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Commission de la réconciliation nationale et des réformes : Vers un diagnostic « exhaustif » des crimes, injustices et inégalités

Publié le mercredi 17 juin 2015 à 10h00min

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Commission de la réconciliation nationale et des réformes : Vers un diagnostic « exhaustif » des crimes, injustices et inégalités

« Les crimes, injustices et inégalités sociales au Burkina Faso : causes, solutions et perspectives », c’est le thème d’un atelier de la commission de la réconciliation nationale et des réformes. Les 16 et 17 juin, avec des autorités coutumières et religieuses, politiques et syndicales, de la société civile, la commission va faire le point de tout ce qui a délité le tissu social aux fins de proposer des mécanismes de leur règlement.

Ils auront la mission d’établir une compréhension commune sur les concepts vérité, justice et réconciliation ; identifier les crimes, injustices et inégalités, les caractériser (causes, conséquences et impacts négatifs) ; proposer des mécanismes de pardon et de réconciliation et enfin proposer des modalités de mise en œuvre.

Ce sont au total 130 participants de l’administration publique, des collectivités territoriales, des partis politiques, de la société civile (Associations, ONG, coutumiers, religieux), du secteur privé et des partenaires techniques qui sont réunis au Liptako Gourma, à Ouagadougou, pour mener ce travail de réflexion.C’est un atelier porté par la sous-commission vérité-justice-réconciliation. Et à en croire le président de la Commission de réconciliation nationale et des réformes, Monseigneur Paul Ouédraogo, ce sera un diagnostic sans complaisance.

Selon l’homme d’église, la crise socio-politique consécutive à l’assassinat du journaliste Norbert Zongo avait donné lieu à la création d’une commission de la réconciliation nationale en novembre 1999. Elle avait à l’époque produit un rapport, ce qui a permis quelques avancées dans le traitement de certains dossiers de crimes de sang (contact avec les familles de victimes, identification de certaines tombes, reconstruction de certaines carrières professionnelles, etc.) et l’organisation de la journée nationale du pardon le 30 mars 2001. Après cela, et de l’avis du président de la CRNR, « Il ya certes de l’accalmie, mais tout semble être resté à mi-chemin. La mauvaise gouvernance semble avoir repris le dessus au Burkina Faso. Elle a eu pour conséquences une dégradation et un pourrissement progressif de la vie sociopolitique et économique du pays. Les mensonges, les crimes, les injustices sociales, les inégalités, l’incivisme et l’impunité marquent de leur sceau les réalités quotidiennes des populations burkinabè très meurtries. S’en sont suivies des périodes de crispations, de rupture de dialogue entre gouvernés et gouvernants. Les crises se sont succédé. Les remèdes proposés par le collège des sages, la commission de la réconciliation nationale, le Comité d’éthique et autres instituions qui ont fait naitre l’espoir à plus d’un, ont vite tourné au cauchemar faute de volonté politique de les mettre sérieusement en application. Les burkinabè désenchantés n’y croient plus ».
Il a de ce fait fondé un gros espoir quant aux conclusions de cet atelier, surtout que le peuple burkinabè attend et fonde une grande espérance dans les recommandations qui seront issues des multiples réflexions que mènent la commission de réconciliation nationale et des réformes.

Le gouverneur du centre a procédé à l’ouverture de l’atelier. Joachin Somda a reconnu que le chemin de la réconciliation sera difficile, « car les cicatrices morales et sociales sont profondes », mais il a émis le vœu que de l’atelier sortent « des propositions de solutions propres à réconcilier les burkinabè avec eux-mêmes, avec leur justice, avec leurs différentes administrations, avec leurs hommes et femmes et politiques, avec leurs institutions ».

Tiga Cheick Sawadogo
Photos : Bonaventure Lawasselea Paré
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 17 juin 2015 à 10:38, par Le républicain En réponse à : Commission de la réconciliation nationale et des réformes : Vers un diagnostic « exhaustif » des crimes, injustices et inégalités

    Monseigneur, Président de la CRNR, vous avez les encouragements du peuple burkinabè. Faites un diagnostic sans complaisance assorties de solutions concrètes et pragmatiques pour permettre au Burkina de tourner les pages sombres de notre beau pays, pays des hommes intègres en vue d’instaurer la bonne gouvernance, la stabilité, conditions clés pour une vraie démocratie et un développement durable et mieux partagé. Le républicain.

  • Le 17 juin 2015 à 12:03, par RV En réponse à : Commission de la réconciliation nationale et des réformes : Vers un diagnostic « exhaustif » des crimes, injustices et inégalités

    Comment croire à une quelconque réconciliation nationale quand les coauteurs des crimes de sang, des crimes politiques et économiques du régimes Compaoré ne se pas devant la justice mais sont des candidats pour Kosyam !? L’impunité est le grand mal de du Burkina.

  • Le 17 juin 2015 à 12:14, par HONRON En réponse à : Commission de la réconciliation nationale et des réformes : Vers un diagnostic « exhaustif » des crimes, injustices et inégalités

    Le collège des sages à son temps fait des propositions qui ont permis au chef de l’Etat de l’époque de demander pardon. Mais ce collège n’a pas permis de rendre une véritable justice et même de situer les responsabilités. Pardon ou réconciliation d’accord mais la justice d’abord.

  • Le 17 juin 2015 à 13:45, par tondoninda En réponse à : Commission de la réconciliation nationale et des réformes : Vers un diagnostic « exhaustif » des crimes, injustices et inégalités

    Mr Somda a raison car le chemin de la réconciliation sera difficile. je pense personnellement que cette commission a été mis en place hativement. Avant de parler de reconciliation, il faut qu’on retrouve les fautifs des évenements du 30 et 31 octobre, les coupables de crimes de sang et crimes économiques de ces 27 dernières années et qu’ils soient punis à hauteur de leur forfait et celà au vu de tous pour que ça serve de leçon. la réconciliation viendra ensuite. Nos frères de sang, des dignes fils du pays des hommes intègres sont tombés dans cette histoire. Et les responsables ????? ils ne sont même pas inquiétés. vraiment je doute fort de l’autorité de nos dirrigeants actuels.

