ici. Au Gabon, c’est le même travail que je faisais également. C’est parce que j’ai vu que rien ne prospérait par ici que je suis parti. Malheureusement les choses n’ont pas été comme je l’ai souhaité », laisse-t-il entendre.
Que faire pour réduire le fléau ?
Selon Lambert Ouédraogo du conseil supérieur des burkinabé de l’étranger, la migration clandestine est plus qu’un fléau. Des propos soutenus par Assami Zouré qui espère que le gouvernement lui trouvera des solutions car dit-il : « des burkinabè continuent de souffrir au Gabon ». Il s’est par ailleurs réjouit d’être de retour au pays sans être emprisonné parce que beaucoup d’autres passent par cette étape pendant 3 à 6 mois dans des conditions inhumaines avant de regagner leurs patries. Touché par ce témoignage, la ministre de l’Action sociale a rassuré les « migrants » sur les possibilités d’offre d’emploi avec certainement la politique socioéconomique d’urgence mise en place par le gouvernement de la Transition.
« Il y a du travail. Et il y aura du travail pour vous. Nous allons garder les contacts. Il faut rester au pays car votre avenir y est. Et nous allons ensemble contribuer à l’édification de notre Nation », leur a-t- elle dit. Il est encore difficile, selon Lambert Ouédraogo d’avoir de vrais chiffres sur le nombre de burkinabè vivant au Gabon, encore moins dans les autres pays. « Nous ne faisons que des estimations car les burkinabè ne s’enregistrent pas dans les ambassades et les consulats », confie-t-il avant de révéler que : « le 26 mars, nous avons accueilli 67 burkinabè venu de Malabo. Mais dès le lendemain, beaucoup disaient qu’ils repartiraient encore. Ils sont refoulés mais ils tiennent à repartir toujours ».
Bassératou KINDO
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 29 juin 2015 à 01:22 En réponse à : Migrants burkinabè expulsés du Gabon : 151 d’entre eux sont arrivés à Ouagadougou
QUI GERE LES SERVICES SOCIAUX DES AMBASSADES. LE PRESIDENT KAFANDO ET MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES DOIT REGLER CE PROBLEME SI RIEN NE SERA COMME AVANT. UN DECRET EXISTE MAIS LE PRESIDENT S’ARRANGE AVEC SES COLLEGUES POUR QUE CES POSTES RESTENT ENTRE LES MAINS DE PERSONNES NON QUALIFIES. MAINTENANT QUAND ON EST AU BURKINA ON SAIT QUI DOIT FAIRE QUOI. DE GRACE, PRESIDENT, REND SAIN TON MINISTERE ET SURTOUT LES AMBASSADES
2. Le 29 juin 2015 à 07:35, par Youth En réponse à : Migrants burkinabè expulsés du Gabon : 151 d’entre eux sont arrivés à Ouagadougou
Qu’est-ce qu’on ne peut pas faire au Burkina mes frères ? Et pourquoi aller salir votre intégrité dans des pays bizarres qui insultent le processus d’intégration Africaine ? Et ces associations qui accueillent aujourd’hui où étaient-elles quand ces Burkinabé s’aventuraient sans aucun bon repère, ni bon sens ?
3. Le 29 juin 2015 à 10:56, par Megd’ En réponse à : Migrants burkinabè expulsés du Gabon : 151 d’entre eux sont arrivés à Ouagadougou
N’avons-nous pas un Consul ou un ambassadeur ? Que dit la partie Gabonaise ? Ils sont combien les Gabonais qui viennent étudier au Burkina ? Pour certains, ils ne se sont pas déclarés aux services compétentes. Finalement à quoi sert le ministère des affaires étrangères ? C’est triste, mais nos ambassades ne méritent pas leurs noms. Lorsque vous avez des problèmes, il est mieux de ne pas vous ouvrir à une ambassade car le personnel fera tout avec les autorités du pays, pour vous "noyer".
Je ne citerai pas le nom de cet ambassadeur Burkinabè basé dans un pays européen qui en lien avec les autorités de ce pays, demandait aux ressortissants burkinabè installés dans ce pays de dénoncer les compatriotes en situation irrégulière.
