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Crise ivoirienne : Blaise Compaoré, conseiller en paix ?

Publié le jeudi 31 mars 2005 à 07h46min

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Le 19 septembre 2002, Koudou Laurent Gbagbo essuyait la première attaque de rebelles. Depuis lors, le pays est coupé en deux, une partie étant tombée entre les mains des rebelles et l’autre demeurant sous contrôle du pouvoir en place.

Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et de nombreuses négociations ont été menées pour le retour de la paix en Côte d’Ivoire.

Mais les eaux de la lagune Ebrié restent désespérément troubles. Pire, elles sont sur le point de redevenir houleuses. "Aucun progrès notable n’a été constaté dans le processus de paix et la reprise des combats est un danger constant", a relevé un confrère, citant Alan Doss, l’émissaire spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire. T

out en appréciant le travail du médiateur sud-africain, Thabo Mbeki, commis à la tâche par l’Union africaine, Jean Marc de la Sablière, l’ambassadeur de France à l’ONU, a estimé quant à lui, que la diplomatie se trouvait dans une impasse en Côte d’Ivoire. Tout cela inquiète Paris pour qui tout échec des négociations de Pretoria serait grave.

Pendant ce temps, et en attendant la rencontre du 3 avril, que d’aucuns jugent déterminante, entre tous les protagonistes de la crise ivoirienne et le chef d’Etat sud-africain, Ouagadougou semble apparaître comme un acteur incontournable dans la recherche de retour à la paix en Côte d’Ivoire. Le G7 composé des membres des partis de l’opposition ivoirienne ; des ministres, envoyés spéciaux de Gbagbo ; Guillaume Soro, le leader des Forces Nouvelles, et tout dernièrement Seydou Elimane Diarra, le premier ministre ivoirien, ont défilé dans la capitale burkinabè qui n’a jamais refusé d’ouvrir ses portes aux acteurs de la guerre ou de la réconciliation en Eburnie.

Pourtant, dès l’éclatement du conflit chez son voisin ivoirien, le pays des Hommes intègres a tout de suite été mis à l’index en tant qu’instigateur en chef. Blaise Compaoré a, lui, été désigné comme le "parrain" de la bande à Guillaume Soro et autres Ibrahim Coulibaly alias IB. Du côté de Ouagadougou, c’est l’option de l’ormeta qui a été choisie. On a refusé sur toute la ligne de céder aux provocations ivoiriennes.

Mais, la situation a changé quand le Rubicon a été franchi par le "Général" Blé Goudé et ses patriotes qui se sont livrés à toutes sortes d’exactions sur les populations burkinabè vivant en Côte d’Ivoire. Le constat étant visible à l’oeil nu que tout se passait avec la caution de Koudou Laurent Gbagbo, Blaise Compaoré, soutenu par les populations burkinabè, a vigoureusement réagi promettant même le "tribunal pénal international" au président ivoirien.

De négociations en négociations, les deux camps semblent maintenant avoir posé la balle à terre. Et à l’instar de héros fatigués, plus personne ne semble réellement s’occuper de la crise ivoirienne. C’est le "chacun s’assied et Dieu le pousse" ivoirien qui est de mise. Et la crise est toujours là, plus menaçante que jamais pour la survie de la Côte d’Ivoire qui est sur la voie presqu’inexorable de la partition entre le Nord et le Sud, si on n’y prend garde.

Conscientes de l’asphyxie socio-économique que leur pays pourrait inéluctablement subir avec l’exacerbation de la crise, les autorités ivoiriennes semblent compter beaucoup sur Blaise Compaoré qui, dans la sous-région, prend de plus en plus de l’envergure. Il est du reste, le doyen des chefs d’Etat dans cette partie de l’Afrique avec ses 18 ans de pouvoir, et essaie de se tailler un costume sur mesure de monsieur bons offices.

Le président burkinabè n’est-il pas simplement en train de devenir ce que le Vieux-Houphouët Boigny-représentait en Afrique de l’Ouest ? L’homme a également beaucoup flirté avec des dinosaures de la politique africaine et l’axe Paris-Ouaga fonctionne presque parfaitement tandis que les relations entre le Burkina et les Etats-Unis connaissent un réchauffement certain.

Malgré ses discours de suffisance et ses propos trop souvent va-t-en guerre, Abidjan a besoin du soutien de Ouaga dans sa quête de paix et de renaissance.

Mais comment perçoit-on réellement le rôle joué par Blaise Compaoré dans la crise ivoirienne ? Considère-t-on du côté d’Abidjan, le chef d’Etat burkinabè comme un arbitre neutre ou comme quelqu’un qui soutient les ex-rebelles et pourrait avoir une influence sur leur position ? Les Ivoiriens pensent-ils que Blaise Compaoré est maintenant celui qui fait porter la voix de la France qui, manifestement, voudrait bien se faire un peu plus petite dans le bourbier ivoirien ?

Une chose est certaine, Blaise Compaoré peut jouer certes un rôle de premier plan dans la marche vers une probable paix en Côte d’Ivoire. Mais cette paix ne sera possible que de par la volonté sincère des Ivoiriens eux-mêmes.

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 4 avril 2005 à 19:02 En réponse à : > Crise ivoirienne : Blaise Compaoré, conseiller en paix ?

    Vous rêvez chers burkinabés. la ci ne brulera pas

  • Le 5 avril 2005 à 14:16 En réponse à : > Crise ivoirienne : Blaise Compaoré, conseiller en paix ?

    le general ble goudé a selon vous fais attaquer les populations burkinabes de cote d’ivoire
    mais avez vous ne serait ce qu’un debut de prueve avant de lancer de telles balivernes ? je ne crois pas. car blé goude à aucun moment n’a appeler personne à s’en prendre au etrangers ni aux burkinabés. si tel etait le ca, je peux vous assurer que vous l’auriez senti venir car vu le nombre de personnes que ble goudé à chaque appel, il n’y aurait plus 1 burkinabé vivant à Abidjan ou ailleurs croyez moi.

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