  • Le 17 juin 2015 à 14:01, par yeri-youblo En réponse à : Commission de la réconciliation nationale et des réformes : Vers un diagnostic « exhaustif » des crimes, injustices et inégalités

    Pourquoi dilapider l’argent des contribuables nationaux et étrangers pour rien . Qui ne sait pas les maux qui minent la société burkinabé ? Même si dans certains cas on peut dire qu’il manque les textes juridiques , il y a des dossiers qui dorment dans les tiroirs. Tout est question de volonté politique. On me rétorquera que plus rien ne sera plus comme avant . Cela doit se passer dans la tête avec les générations à venir sinon pas avec les générations trempées durant les 27 ans de règne de Blaise et le vrai problème est là. La malhonnêteté est dans notre sang. Fonctionnaires, commerçants, opérateurs économiques et même la vendeuse d’arachide tout le monde a profité et veut toujours profiter. Chacun crie pour cacher ce qu’il a volé ou venir prendre sa part .On ne voit pas le ventre du nageur mais on voit son dos. Tout est hypocrisie et on risque de quitter le caca et aller tomber dans l’anus .

  • Le 17 juin 2015 à 15:17, par kouadio En réponse à : Commission de la réconciliation nationale et des réformes : Vers un diagnostic « exhaustif » des crimes, injustices et inégalités

    reconciliation en cette periode pre electorale et ou la haine et les rancoeurs ne faiblissent pas ? j’en doute fort. Il ne peut y avoir de pardon sans justice ! Il faut aussi que les uns et les autres soient sinceres. Or ce n’est pas le cas actuellement car a la lecture de l’article, surtout ce passage " La mauvaise gouvernance semble avoir repris le dessus au Burkina Faso. Elle a eu pour conséquences une dégradation et un pourrissement progressif de la vie sociopolitique et économique du pays. Les mensonges, les crimes, les injustices sociales, les inégalités, l’incivisme et l’impunité marquent de leur sceau les réalités quotidiennes des populations burkinabè très meurtries. S’en sont suivies des périodes de crispations, de rupture de dialogue entre gouvernés et gouvernants. Les crises se sont succédé. Les remèdes proposés par le collège des sages, la commission de la réconciliation nationale, le Comité d’éthique et autres instituions qui ont fait naitre l’espoir à plus d’un, ont vite tourné au cauchemar faute de volonté politique de les mettre sérieusement en application. Les burkinabè désenchantés n’y croient plus". L’ancien systeme est indexe ici par ceux la qui prônent la réconciliation. C’est comme si on appelait a ’’terminer le travail’’ en allant incendier encore des domiciles ou en incarcérant tous ceux qui ont collabore.
    Les RSS étaient de la partie. Avec Blaise Compaore ils n’ont rien fait pour mettre en œuvre les recommandations du collège des sages. Mais aujourd’hui ils sont mieux lotis, assis a la droite su père car ...Donc il faut une justice, la vraie et pas celle des vainqueurs !

  • Le 18 juin 2015 à 08:26, par H.Sand En réponse à : Commission de la réconciliation nationale et des réformes : Vers un diagnostic « exhaustif » des crimes, injustices et inégalités

    La justice d’abord. Le reste viendra par la suite. Pourquoi ? Parce que les bourreaux ne se sentent pas coupables (lisez Mr KOUADIO intervenant n°6) et les victimes ne savent pas à qui pardonner et pourquoi pardonner. Etablissons la culpabilité des uns et des autres pour que ceux-ci puissent demander et mériter le pardon de qui de droit. Après ce pardon la réconciliation se fera naturellement.

    Notre inquiétude est que Dame Justice s’est parée de sa robe préférée et esquisse les pas dont elle en est l’unique dépositaire : la lenteur et oui, la lenteur. A quant le caméléon franchira la ligne d’arrivée pour que le pardon et la réconciliation soient effectives ? Dieu seul sait, pour ceux qui sont des croyants.

  • Le 18 juin 2015 à 19:10, par ouedraogo En réponse à : Commission de la réconciliation nationale et des réformes : Vers un diagnostic « exhaustif » des crimes, injustices et inégalités

    Avec tout le respect que je dois à MGR, je pense que la réconciliation a échoué. Mgr lui-même n’est PAS DU TOUT un homme de réconciliation. Pour s’en convaincre, il faut voir comment ça marche dans son diocèse. Dès le départ des voix (qui n’ont pas été écoutées) avaient dit que MGR PAUL N4EST PAS DU TOUT L4HOMME QU’IL FAUT. Ceux qui n’ont pas cru verront au résultat même si le P.M. a salué le travail fait

  • Le 21 juin 2015 à 14:48, par Veritas En réponse à : Commission de la réconciliation nationale et des réformes : Vers un diagnostic « exhaustif » des crimes, injustices et inégalités

    Il n’ y aura pas un diagnostic "exhaustif" des crimes que le regime de blaise a commis. il y en a beaucoup, hein ! Allez finir de compter les blanc blanc sur les plumes de la pintade avant de chercher a connaitre le nombre. Exemple : Il y a eu des milliers de morts dus aux gens que les detournements, les vols ont tue dans la pauvrete. Vous pouvez compter ca ? Pour ceux qui ont ete kafcidenter. C’est plus simple.Mais ceux qui ont ete Volcidenter, cocuficidenter, Affairecidenter, etc ?

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