Quand c’est pour gueuler sur les européens, nous sommes forts, mais quand c’est entre nous, c’est motus et bouche cousue. Les différentes OSC burkinabè et autres organisations telle qu’Amnesty International Burkina sont tous restées muettes sur cette question.
4. Le 29 juin 2015 à 11:01, par kaz En réponse à : Migrants burkinabè expulsés du Gabon : 151 d’entre eux sont arrivés à Ouagadougou
Les OSC violentes et pyromanes ont gâté le nom des Burkinabé. plus jamais le jeunes burkinabé ne sera accueilli les bras ouverts dans un pays africains. il nous appartient de faire tout pour redorer notre blason aux yeux de l’extérieur pour qu’on nous considère plus comme des fauteurs de trouble mais des travailleurs dignes, courageux et intègres.
5. Le 29 juin 2015 à 11:19, par FREEMAN En réponse à : Migrants burkinabè expulsés du Gabon : 151 d’entre eux sont arrivés à Ouagadougou
Moi sa me dérange beaucoup, quand je vois un Africain qui est chassé d’un autre pays Africain. Encore à la limite je concède l’expulsion, mais aller les emprisonnés et les traités dans des conditions inhumains. J’espère que le gouvernement burkinabè interpellera celui du Gabon quant aux conditions de détention des immigrés.
6. Le 29 juin 2015 à 13:42 En réponse à : Migrants burkinabè expulsés du Gabon : 186 d’entre eux sont arrivés à Ouagadougou
Quelle honte. En plus ils y vont pour être des gardiens de nuit et autres emploi sans avenir. Si vous décidez que de prendre des bateaux ayez au moins le courage de tenter l’Europe comme les autres. Quelle manque d’ambition du burkinabé
7. Le 29 juin 2015 à 14:07, par paysannoir En réponse à : Migrants burkinabè expulsés du Gabon : 186 d’entre eux sont arrivés à Ouagadougou
Je pense qu’avant de réagir sur le net, il faut travailler la matière grise un tout petit peu, si bien sûr on en a (Kaz). Lorsque des burkinabè étaient expulsés de Libye, de Cote d’Ivoire, du Ghana à l’époque est-ce une histoire d’OSC ? Quand les sud-africains brûlent des congolais et des Mozambicains est-ce une histoire d’OSC. Notre manque d’intelligence et d’esprit critique, nous amène à déplacer les luttes sur d’autres terrains au lieu de réfléchir sur les déterminants. C’est dommage que ce soit des jeunes qui soient aussi bas et incultes.
8. Le 30 juin 2015 à 11:32, par aligatoir En réponse à : Migrants burkinabè expulsés du Gabon : 186 d’entre eux sont arrivés à Ouagadougou
C’est dans ça on nous parle d’intégration régionale ou je ne sais quoi. La police n’à qu’à faire rafle au Matata, y a toujours des gabonais entrain de pinter là-bas et ils n’ont jamais leur papier sur eux. Ceux là doivent passer par le Nicaragua avant de rejoindre Librevielle
9. Le 30 juin 2015 à 18:12 En réponse à : Migrants burkinabè expulsés du Gabon : 186 d’entre eux sont arrivés à Ouagadougou
il faut réagir de façon énergique pour nous faire respecter la prochaine fois, rafle de tous les ressortissant gabonais n’ayant pas de papier régulier sur eux et retour à l’envoyeur. c’est triste que des africain entre eux se permettent de faire des expulsion, que diront nous quand ce st les européens qui maltraitent nos frères ????? je ne suis pas partisanes du dent contre dent mais dans ce cas de figure il aurait fallu retourner des gabonais dans les mêmes conditions qu’ils ont traité nos frères burkinabès
10. Le 28 août 2015 à 09:47 En réponse à : Migrants burkinabè expulsés du Gabon : 186 d’entre eux sont arrivés à Ouagadougou
COMME CA ON NOUS PARLE D’UNION AFRICAINE, ALORS QU’EN TANT QU’AFRICAIN NOUS NE SOMMES PAS CAPABLE D’ACCEPTER DES FRÈRES D’AUTRES PAYS AFRICAINS.