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Discours du Premier ministre sur la situation de la Nation : « objectif » et « pragmatique », selon Burkina Yirwa

Publié le lundi 15 juin 2015 à 02h11min

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Discours du Premier ministre sur la situation de la Nation : « objectif » et « pragmatique », selon Burkina Yirwa

Le parti Burkina Yirwa a animé une conférence de presse le samedi 13 juin 2015 à Ouagadougou. Occasion pour ce parti nouvellement créé, de se « présenter » et de donner son « appréciation sur la situation politique nationale ». De la déclaration liminaire lue à l’occasion par le président dudit parti, Etienne Traoré, il ressort que « dans l’ensemble », le Discours du Premier ministre sur la situation de la Nation est « objectif quant à notre situation problématique aux plans économique et politique, puis pragmatique par rapport aux solutions proposées. »

Avec cette conférence de presse, Burkina Yirwa faisait sa deuxième sortie médiation, après celle ayant officialisé sa création. Une conférence de presse intervenue au lendemain du Discours sur la situation de la Nation ; un Discours présenté par le Premier ministre devant la représentation nationale.
Au sein du parti Burkina Yirwa, l’on pense que « les réelles difficultés économiques qui devraient être annoncées plus tôt, ont été bien résumées » dans ce Discours. Un résumé qui a fait ressortir « l’incertitude politique conjuguée à la baisse des cours de l’or et du coton » ayant eu « une influence négative sur la santé économique de notre pays ». De plus, en relevant « l’attentisme des investisseurs », le Premier ministre Yacouba Zida a, de l’avis du professeur Etienne Traoré et ses camarades, fait un bon résumé des problèmes économiques que le Burkina Faso connaît depuis un certain temps.
Relativement à la situation politique, le PM Zida « a objectivement rapporté comment les réticences envers notre Transition politique sont entrain de se dissiper grâce aux efforts d’explication de nos compatriotes à différents niveaux et secteurs », notamment « l’offensive diplomatique » lancée par les autorités de la Transition. C’est du moins, ce qu’a laissé entendre Etienne Traoré.

Une lecture positive sur l’offensive diplomatique

Sur cette offensive diplomatique, Burkina Yirwa dit avoir « une lecture positive » pour deux raisons. Il s’agit d’une démarche qui, de l’avis des militants de ce parti, permet « de rassurer nos partenaires au développement et les opérateurs économiques que la destination Burkina Faso peut être reprise normalement et sans risques majeurs ».
Elle permet également, selon eux, « de mieux contrer une certaine campagne internationale de dénigrement de notre Transition politique et donc de faire mieux comprendre et accepter les différentes mesures prises et à prendre par les autorités de ladite Transition ».

Les responsabilités politiques négatives du RSP occultées

Insatisfaits de ce Discours du Premier ministre, les militants de Burkina Yirwa le sont également. De leur déclaration liminaire, il ressort en effet, que « nous restons insatisfaits sur certaines de ses positions relatives au Régiment de sécurité présidentielle (RSP), au code électoral révisé et au coton BT ». Du RSP, dira Etienne Traoré, le chef du gouvernement « n’a retenu que la dimension technique, occultant les responsabilités politiques négatives de ce corps, responsabilités ayant poussé les insurgés à en demander la dissolution ».
Sur le code électoral, Burkina Yirwa trouve que M. Zida « a été peu informatif et moins explicatif ». Pour Etienne Traoré et ses compagnons, « dans sa forme procédurale, le code électoral a été retouché par des institutions et des autorités légitimes qui n’ont ici exercé que leurs droits constitutionnels : le Conseil national de la Transition qui a révisé la loi et le président du Faso qui l’a promulguée ».
Et dans le fond, les militants de Burkina Yirwa précisent que ledit code, « en tenant compte de notre histoire récente qui a connu une rupture interne à travers l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 », a indiqué « qui est éligible, qui ne l’est pas et dans quel délai ». Ce qui, selon eux, est une option politique suffisamment fondée. Et « l’inclusion » que prône ce code, « concerne, selon eux, les partis politiques qui, malgré leur lourde responsabilité pour certains, dans la faute de tripatouillage, sont autorisés à participer aux élections ».

Oui au passage à une cinquième République, mais…

Quant au « coton BT où Monsanto (principal responsable des OGM) est connu comme un gros corrupteur des chercheurs et des gouvernants », le Premier ministre Zida « a été hésitant », selon Burkina Yirwa. Pour les militants de ce parti, le chef du gouvernement devrait trancher dans le sens de l’arrêt de la culture de ce coton, ce d’autant plus que des paysans ont commencé à dénoncer le fait qu’il est trop léger à la pesée.
La conférence de presse du jour a aussi été l’occasion pour Etienne Traoré et ses camarades d’affirmer « la légitimité politique » du passage à une cinquième République. Ce qui permettrait, selon eux, de « marquer une rupture avec la quatrième République qui rappelle trop le système Blaise Compaoré ». Mais, ce passage ne doit pas, selon eux, engendrer une prolongation de la Transition, ni la tenue d’élections triplées. En effet, il ressort de leur déclaration liminaire, « nous ne sommes pas pour une prolongation de la Transition », « nous sommes également hostiles à des élections triplées ».

Burkina Yirwa ira aux élections législatives et municipales

Mais cette conférence presse de ce samedi 13 juin 2015, ses organisateurs l’ont voulue pour, surtout, présenter leur parti créé le 31 mai dernier. Et ce parti, Burkina Yirwa, a adopté comme orientation idéologique et politique, le « Socialisme démocratique », un socialisme non-étatiste, ancré dans les valeurs africaines de solidarité et d’humanisme.

C’est un parti qui, dans son action, entend « agir de façon à introduire davantage d’éthique dans la politique », « agir de façon à respecter et défendre toutes les libertés démocratiques et tous les droits humains », « agir de façon à empêcher au mieux toute forme d’exploitation et d’oppression de l’homme. » Et il vise à :
- conquérir et exercer démocratiquement le pouvoir d’Etat afin de bâtir un Burkina Faso prospère ;
- contribuer à l’information et à l’éducation politique de notre peuple afin qu’il puisse participer de façon encore plus responsable et déterminante à la vie politique nationale ;
- renforcer l’unité de la nation, la fraternité et la solidarité entre nos compatriotes ;
- mener fermement avec toutes les forces démocratiques, des sociétés politiques et civiles, au renforcement de l’Etat de droit, ainsi que de la démocratie politique et sociale ;
- contribuer à regrouper toutes les forces politiques progressistes autour d’un programme d’alternance politique, économique et social, comme juste réponse aux aspirations essentielles de notre peuple.

Pour ce faire, Burkina Yirwa annonce une campagne d’implantation de ses structures « dans toutes les provinces du pays ». Mieux, il s’active à « réunir les conditions organisationnelles et matérielles » à même de permettre à ses candidats « de participer avec succès aux prochaines élections législatives et municipales ». Mais pour l’élection présidentielle, Etienne Traoré a laissé entendre que si le parti n’arrive pas à désigner un candidat en son sein, il prendra la décision de soutenir un candidat du front progressiste. La possibilité de soutenir le candidat d’un autre parti d’obédience socialiste, socio-démocrate ou sankariste, est donc clairement affichée. Sans doute que les choses se préciseront les jours et mois à venir.

Fulbert Paré
Lefaso.net

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